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Réconciliation en C.I. : "Ça sera sans Gbagbo"

Publié le lundi 3 octobre 2011 à 03h22min

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Guillaume Soro et Laurent Gbagbo lors de la cérémonie de la Flamme de la paix (marquant la fin de la guerre) en 2007 à Bouaké
Et de deux pour la réconciliation en Côte d’Ivoire : ADO a reçu en audience "le Front populaire ivoirien (FPI) et les structures alliées, tous membres du Congrès national de la Résistance pour la Démocratie (CNRD) le 29 septembre : et de deux, car l’acte 1 a consisté en l’installation de la Commission dialogue, vérité et réconciliation le 28 septembre. Les points à l’ordre du jour étaient :

- la sécurité des biens et des personnes ;

- le rétablissement de l’Etat de droit ;

- LA RECONCILIATION NATIONALE ;

- et l’organisation des élections locales.

Si une telle rencontre semble couler de source après l’installation de la commission sus-mentionnée et dans le cadre du grand chantier de la réconciliation nationale, Notre Voie (journal frontiste) l’explique autrement : "Ouattara a enfin éprouvé le besoin de rencontrer l’opposition par suite de la décision du FPI de suspendre sa participation aux activités de la Commission électorale indépendante (CEI) pour protester contre ce que la direction de ce parti a appelé le mépris des tenants du pouvoir à leur endroit. En effet, cela fait plus de trois mois que le FPI avait déposé une demande d’audience auprès d’Alassane Ouattara, justement en vue d’engager un dialogue politique sur les questions évoquées plus haut ; mais Ouattara n’avait pas daigné y accorder la moindre attention avant de bouger par suite de la pression du FPI."

Toujours est-il que Ouattara et le FPI/CNRD se sont réjouis de l’occasion qu’ils ont ainsi eue d’inaugurer le dialogue politique dans leur pays, et on en était à attendre la poursuite des "rencontres aux fins d’aboutir à des points d’accord (communiqué FPI)" quand Guillaume Soro trancha dans le vif la question du préalable de la libération de Gbagbo comme condition sine qua non de la réconciliation : "La réconciliation se fera sans Gbagbo", a-t-il annoncé sans ambages, net et catégorique. Réponse du berger à la bergère, après donc "Libérez Gbagbo et le reste suivra" d’Assoa Adou, président de la coordination FPI en exil, lu dans Notre Voie n°3947 du vendredi 30 septembre, on entend que "ça se passera sans Gbagbo" selon le camp d’en face ; décidément, de part et d’autre, les seconds couteaux jouent leur rôle ; une prise de position du Premier ministre ivoirien qui rappelle la réserve (pertinente ?) de Mamadou Koulibaly sur l’exigence de la libération sans condition de Gbagbo, d’Affi N’Guessan et Cie avant quoi que ce soit, exprimée lors d’"une rencontre au cours de laquelle nous ne sommes pas tombés d’accord quand il nous a dit qu’on ne peut pas parler de la libération du président Gbagbo, car, j’utilise ses propres termes, il ne faut pas évoquer les sujets qui fâchent", lit-on dans la version internet de l’interview d’Assoa Adou réalisée par Notre Voie plus haut mentionné. Vu le poids militaro-politique de Guillaume Soro, la réconciliation en Côte d’Ivoire se fera sans Gbagbo ; pourvu que cela soit possible.

Ahl-Assane Rouamba

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 3 octobre 2011 à 13:49, par Gjau En réponse à : Réconciliation en C.I. : "Ça sera sans Gbagbo"

    A mon humble avis j’approuve la réaction du premier ministre Guillaume Soro quand il affirme : "la réconciliation en Côte d’ivoire se fera sans Laurent Gbagbo".l’évolution politique de ce pays frère au cours de cette dernière décénnie a été marquée par une politique d’exclusion d’une partie de la population ivoirienne et plus précisément celle du nord.
    La conséquence de cette politique a donné naissance à une rebellion en 2002 contre l’ex président Gbagbo qui n ’a pas su réconcilier les invoiriens entre eux.Au contraire il a entretenu cette politique de diviser pour régner afin de satisfaire sa boulumie du pouvoir.La côte d’ivoire vient de sortir d’une guerre fraticide avec au compteur plus de 3000 morts et des milliers de déplacés par la faute d’un président qui perd les élections et qui refuse d’admettre sa défaite.A supposer que Gbagbo sortait vainqueur de cette guerre ,je suis convaincu que les partisans de ADO,de Bédié et de Soro n’allaient pas avoir cette chance de les voir prisonniers, peut être ils étaient entrain de préparer les obsèques si on les autorisaient.Pour terminer je dirai que la prison pour Gbagbo vaut mieux que la mort, car au soir du 11 avril 2011,date de son arrestation,il a même demandé de ne pas le tuer.Ses partisans doivent accepter la réconciliation sans ce fossoyeur de l’histoire et de la démocratie.

    • Le 4 octobre 2011 à 04:07, par Diomandé En réponse à : Réconciliation en C.I. : "Ça sera sans Gbagbo"

      Comment peux-tu approuver ce genre d’idées ; Gbagbo est un leader politique , en lui se reconnaisent sensiblement 50 % des Ivoiriens ; que fais tu de ces Ivoiriens qui se reconnaissent en lui ? En Afrique, on n’aime trop agir sur les émotions , sur les subjectivités , et on gagnerait desfois à être objectifs. Si Gbagbo est le champion des bétés , guérés et autres akan , alors il faudrait inexorablement l’associer à la réconciliation ; faut pas voir la vérité et cautionner les élucubrations irresponsables pour une partie de la population d’un premier ministre...

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