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Partis politiques au Burkina : Certains sont victimes de leurs propres hommes

Publié le mercredi 16 novembre 2011 à 01h37min

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"Politique n’est pas gentille", constate un humoriste ivoirien. Aussi hilarant que cela puisse être selon le contexte où il l’a exprimée, son assertion est loin d’être fausse au regard de certaines réalités dans nos milieux.
À la veille des élections couplées, la préoccupation majeure dans nombre de partis n’est pas seulement de savoir comment positionner son parti, mais " comment " faire pour ne pas perdre son propre positionnement. La seconde préoccupation a même tendance à prendre le pas sur la première à savoir l’intérêt général du parti. Peu importe que son parti en sort la tête haute ou la queue entre les jambes. Pourvu que l’on puisse occuper la place de choix pour accéder au poste électif.

On s’en fout ! Cela se vit sur le terrain par des comportements qui vident la politique de tout son sens. Versons volontiers du côté des " grands " partis, c’est-à-dire ceux-là qui sont représentés à l’Assemblée nationale. Dire à ce sujet que l’intérêt général est le dernier souci d’une certaine classe de politiciens, c’est dire qu’il y a des Blancs à Paris ! C’est tellement évident… Autrement dit, ce qui était l’exception autrefois est devenu la règle aujourd’hui. Le comportement de certains responsables élus, responsables à quelque niveau dans leur parti, donne à réfléchir.

En effet, le contexte actuel marqué par la prise de conscience des citoyens sur l’importance de leur vote et leur maîtrise du rôle que doit jouer leurs mandants dans la sphère politique durant leur mandat rend de plus en plus coriace la compétition électorale. Surtout lorsque le bilan dans la circonscription électorale de l’élu est mitigé (pour ne pas dire nul, dans nombre des cas sinon, on dirait que certains ont plus été des problèmes qu’ils en ont été des solutions). Que dire encore lorsque de nouvelles forces bousculent sur la scène politique nationale ou dans la zone d’où l’on est l’élu ? On mesure aisément la difficulté à laquelle peuvent être confrontés ces hommes qui rêvent de tout sauf perdre leur mandat.

Alors, bonjour aux discours et aux comportements qui expriment ce qu’on appelle le " braquage politique ". Il n’est autre fait que de faire porter les blâmes (les insuffisances) des actions au groupe (à son parti) et à s’approprier les acquis de celui-ci ou du gouvernement. Les réalisations faites par son parti ou dans le cadre de la politique gouvernementale sont appropriées sans un zeste de gène. Ainsi, à travers certaines manifestations à la veille de cette joute électorale, l’on entend fréquemment des propos du genre : " Ici, si X n’est pas candidat, on quitte le parti. Ou encore : On est derrière lui, partout où il va on le suit. On veut qu’il reste maire, député ou conseiller… ". De simples instrumentalisations dans bien de cas pour parvenir à s’imposer au sein de leur parti.

Des propos dans des circonstances qui ne justifient rien en principe de tel état d’esprit, le type d’activité s’accommodant mal aux propos. Ces pratiques s’exacerbent dans les partis avec la présence des jeunes ou la naissance de nouveaux partis politiques qui apparaissent comme de potentiels candidats, donc de sérieux concurrents à leur poste. À plusieurs reprises, l’on a été témoin de telles pratiques au cours d’activités populaires (activités sportives, culturelles, etc.). De véritables espaces d’intoxication, de calomnie et d’instigation à des actes injustifiables. Tout se fait dans le but de préparer les militants et sympathisants de son entité politique au cafouillage et au basculement s’il ne venait pas à être retenu. Ils sensibilisent indirectement (à peine) à cela. C’est même à la limite du chantage exprimé par les adeptes de cette politique immorale vis-à-vis de leur propre parti.

C’est vrai que certains partis politiques n’ont de démocratique à leur sein qu’à titre de " design ", mais monter tout de la sorte et jouer sur la fibre de la division rien que pour satisfaire son seul intérêt est pernicieux. À travers les activités qu’eux-mêmes organisent ou auxquelles ils sont invités à prendre la parole (parrainage par exemple), ils laissent transparaître les discours qui tendent à semer la disharmonie dans son parti et à entraîner la confusion au sein des citoyens. On instrumentalise les militants à une forme de pensée, l’ignorance aidant.

Pire, ces individus versent souvent dans des " discours identitaires ", le seuil entre les deux étant vraiment minimisable. Dans ces derniers cas, ils campent dans leurs propos sur l’appartenance, l’origine. " Comment pouvez-vous laisser quelqu’un d’une autre localité être votre élu ? ", tiennent-ils sans le moindre regret. Ils oublient ou font fi des conséquences de leurs propos dans la société. Ils sèment et entretiennent une mauvaise espèce culturale, nuisible à tous. On s’en fout ! Ainsi va leur politique. Ainsi éduquent-ils le peuple. On peut perdre son poste et rester digne. Non ! Il faut éviter de se comporter de sorte à jeter la société en pâture à tous les risques par le jeu de son seul intérêt.

Ce serait déplorable que des politiciens persistent dans cette pratique sans se soucier des conséquences de leurs comportements sur l’ensemble de la patrie.

Kader PALENFO

Le Progrès

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2011 à 03:32 En réponse à : Partis politiques au Burkina : Certains sont victimes de leurs propres hommes

    AAH les chefs de parti !!! Un exemple
    Emile Paré a tellement été un espoir que l’exemple devrait venir de lui. Combien de personnes ont abandonné le PDP pour le suivre pour finir par constater que c’est double pion. Pour les élections, il fait même la concurrence à ses propres éléments engagés dans les législatives. Bien que convaincu qu’il ne passera pas, il affaiblit l’ensemble du parti en mettant en place un système basé sur l’orgueil et l’égocentrisme et l’ethnicisme. Les preuves de cette stratégie vraiment inacceptable sont de deux sortes. la première est l’entêtement à se faire voir lors des présidentielles. Non seulement les forces sont dispersées pour une cause déjà perdue mais en plus, le résultat final discrédite le parti car il est toujours lamentable. Les électeurs finissent par le prendre pour un plaisantin. La deuxième stratégie qui est simplement orgueilleuse est de vouloir tout miser sur le Nayala par pur orgueil. Au lieu de mettre le paquet au Sud Ouest où son candidat n’avait besoin que d’un tout petit soutien supplémentaire. Emile Paré n’écoute personne tout se résume à lui.
    Il a le choix cette fois de repenser sa stratégie ; l’autre issue est d’aller encore voir Blaise ; j’ai l’impression que c’est ce qu’il a choisi en prenant attache avec Salif. Il avait appelé de tout son cœur un gouvernement d’union espérant avoir un ministère ; les gens de la FEDAPBC et même certains du CDP ont dit NON, NON et NON.
    Si certains chefs de parti avaient de la dignité, ils allaient démissionner tout simplement et quitter la scène politique burkinabé. En tête de ceux-ci Émile Paré.

  • Le 16 novembre 2011 à 09:05, par Look En réponse à : Partis politiques au Burkina : Certains sont victimes de leurs propres hommes

    Bien vu mon frère, ce sont de vrais malfrats politiques.
    Je crois plutôt que c’est au peuple d’éduquer nos politiciens qui n’ont rien compris à la politique et c’est vraiment dommage

  • Le 16 novembre 2011 à 10:35, par wendlasida En réponse à : Partis politiques au Burkina : Certains sont victimes de leurs propres hommes

    S’il y a un fait en politique qui est très frustant c’est la volonté de tout prendre des premiers responsables des partis politiques. En effet, depuis belle lurettes on a toujours les mëmes qui sont aux commandes des partis politiques et qui n’offrent aucune possibilité pour l’émergence de jeunes cadres. Sinon comment comprendre qu’on puisse être ministre et président de son parti ? Il y a en ce momment amalgame. Quand on accepte un poste minitériel, on doit avoir le courage de laisser son poste au sein du parti à quelqu’un d’autre et ça ne fera que renforcer le parti par la formation politique des militants. Je pense que ça devait être interdit d’être ministre ou directeur général et en même temps occuper un poste dans un parti politique.

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