Le Cap Vert, cette république de poussière d’îles a stoppé net l’élan pris par le Onze national du Burkina. Après la 4e journée, tout le monde a cru voir des Etalons conquérants.

C’est pourquoi cette 5e journée s’est transformée en cauchemar. Peut-être que ce retour sur terre permettra aux uns et aux autres de se remettre en cause car l’espoir n’est pas entièrement parti en poussière mais les compteurs sont à zéro.

Les Burkinabè attendaient beaucoup de cette cinquième journée. Il suffisait d’une petite victoire à Praia pour voir les Etalons miser gros en respirant l’air du mondial allemand. C’est un échec, un but à zéro que le sort a désigné alors que tout le monde savait le Cap Vert assez modeste en matière de football. Praia a vécu son jour de gloire ce samedi 9 octobre 2004.

Son stade affichait complet et l’équipe ronronnait à merveille devant des Burkinabè balbutiant comme si ce n’était pas eux qui avaient ébloui le monde entier face à l’Ouganda lors de la 4e journée. Les Etalons se sont éteints et le Cap Vert a brillé de 1 000 feux. Ils ont eu les initiatives et mené tambour battant la partie. Jouant en confiance, le Cap Vert a vite étouffé le Burkina en marquant un but matinal. Après l’engouement à 16 h soit 17 h à Ouaga les Cap Verdiens prennent la direction des opérations et la chance va s’aligner avec eux.

Après seulement trois minutes de jeu, une balle dégagée depuis la défense atterrit à l’entrée de la surface de Mohamed Kaboré le portier burkinabé. Entre lui et ses défenseurs il y aura la seconde perplexe. Chacun, hésitant marque un temps d’arrêt. L’attaque cap verdienne lui, fonce, alors Mohamed Kaboré fonce. Il sort de sa léthargie et attaque. Malheureusement il était trop tard. Kaboré, hors de sa zone, ne peut que dégager faiblement de la tête et comme le malheur ne vient jamais seul, son ballon tombe dans les pieds de Cafu qui ne demandait que de tels cadeaux. Sans effort, il loge le cuir dans les cages vides. Le stade explose, vibre. Du côté burkinabè c’est tout un univers qui s’effondre, un cauchemar qui s’installe et une coupe du monde qui s’éloigne.

Néanmoins à ce moment-là, on ne mesurait pas toute l’étendue du drame. Il restait 87 mn à jouer et les Burkinabè étaient persuadés de pouvoir changer le cours de l’histoire en égalisant et même reprendre l’avantage. Hélas la réaction salutaire ne viendra pas. Amadou Touré cédera sa place à Panandétigri mais le problème restait toujours insoluble. On ira donc au repos avec un avantage pour les locaux de un à zéro.

De retour des vestiaires, les Etalons vont de nouveau attaquer mais en réalité il n’y aura jamais ni la manière, encore moins le succès. Hermann Hyacinte Ouédraogo apportera sa fraîcheur en lieu et place de Alassane Ouédraogo son frère aîné mais le Cap Vert tenait solidement son butin en main. Dagano comble de malheur, souffrant va céder sa place à Abdramane Ouattara. Ce remue-ménage n’apportera malheureusement pas le sésame ouvre-toi.

Les vingt dernières minutes seront entièrement pour les Burkinabè, mais dominer n’est pas gagner. Bien qu’éprouvé par une débauche d’énergie, le Cap Vert va céder du terrain mais il se cramponnera presqu’au bout à sa victoire fort légitime du reste car cette fois on n’a pas vu de grands Etalons. Seuls Mahamoudou Kéré le capitaine, Soumaïla Tassembedo, Lamine Traoré ont été les vrais combattants de cette expédition cap verdienne. Beaucoup d’appelés ont été tout simplement inexistants ou absents du terrain.

En fin de course, les Etalons une fois encore plient l’échine et enregistrent un échec. Après cette 5e journée, nos Etalons sont dans leurs petits souliers. En cinq matchs ils ne totalisent que deux victoires enregistrées à domicile et trois défaites enregistrées à Kinshasa, à Prétoria et à Praia. C’est un parcours pas très brillant qui hypothèque leurs chances de qualification. Dos au mur, ils n’ont plus droit à l’erreur au cours des cinq rencontres qui leur restent.

Ce n’est pas encore perdu mais le parcours s’annonce périlleux. Il faudra pouvoir bousculer sur la route de grandes pointures comme le Ghana, l’Afrique du Sud et la R.D. Congo tout en évitant de se faire accrocher par les sans grade du groupe.

Marcel BELEM, Envoyé spécial à Praia
Sidwaya