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Libération Gilad Shalit : 1 pour 1 000

Publié le mercredi 19 octobre 2011 à 00h39min

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Annoncé depuis quelques jours, le troc humanitaire entre Israël et les Palestiniens a eu lieu : hier mardi 18 octobre 2011, aux environs de midi, le soldat israélien Gilad Shalit, capturé le 25 juin 2006 par un commando palestinien en rade de la bande de Gaza, a retrouvé sa famille après plusieurs transits administratifs (Egypte) et médicaux (Israël). Au même moment, un convoi de 8 bus, bourrés de prisonniers palestiniens avec à leur tête 3 voitures du Hamas, entrait dans la ville de Ramallah, où les attendait le Premier ministre, Mahmoud Abbas.

Conformément donc aux accords conclus sous les auspices de l’Egypte entre Israël et la Palestine, le sergent franco-israélien de 25 ans a été remis à l’Etat hébreu contre la libération de 477 prisonniers palestiniens, première fournée d’une mesure d’élargissement qui devrait toucher 1 027 personnes.

Si on devait caricaturer l’évènement, on dirait qu’un Israélien vaut 1 000 Palestiniens, même si, du côté des territoires occupés, on présente la chose de façon positive : en effet, au pays de Yasser Arafat, on se félicited’être parvenu à faire libérer jusqu’à un millier de compatriotes contre un seul et unique soldat ennemi. Tant mieux, car le propre de tout compromis est de ne pas satisfaire totalement les différents protagonistes.

Apparemment, dans le cas d’espèce, chacun est content du deal, qui, au-delà des images qui vont passer en boucle sur les chaînes internationales, a dû coûter énormément en renonciations, pour ne pas dire en sacrifices politiques : ainsi, d’une part, du côté de l’Etat hébreux, on a fini par accepter de transiger sur certains principes jusque-là inviolables comme, par exemple, celui de ne pas accorder la liberté à des terroristes palestiniens ou présentés comme tels ; d’autre part, le Hamas s’est assis sur des règles édictées en quasi-lois : on imagine que, si Khaled Meshal et les siens se sont résolus à discuter avec "le Grand Satan", ce qui revient à une reconnaissance ipso facto d’Israël, c’est qu’ils ont dû mettre entre parenthèses un certain autisme.

On espère maintenant que le processus sera conduit à son terme une fois que Gilad Shalit aura été remis à Tsahal, puis à ses parents. Pour tout dire, il faut souhaiter que Tel-Aviv ne fasse pas volte-face pour ne pas tenir sa promesse de libérer les 600 autres prisonniers.

Au fait, cette libération conditionnelle de Shalit est une broutille, car elle résout un problème ponctuel, mais la question du Proche-Orient, avec ses colonisations sauvages et ses intifadas, reste entière ; car, pour un millier de Palestiniens libérés, combien retrouveront, dans les prochaines semaines, les geôles israéliennes ? Plutôt que d’avoir à faire ce genre d’échanges, pourquoi ne pas trouver un modus vivendi historique ? Ce qui passe forcément par l’érection d’un Etat palestinien vivant en paix avec Israël.

Mais n’est-ce pas une ligne d’horizon que de rêver à l’avènement d’une telle Nation avec Jérusalem- Est comme capitale ?

On l’a vu, à la 66e AG de l’ONU à New York, tenue en septembre 2011, Mahmoud Abbas a posé cette exigence sur la table, devant pratiquement tous les dirigeants qui comptent dans ce monde.

Bien qu’il ait été porté aux nues pour cette légitime et courageuse revendication, le leader palestinien s’est vite rendu hélas à l’évidence : pour certains, et pas des moindres, le "tout sauf un Etat palestinien" n’est pas négociable.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 octobre 2011 à 17:54 En réponse à : Libération Gilad Shalit : 1 pour 1 000

    Jérusalem Est comme capitale, Jerusalem est indivisble, je ne souhaiterai pas voir Cette ville sainte comme capitale des palestiniens. Sans Jérusalem il n’y a pas de juifs.

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