« Hé tchèè na, wosso gnanamabé yan ; M’bi na gnè ka di hé ma » (= Hé monsieur vient, il y a de la bonne patate, je vais te faire un bon prix). Ces expressions en dioula caractérisent l’accueil et l’ambiance qui prévalent côté Est du marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso. On y trouve de gros tas de patates et d’oranges autours desquels femmes et hommes discutent les prix. A côté on peut voir de petits tas ça et là, à des prix variant entre 100 FCFA et 500 FCFA. Des interpellations provenant de toute part des femmes assises ou débout à côté de leurs marchandises. C’est le constat au marché de fruits et légume.

En effet, depuis le mois d’octobre la patate a gagné petit à petit les marchés, mais ces derniers temps elle est plus convoitée. Actuellement, c’est le temps fort de ce produit beaucoup consommé par les populations de nos villes et surtout en campagnes, en cette période de récolte. Au marché de fruits et légumes de Bobo-Dioulasso, ce sont les affaires et chacun « grouille », comme dirait l’autre, pour avoir son pain. Les ventes sont effectuées selon les besoins exprimés par les clients. Les prix sont fonction de la qualité de la patate et la quantité voulue par le client. Pour la patate blanche considérée comme la meilleure qualité, le prix du sac de 100 kg varie entre 5000 et 10 000 FCFA.

Pour la patate rouge, de moindre qualité, le plafond est actuellement à 9000 FCFA. En dehors des sacs on y trouve d’autres types de mesures comme le panier à 2500. Les patates proviennent notamment de Banzon, Sikorla, Samogoyiri, … Et les oranges principalement de Orodara. Les patates sont d’abord transportées des lieux de production et ensuite achetées en gros ou en détail par des hommes ou femmes qui à leur tour revendent dans les villages environnants afin de réaliser un bénéfice. Touré Djénéba pense que les prix ne sont pas à leur faveur « je suis venue acheter de la patate pour revendre dans les villages environnants, mais les prix sont exorbitants par rapport.

L’année dernière, l’année passée nous achetions la patate blanche à 20 000F et 15 000F pour l’autre » a-t-elle soutenu. Cet état de faite trouve explication chez les producteurs dans la mauvaise saison. Selon Traoré Aliou, producteur de patates « je peux dire que la patate n’a pas bien donné cette année parce qu’il n’a pas plu suffisamment ». Cette même explication a été donnée par plusieurs producteurs que nous avons interrogés. Vu l’engouement de la population autour de la patate douce on ne doute pas un instant du rôle qu’elle joue en cette période, car elle vient combler un tant soit peu les besoins alimentaires. Selon certains le travail est très difficile surtout pour ceux qui font le chargement et transportent les sacs au dos. Il arrive souvent des mésententes entre eux et les propriétaires car ils jugent le prix du chargement d’un sac très bas (1000 FCFA). En plus, mettre le sac dans le véhicule est encore plus difficile car un sac de patate vaut 200 kg. Pour ce faire, Sawadogo Lamine a souhaité que le gouvernement vienne en aide en créant des projets pourvoyeurs d’emploi pour la jeunesse.

Zanga Souleymane DAO

L’Express du Faso