LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Communauté internationale : Il ne reste plus qu’à prendre le chemin de Damas

Publié le lundi 21 novembre 2011 à 00h10min

PARTAGER :                          

Quel entêtement ! « Le conflit va se poursuivre. La Syrie ne pliera pas aux pressions internationales ». C’est la déclaration faite par le président syrien, Bachar al-Assad, dans une interview accordée à The Sunday Time, hier dimanche, le lendemain de la date d’expiration de l’ultimatum de la Ligue arabe lui intimant d’arrêter les massacres.

Combien de morts faut-il en Syrie pour que la communauté internationale daigne enfin bander les muscles face à la folie, sans cesse meurtrière, du régime baasiste ? 5000, puisque le décompte macabre fait aujourd’hui état de plus de 3500 tués en quelque cinq mois ? 10 000, ou même plus, afin que le concert de gémissements des agonisants émeuve les gardiens de la paix dans le monde, durcisse les c… désespérément molles de l’OTAN face à l’horreur qui nous vient de la Syrie ?

Que faut-il brandir ou promettre pour que le boucher de Damas mette fin à la logique d’extermination de toutes ces femmes, de tous ces hommes et de tous ces enfants, dont la seule faute est de réclamer plus de liberté ?
Les menaces de sanctions économiques et commerciales ? Bachar al-Assad n’en a cure.
Les débuts d’application desdites sanctions ? Même pas peur.

Face à l’ultimatum de la Ligue arabe, expiré le samedi dernier ? le président syrien a choisi de jouer à la sourde oreille ; mieux, il a répliqué par un pied de nez à l’organisation, puisque samedi, jour de l’expiration de cette injonction, dix-sept personnes sont tombées sous les balles des Moukhabarat, ces sicaires à la solde du parti Baas, alors que la veille, jour de grande prière, le régime sacrifiait à ce qui est devenu depuis un rituel macabre : une dizaine de morts.
Rien à faire. Les vendredis se suivent et se ressemblent : morbides.

Las de tuer des compatriotes aux mains nues, des soldats désertent les rangs. Depuis la Turquie, l’état-major de l’armée libre de la Syrie tente d’organiser la résistance. Le pays risque la guerre civile si rien de nouveau n’est entrepris : en témoigne l’attaque à la roquette, pour la première fois, du siège du parti Baas.

Le salut viendra-t-il de l’intérieur, c’est-à-dire par un coup d’Etat salutaire ? Possible mais peu probable. Certes, tout château fort se prend de l’intérieur, dit-on ; mais, dans la situation présente de la Syrie, où l’armée, les services de renseignement et l’appareil politique sont entre les mains des Alaouites, confession musulmane minoritaire à laquelle appartient le clan Bachar, la solution par le coup de force interne reste des plus incertaines. D’ailleurs, le colonel Riad al-Asad, commandant de l’armée libre de Syrie, a été on ne peut plus clair : pour qu’il y ait coup d’Etat militaire, il faut d’abord l’aide de la communauté internationale et l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne. « Autrement, nous serons tous écrasés », a-t-il conclu.

Alors, reste l’intervention d’une force extérieure ; comme en Libye, mais la Syrie n’est pas la Libye, susurre-t-on, arguant de la position géostratégique, très sensible, et d’une donne religieuse particulières qui feraient de celle-là une poudrière dans laquelle la moindre étincelle pourrait embraser tout le Proche-Orient ; une menace de déstabilisation généralisée que fait planer le leader baasiste si on ne le laisse pas massacrer en paix. Jusqu’à quand ce chantage ignoble va-t-il durer ?

Depuis quelque temps, l’on est fondé de croire que ce n’est plus pour longtemps. Un scénario à la libyenne semble enfin se dessiner : en effet, comme elle l’a fait avec Kadhafi, la Ligue arabe, exaspérée par l’entêtement de Damas, commence à lâcher Bachar, qui tarde à trouver son chemin de Damas, c’est le cas de le dire. Il reste maintenant à espérer, comme en Libye, que l’organisation arabe adopte une position de non-objection à d’éventuelles frappes de l’OTAN contre le régime syrien.

Autre signe d’espoir, les exhortations de la France à la Russie et à la Chine à coopérer avec les trois autres pays membres du Conseil de sécurité dans la perspective d’envisager d’autres mesures de rétorsion contre celui qui passe pour l’incarnation achevée de Néron. Ce dernier pourrait donc se bercer d’illusions s’il prend pour définitivement acquis le soutien de ses deux protecteurs : on l’a vu, en Libye, les mêmes ont fini par lâcher prise après s’être longtemps opposés à toute sanction contre Kadhafi.
Bachar al-Assad ne laisse plus le choix à la communauté internationale. Alors, vite, la force militaire et qu’on en finisse.

La rédaction

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique