LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Bourse céréalière nationale : On a spéculé à Ouaga

Publié le jeudi 1er décembre 2011 à 02h09min

PARTAGER :                          

Le bilan céréalier officiel de la campagne agricole 2010-2011 au Burkina n’est pas encore établi et communiqué mais ce qui se dessine est inquiétant. Selon le bilan provisoire, plus d’une centaine de communes sont déficitaires. C’est donc plus de 1,4 millions de burkinabè qui sont menacés de famine. C’est dans ce contexte que APROSSA Afrique Verte, en collaboration avec la fédération nationale des industries de l’agro-alimentaire, a organisé la bourse céréalière nationale le 30 novembre 2011 à Ouagadougou. Une activité qui s’inscrit dans le cadre des journées agro-alimentaires (JAAL) qui se tiennent à la maison du peuple.

La bourse céréalière est un cadre de rencontre entre acheteurs et vendeurs. Cette rencontre dite « bourse céréalière nationale » visait donc à favoriser la mise en relation de l’offre et la demande de produits agricoles ; promouvoir la commercialisation des productions agricoles des régions excédentaires vers celles déficitaires. Après la cérémonie d’ouverture prononcée par Christine Kaboré, présidente de APROSSA Afrique Verte qui dans son allocution a souhaité « que les céréales nous nourrissent suffisamment et nous permettent de développer des relations commerciales », les activités furent scindée en plusieurs étapes. La première a consisté en la présentation de l’offre et de la demande avec les quantités proposées, les qualités mais aussi les prix.

La deuxième phase, c’est la présentation des acheteurs et les prix proposés. Puis s’en est suivi les ateliers de négociation c’est-à-dire négocier les prix, les conditions de livraison, les dates de livraison et les contrats. La dernière étape a consisté en la signature de contrats.
Issus des organisations des producteurs, des organisations de transformateurs et de transformatrices, mais également des commerçants céréaliers, de partenaires techniques et financiers accompagnant ces acteurs, les participants sont venus de plusieurs régions du Burkina (boucle Mouhoun, cascades, centre…)
APROSSA Afrique Verte accompagne les trois grands maillons des filières céréales à savoir les producteurs, les commerçants et les transformatrices.

Elle permet ainsi la structuration et la mise en réseaux forts, la professionnalisation, l’intermédiation, la recherche et la diversification des circuits de ventes et enfin la promotion des produits transformés. Son appui à l’organisation d’une bourse céréalière s’inscrit dans le domaine de l’intermédiation commerciale développée depuis plus de 20 ans. Se rencontrer, se connaître, échanger les expériences, établir des relations, et négocier des contrats de vente et d’achat de céréales. L’objectif de cette journée est donc atteint.

Sans être les seuls à pouvoir influencer les choses positivement, « nous sommes prêts et disponibles pour que, la main dans la main, avec les autres acteurs de la filière et les décideurs politiques, on se retrouve pour réfléchir sur les voies et moyens de résoudre cette situation d’insécurité alimentaire qui se profile à l’horizon. C’est le moment d’agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a précisé Philippe Ki, coordonnateur d’Afrique Verte Burkina.

La question de la sécurité alimentaire implique aussi bien la disponibilité des produits de base que leur valeur nutritionnelle. Le bien-être des populations sahéliennes passent aussi par la valorisation des produits locaux. Les JAAL entrent dans ce cadre. « Quand on parle de valorisation de nos ressources locales, les journées agro-alimentaires, c’est un espace qui a été créé par la fédération nationale des industries agro-alimentaires pour permettre aux acteurs de se rencontrer, de mieux se connaître, de découvrir les potentialités du pays et de susciter l’esprit de créativité, l’esprit d’innovation pour que de nos produits de base qui ne sont pas variés, nous puissions les transformer en une multitude d’aliments et ainsi contribuer à une sécurité alimentaire au plan nutritionnel », soutient la présidente de la fédération nationale des industries de l’agro-alimentaire et de transformation du Burkina et de l’association journée agro-alimentaire, Simone Zoundi.

La cérémonie d’ouverture a aussi donné l’occasion de projeter lu film « les sahéliennes peuvent nourrir le Sahel », un film qui met en exergue les potentialités agricoles des sahéliens mais aussi les nombreuses obstacles qui jalonnent le parcours vers l’atteinte de la sécurité alimentaire. Cette journée dédiée à la bourse des céréales a aussi permis d’aborder la problématique du financement des PME-PMI de céréales.

Moussa Diallo

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)