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DEMOCRATIE AU LIBERIA : En avant toute !

Publié le mardi 11 octobre 2011 à 01h49min

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Une campagne électorale sereine et sans échauffourées. Un jour de scrutin tout aussi calme et sans effusion de colère. Si l’après-scrutin se teint des mêmes couleurs, ce qui paraît un rêve en Afrique deviendrait une réalité au Liberia. Depuis le 5 juillet 2011, date du lancement de la campagne pour les élections présidentielle, législatives et sénatoriales, jusqu’à la nuit du dimanche 9 au lundi 10 octobre, les Libériens ont fait preuve de fair-play. Ils montrent par là leur ferme volonté de s’éloigner définitivement des berges de la guerre, antres de douloureux souvenirs.

Ils semblent résolument enclins et disposés à succomber aux charmes de dame démocratie. Et à la vérité, ce serait bien qu’ils succombent et qu’ils se donnent pieds et poings liés à cette déesse tant courtisée par les Africains, mais qui demeure pour nombreux d’entre eux, inaccessible. Mais pour avoir la main de cette déesse, les compatriotes du footballeur Georges Weah doivent fournir des efforts et ne pas se laisser distraire par des obstacles ou en créer. Les appréhensions de l’opposition sur l’impact du prix Nobel de la paix de Ellen Johnson-Sirleaf sur le vote des électeurs, ne doivent pas perturber cet élan. Cet impact est peut-être à relativiser dans la mesure où les Libériens sont plutôt préoccupés par leur survie quotidienne.

La prière qui pourrait à présent être formulée, c’est que la période postélectorale se passe tout aussi sereinement et que contestations et remises en cause des résultats ne sortent pas du cadre des voies de recours institutionnelles. Pour un pays qui a, quatorze années durant, parlé le langage des armes et des coups de feu, ce serait réellement épouvantable que ses acteurs politiques trouvent d’autres moyens de se faire entendre. D’autant plus catastrophique qu’un ancien chef de guerre sinistrement célèbre, Prince Johnson, figure parmi les candidats à la magistrature suprême. Mais les Libériens ont déjà entendu tonner les canons. Ils ont déjà connu ce que la palabre des armes a de mortellement négatif.

Et surtout, ils ont maintenant connu, pendant cinq ans, la paix et ce que c’est que de sortir de chez soi sans crainte de voir sa vie écourter par une balle sifflante de fusil. Ils ont goûté aux délices de la démocratie, havre de dialogue, de liberté et de respect des droits humains. Pourquoi commettraient-ils cette erreur de retomber dans les horreurs de la guerre civile ? Il faudrait plutôt être optimiste. Le Libéria est sur la pente ascendante de la démocratie. Il met de plus en plus de kilomètres entre lui et le territoire désertique du néant démocratique. Plein gaz ! En avant toute et que cet Etat vienne agrandir, à l’issue du scrutin d’hier, l’espèce rare des pays africains démocratiques.

Abdou ZOURE

Le Pays

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