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Fatoumata Diendéré, présidente de l’Union nationale des femmes du CDP : "Nous allons nous battre pour nous faire élire..."

Publié le vendredi 25 novembre 2011 à 01h19min

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L’Union nationale des femmes du Congrès pour la démocratie et le progrès, organise les 26 et 27 novembre 2011 à Ouagadougou, une rencontre de réflexion sur le thème : "Quelles stratégies de mobilisation pour une participation massive des femmes du CDP aux élections couplées de 2012 ?". En prélude à cet événement, la présidente de l’Union nationale des femmes du CDP, Fatoumata Diendéré, à travers cet entretien, donne un aperçu de ces 48 h de travaux.

Sidwaya (S) : Pouvez-vous nous présenter l’Union nationale des femmes (UNF) du Congrès pour la démocratie et le progrès ?

Fatoumata Diendéré (FD) : L’Union nationale des femmes (UNF) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) est une structure spécifique qui a été créée lors du dernier congrès de notre parti. Spécifique, parce qu’elle a pour vocation de mobiliser, de sensibiliser et d’informer les femmes qui sont engagées dans notre parti. Elle a également pour vocation de former politiquement les femmes du CDP.

S : Qu’est-ce qui vous amène à initier les journées de réflexion sur la stratégie de mobilisation pour une participation des femmes du CDP aux élections couplées de 2012 ?

FD : Ces journées entrent dans le cadre normal des activités qu’organise notre union. Nous ne sommes pas à notre première activité et je pense que la vocation de notre union, c’est de pouvoir à chaque fois que la situation politique l’interpelle, réunir les femmes. En 2012, le Burkina Faso va connaître, pour la première fois, les élections couplées, législatives et municipales. Vous savez que les femmes forment un électorat sûr pour notre parti et comme nous sommes à l’avant-garde, nous avons jugé utile de prendre les "taureaux par les cornes", en réunissant au moins trois cents femmes à Ouagadougou afin de nous pencher sur le thème de ces journées de réflexions qui est : "Quelles stratégies de mobilisation pour une participation massive des femmes du CDP aux élections couplées de 2012" ?

S : Quelles sont les objectifs que vous poursuivez à travers ces deux jours de réflexion ?

FD : Nous espérons qu’à travers cette rencontre, il y aura une amélioration de la performance du dispositif de mobilisation des femmes à tous les niveaux d’intervention, en vue d’un succès éclatant du CDP aux élections couplées de 2012. Il s’agira entre autres, de renforcer les connaissances des participantes sur la loi n°010 2009/AN du 16 avril 2009 portant fixation de quota aux élections législatives et municipales au Burkina Faso ainsi que les dispositions pratiques à prendre pour sa mise en œuvre et d’inciter les militantes à se porter candidates aux échéances électorales.

S : Qu’est-ce qui est inscrit au menu de ces deux jours de travaux ?

FD. : Nous aurons trois communications. Une communication sur le quota. Vous savez qu’il y a deux ans, le parlement burkinabè a voté une loi sur le quota donnant 30% à l’un ou l’autre sexe, surtout en ce qui concerne les élections locales et les élections au niveau national. Nous pensons qu’il est temps de nous rapprocher de l’exécutif qui est le ministère de la Promotion de la femme pour savoir qu’est-ce que les femmes entendent de cette loi qui a été voté à l’Assemblée nationale. Je pense que le législatif a fait son travail en votant cette loi. L’exécutif doit pouvoir nous dire maintenant si la loi a été promulguée et le contenu de la loi promulguée par le président du Faso. Notre souhait, c’est de voir le ministre s’entretenir avec les femmes du CDP.

La deuxième communication va porter sur la CENI qui est la structure organisatrice des élections au Burkina. Nous pensons qu’il était nécessaire pour nous de contacter "qui de droit" afin de poser toutes les questions relatives à cette élection. On a besoin de connaître le contenu de ces élections pour mieux préparer nos femmes. Dans la troisième communication, l’Union nationale des femmes va intervenir puisque nous aurons à mobiliser les femmes du CDP des 45 provinces à Ouagadougou. C’est à nous de voir comment nous allons affûter nos armes pour pouvoir affronter les élections couplées, nous organiser et voir auprès de notre parti, comment on va pouvoir positionner les femmes car pour atteindre les 30% soit au niveau des conseillers municipaux ou au niveau des femmes députés, il faut bien que les choses se préparent sur le terrain et c’est en positionnant bien les femmes que nous allons atteindre les résultats suite au vote de cette loi.

Nous allons clôturer ces journées par un entretien direct avec le premier responsable du CDP. Ce sera l’occasion pour les femmes de poser les préoccupations, mais de voir aussi, à travers cette rencontre, ce que le premier responsable du parti va proposer pour les femmes concernant les élections couplées de 2012.

S : Etes-vous satisfait de l’instauration de la loi sur le quota ? Attendez-vous qu’on revoit à la hausse le taux de 30% ?

FD. : Les femmes burkinabè sont satisfaites, surtout celles qui sont engagées en politique parce que nous n’avons pas obtenu le vote de loi facilement. Il y a eu des préoccupations posées par les femmes engagées en politique et un groupe de pression. Ce qui nous a valu la mise en place d’une commission : le caucus genre au sein du parlement. Et ce caucus a été accompagné par une structure qui a financé des consultants, mais cette structure a voulu que les députés, hommes et femmes puissent s’associer au caucus, vu que les femmes sont minoritaires à l’Assemblée nationale afin que cette loi soit votée. Et les hommes qui ont été dans cette commission nous on vraiment accompagnés, ce qui nous a valu des sorties sur le terrain, sur toute l’étendue du territoire burkinabè pour rencontrer des femmes leaders, les femmes au sein des associations et des groupements féminins, des femmes de la société civile mais aussi des autorités coutumières et religieuses.

Parce qu’il était important pour nous d’avoir le point de vue de toutes ces composantes pour pouvoir arriver à la formulation de la loi sur le quota dans la mesure où nous avions besoin d’être accompagnées par tous les acteurs de ce pays. Nous sommes satisfait parce que nous avons été compris, mais je pense que beaucoup reste à faire. Au plan international, sur les textes ratifiés par les chef d’Etat, que ce soit au niveau de la CEDEAO ou de l’UEMOA, aujourd’hui, de plus en plus, on tend vers la parité. Chaque pays ayant sa spécificité, nous allons travailler à tendre vers cette parité. Je pense que plus on va responsabiliser les femmes, mieux les pays vont mieux se porter.

S : Quelles sont les causes qui amènent les femmes à s’engager moins en politique ?

FD. : La politique a toujours été la chasse gardée des hommes. Quand on revient dans le contexte burkinabè, c’est depuis la Révolution démocratique et populaire qu’on a vu l’émergence des femmes au sein des structures organisées, dans les comités de défense de la révolution. Puis, on est entré dans un Etat de droit où nous avons eu cette liberté de création d’associations, d’ONG et de groupements féminins et c’est là où nous avons retrouvé des femmes engagées, soit sans la société civile, soit en politique. Les contraintes demeurent parce que la politique, n’est pas un terrain facile. C’est un terrain qui est nouveau pour les femmes, mais aujourd’hui, on ne peut pas parler de développement du Burkina Faso en mettant les femmes à l’écart. Le combat reste civilisé car c’est devenu un combat d’idée.

Et je pense que, de plus en plus, les hommes acceptent, même si c’est difficilement, composer avec les femmes parce que la situation nous interpelle à aller ensemble. Difficile pour les femmes parce que nous sommes des femmes au foyer, nous sommes des femmes appelées à s’occuper de nos enfants, ensuite de nos fonctions et la politique. Donc les contraintes demeurent, mais nous pensons qu’avec certains dispositifs législatifs, la situation va s’améliorer.

S : Pour ce qui est des activités que vous organisez les 26 et 27 novembre 2011, Quels sont les résultats que vous attendez au sortir de ces journées de réflexions ?

FD :Les résultats pour nous, c’est que les femmes que nous allons accueillir au cours de ces 48h auront compris la loi votée sur le quota, les femmes seront mobilisées et sensibilisées pour être électrices et électeurs. Les femmes auront saisie le message parce que une fois retournées dans les provinces et chacune dans ses fonctions respectives, elles doivent mener un travail. Autant nous allons nous battre pour faire élire le parti, nous allons nous battre aussi pour nous faire élire. Je pense que les 48h vont nous permettre d’avoir une réflexion profonde, de voir avec le parti, qu’est-ce que nous devons faire et ce que nous attendons du parti.

Entretien réalisé par Souleymane KANAZOE (Kanazoe.Souleymane@yahoo.fr)

Sidwaya

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