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GBAGBO A LA CPI : Première comparution, première charge contre la France

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h55min

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L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, transféré et détenu désormais à La Haye, depuis le 30 novembre dernier, était face aux juges de la Cour pénale internationale, le lundi 5 décembre 2011. Il était question pour ces derniers de vérifier l’identité du suspect et de s’assurer qu’il avait été informé des charges retenues contre lui. L’audience a duré une trentaine de minutes. Et, l’ancien chef d’Etat ivoirien, comme à l’accoutumée, a saisi l’occasion pour ferrailler contre les autorités françaises qu’il n’a de cesse de vouer aux gémonies. "J’ai été arrêté sous des bombes françaises. Une cinquantaine de chars encerclaient ma résidence pendant que des hélicoptères la bombardaient".

C’est donc clair comme l’eau de roche. Le fils de Mama n’a pas encore jeté la rancune à la rivière, et n’entend jamais mortifié son acte. Il reste impavide et serein, et accuse d’ailleurs son rival Alassane Dramane Ouattara d’être de mèche avec l’ancienne puissance coloniale qui voulait sa peau. A qui donc la faute, sommes-nous obligés de nous demander ? Gbagbo fait-il dans la diversion ? Ou bien veut-il faire rendre gorge à tous ceux qui ont concouru à sa chute ? Rien n’est moins sûr. On savait, du reste, que le procès de l’enfant terrible de Mama, qui, par excès de mégalomanie, s’était fait affubler le nom messianique de Christ de Mama, ne se passerait pas comme une lettre à la poste.

L’homme, connu pour son caractère bien trempé, mouillera tout le monde, convaincu qu’il n’a plus rien à perdre, tel un cabris mort. Le président Alassane Dramane Ouattara et son Premier ministre Guillaume Soro demeureront donc sur la sellette, eux qui, comme le clame Gbagbo, ont manoeuvré pour le transférer à la Haye sans l’en avoir informé. "Je suis venu sans rien, sauf avec ma chemise et mon pantalon, rien du tout", a-t-il lancé aux magistrats de la CPI, sur un ton empreint de rassurance et de désinvolture pour dénoncer la brutalité de son transfèrement à La Haye. A la vérité, à chaque comparution de Gbagbo, le pouvoir ivoirien retiendra son souffle, redoutant des révélations fracassantes que pourra débiter l’homme qui, hier faisait la pluie et le beau temps, et se retrouve aujourd’hui dans un écheveau difficile à démêler.

Car, de toute évidence, même s’il est vrai que la Côte d’Ivoire n’a pas signé le traité de Rome, il reste entendu que, tour à tour, Gbagbo et Ouattara ont tacitement reconnu la compétence de la CPI, respectivement en 2002, après le début de la rébellion, et en mai 2011, au lendemain de la crise post-électorale. Seront-ils donc tombés dans leur propre piège ?

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2011 à 04:46, par willbawilliam En réponse à : GBAGBO A LA CPI : Première comparution, première charge contre la France

    Je ne comprend pas francais, mais je pense qu’il y a une difference entre une reconnaissance et une signature. La Cote D’Ivoire n’a pas signe le traite de Rome et pour cela, la cour n’est pas competente pour juger Gbagbo. Les Etats Unis n’ont pas signe le traite de Rome et qui va forcer pour appliquer ce traite aux USA. C’est toujours a l’homme noir que l’on force la main.

  • Le 6 décembre 2011 à 08:50, par En feu En réponse à : GBAGBO A LA CPI : Première comparution, première charge contre la France

    En toute logique, ce n’est pas la justice des vainqueurs, Ouattara aussi était un acteur du Chaos de la Cote d’Ivoire ! A mon avis il devrait aussi comparaitre partout où Gbagbo comparaitra pour ces charges. La France aussi ! Ceci dit, je ne soutenais pas Gbagbo lorsqu’il refusait de rendre le pouvoir. Mais pour une veritable justice, tous les acteurs doivent doivent répondre, au moins Guillaume Soro.

  • Le 6 décembre 2011 à 11:10, par fouka fouka En réponse à : GBAGBO A LA CPI :

    je suis pas d’accord pour l’envoie de Gbagbo a la Haye .

    Toujours ces nous ont doit livres nos frères, pour quoi pas installe un tribunal de la Haye en Afrique ???

    Depuis quand ont n’a transféré un président occidental en Afrique pour y êtres juger ???

    ces encore une forme de colonisation, a quand notre vrais indépendance ??????

    • Le 6 décembre 2011 à 14:28 En réponse à : GBAGBO A LA CPI :

      Moi je vois plutot la CPI comme une arme de defense des populations civiles africaines. Sinon comment comprendre que le cas Hissen habre soit la depuis des annees sans jugement. On se moque des victimes. La RDC est une poudriere mais personne ne parle et quand on va massacrer les gens on dira que la communaute internationale n’a rien fait pour. ET que fait l’A frique elle-meme ? On a vu l’Union Africaine avec les hesitations en Lybie. Vivement que la CPI continue a proteger nos populations civiles.

    • Le 7 décembre 2011 à 13:07 En réponse à : GBAGBO A LA CPI :

      bjr je suis vraiment d’accord avec toi fouka fouka

  • Le 6 décembre 2011 à 14:05, par Achille En réponse à : GBAGBO A LA CPI : Première comparution, première charge contre la France

    La CPI pour être crédible, doit au prélable juger George Junior Bush, Nicolas Sarkosy et Omar El Béchir.

    Dans le Cas contraire ce n’est qu’une tribune de théatre !!!

  • Le 13 décembre 2011 à 13:21 En réponse à : GBAGBO A LA CPI : Première comparution, première charge contre la France

    esperons que l’on rendra public ce qui se dira car la presse s’empresse de donner certaines informations mais se tait sur d’autres Allons jusqu’au bout de tout et les gens serons informés objectivement et ils pourront se faire une idee par eux memes C’est cela aussi la democratie
    SOME

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