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PRESIDENTIELLE SENEGALAISE : Les sorciers blancs à la rescousse de Wade

Publié le mercredi 23 novembre 2011 à 00h06min

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Plus l’élection présidentielle sénégalaise de février 2012 s’approche, plus les regards sont braqués sur la candidature du chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade. Alors que les opposants politiques et une bonne frange de la société civile estiment qu’il ne peut plus être candidat, au regard de la limitation du nombre de mandats présidentiels, Me Wade et ses partisans soutiennent le contraire. Et comme pour achever de convaincre tous ceux qui pensent le contraire, le camp présidentiel a organisé le 21 novembre, un séminaire sur la candidature de son mentor à l’élection présidentielle. Outre les avocats et les universitaires sénégalais spécialistes du droit, de grands constitutionnalistes et publicistes (spécialistes du droit public) y ont été aussi associés.

Tout cet aréopage a conclu, comme on pouvait s’y attendre, à la recevabilité de la candidature de Wade à la présidentielle de février prochain. Avec force argumentation juridique, les constitutionnalistes et publicistes, payés à grands frais pour réfléchir sur la candidature de Wade en 2012, ont estimé que la limitation du nombre de mandats présidentiels brandie contre le chef de l’Etat sortant ne peut pas s’appliquer maintenant. Pour eux, les compteurs étant remis à zéro en 2001, suite à la révision constitutionnelle instaurant le nombre de mandats présidentiels au lendemain de l’élection historique du non moins historique opposant sénégalais, c’est à partir de 2007 que cette disposition entre en vigueur.

Et les propres déclarations de Wade lui-même, qui disait en 2007, année de sa réélection, avoir verrouillé la Constitution et, à ce titre, ne peut plus se représenter pour un autre mandat, dans ça ? Elles comptent pour du beurre parce que n’ayant aucune valeur juridique, estiment les sorciers blancs venus mettre leur savoir au service de Wade. Et tant pis pour ceux qui, en Afrique, ont en haute estime la parole donnée, surtout celle émanant d’un chef d’Etat. Quand les intérêts entrent en jeu, il n’y a pas de parole qui vaille, surtout en politique. La démonstration vient d’être faite par l’octogénaire Wade qui, malgré son âge, se sent toujours d’attaque pour servir son pays à un poste si élevé. Si les sorciers blancs étaient le Conseil constitutionnel sénégalais, le débat sur la recevabilité de la candidature de Gorgui (vieux en wolof) serait clos.

Mais il va falloir attendre encore que ce Conseil valide, en fin janvier, les candidatures qu’il aurait reçues. A ce moment, on saura si les sages sénégalais seront du même avis que les constitutionnalistes et publicistes français appelés à la rescousse du chef de l’Etat sénégalais qui, manifestement, n’est pas pressé de faire valoir ses droits à la retraite. C’est dire que dans sa bataille pour faire accepter sa candidature par tous les Sénégalais, Wade a peut-être gagné une manche mais pas la totalité du combat. Il n’a pas la même chance que son homologue Blaise Compaoré du Burkina qui s’est retrouvé exactement dans la même situation en 2005.

Mais il avait pu manœuvrer pour se tirer d’affaire sans avoir eu officiellement recours à ces Charles Debbach (conseiller juridique de feu Eyadéma), plus flatteurs que conseillers avisés des chefs d’Etat africains. Wade ne manquera pas d’aller à son école, surtout qu’il n’hésite pas à rappeler ce précédent burkinabè. Mais en attendant, il a fort à faire avec les opposants farouches à sa candidature. Ces derniers ne restent pas inactifs par rapport à la candidature de Wade et entendent s’y opposer par tous les moyens. Le 17 novembre dernier, le M23, un regroupement de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, a pris une résolution demandant à Wade de ne pas se porter candidat à la prochaine élection.

A la lumière de la contre-attaque de Wade par spécialistes interposés, on doute que ce dernier entende les appels et les différentes supplications. Si le soldat Wade a mobilisé une armée de sorciers blancs – d’aucuns parleront de mercenaires intellectuels – c’est pour bétonner son argumentaire. Il pourra dire à ses contradicteurs que même de grands spécialistes blancs du droit ont dit que rien ne l’empêche d’être candidat. Mais avait-il besoin d’ameuter ces sommités rémunérées sans doute avec l’argent du contribuable sénégalais, s’il n’y avait pas réellement un problème quelque part ?

Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 novembre 2011 à 02:29 En réponse à : PRESIDENTIELLE SENEGALAISE : Les sorciers blancs à la rescousse de Wade

    Pauvre Afrique.Ce Mr vieux de 87 ans va mal finir tout comme d’autres chefs africains qui cherchent a tripatouiller la constitution pour rester au pouvoir.Suivez mon regard.Dans leur cecité,ils oublient que la donne a completement changé entre temps et que rien ne sera plus pareil comme avant

  • Le 23 novembre 2011 à 13:36, par Gjau En réponse à : PRESIDENTIELLE SENEGALAISE : Les sorciers blancs à la rescousse de Wade

    Si les constitutions des pays africains sont l’essence de la démocratie elles constituent en même temps le problème des peuples africains en quête de démocratie.En obseravant ce qui se passe on se rend compte que les constitutions sont élaborées avec des des possibilités pour chaque acteur politique d’interpreter chaque article en sa faveur.On a toujours à l’esprit le problême des coordinations (et-ou) dans la constitution ivoirienne.Il est important que les constitutionnalistes élaborent des articles qui ne peuvent pas faire l’objet d’interprétations.Pour le cas de Wade en déhors des querelles constitutionnelles sur sa candidature,il serait sage pour lui de prendre une retraite bien méritée compte tenu de son âge. A plus de quatre vingt deux ans on perd certaines reflexes certaines qualités physiques pourtant insdispensableS pour diriger une nation.Wade gagnerait à être médiateur et à mettre son talent et son expérience au profit de la jeunesse africaine et hors d’afrique plutot que de vouloir s’accrocher au pouvoir.Ne dit-on pas qu’il faut savoir quitte le pouvoir avant qu’il ne vous quitte ?

    • Le 23 novembre 2011 à 15:44 En réponse à : PRESIDENTIELLE SENEGALAISE : Les sorciers blancs à la rescousse de Wade

      ce qui est cité plus haut comprend une grande part de verité. il est bon qu il ait un après wade dans le pays.wade est venu au pouvoir parce ke diouf n a pas voulu s éterniser au pouvoir.ces partisans doivent être rationnels et comprendre qu on change pas les règles du jeu pendant le jeu. l exemple ivoirien doit servir a tous les africains. pauvre Afrique. cè la preuve que les présidents africains sont des vautours insatiables qui ne pensent pas au pays mais a leur propre ventre. jai mal a mon continent.

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