AUDITION DE BOURGI : La Françafrique retient son souffle
A Peine Robert Bourgi a-t-il fini ses déclarations troublantes et fracassantes que la justice française s’autosaisit de l’affaire. En effet, la brigade française contre la délinquance financière a ouvert une enquête. Et aujourd’hui même,
Me Bourgi devrait en principe être entendu pour cette affaire de valises qu’il dit avoir portées jusqu’à en avoir mal au dos. Pendant ce temps, de Dakar à Ouagadougou en passant par Libreville, on s’enferme toujours dans une rhétorique outrageante, allant jusqu’à remettre en cause, et ce, sans aucun examen psychiatrique avéré, l’état de santé de l’ancien baron de la Françafrique, qui dit vouloir battre sa coulpe par cette confession.
C’est à ne rien comprendre si l’on sait que, dans chacun des pays dont les chefs d’Etat sont mis en cause, il existe, à l’image du Burkina Faso, une noria d’institutions républicaines comme l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat, la Cour des comptes, et que savons-nous encore, qui, à l’instar de la brigade financière française, font leur la lutte contre la fraude et la corruption. Au lieu d’une outrecuidance offensive injurieuse, les dirigeants africains que Bourgi a épinglés, auraient dû, dans le souci de sauver leur honneur, permettre que soit diligentée une enquête judiciaire.
L’argument de l’injure utilisé comme une arme contre Bourgi laisse entrevoir une grande frilosité coupable qui traduit elle-même une gêne profonde. "Le plus grand malheur qui puisse arriver à l’homme, disait la Bruyère, c’est d’être en faute ou d’avoir quelque chose à se reprocher". Et au dicton de renchérir que l’injure a toujours été l’arme des faibles. De toute façon, Robert Bourgi n’entend jamais céder à cette bronca, et soutient que ses récentes déclarations ne constituent d’abord que le dizième de ce qu’il sait de la Françafrique.
Les chefs d’Etat africains retiennent donc leur souffle. Peut-être l’audition de Bourgi par la justice française permettra-t-elle d’en savoir davantage sur les rapports paternalistes qu’ils entretiennent avec les dirigeants occidentaux. Rien n’est moins sûr. C’est le wait and see. Mais une chose est certaine. En faisant ces déclarations quelque peu péremptoires, si Bourgi était un Africain, sans doute qu’on l’eût illico presto embastillé, sous le prétexte qu’il a commis un crime de lèse-président. Mais dans le cas d’espèce, comme les plus hautes autorités incriminées s’échinent par leurs porte-voix respectifs à reconnaître qu’il s’agit là du "délire d’un homme finissant", on se demande si la justice aura les coudées franches pour ouvrir une enquête.
Pourtant, l’indépendance de la justice est aussi à ce prix. Pour l’heure, on attend de voir si Wade et son fils qui menacent de porter plainte contre Bourgi iront jusqu’au bout, surtout que François Bayrou, à l’instar de Mamadou Koulibaly, dit avoir été témoin de cette affaire de valises.
Boundi OUOBA
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 22 septembre 2011 à 18:27, par SAWADOGO En réponse à : AUDITION DE BOURGI : La Françafrique retient son souffle
Attentons de voir. Si c’est vrai, en tant que burkinabè, je serais meutrie dans mon âme. Pour le moment, nous ne pouvons pas savoir qui dit la vérité et qui ment. see and wait
2. Le 22 septembre 2011 à 20:53, par oued.ar En réponse à : AUDITION DE BOURGI : La Françafrique retient son souffle
moi j ais confiance en mon president blaise, l afrik et l europe ont bc d histoires communes dc n ecoutons ses genres de parolles,si c etait le cas ce que je ne crois pas ,le passe c est le passe,peuple burkinabee reflechissons tres bien car ns sommes integres et personne ne viendra ns faire la lecon.vive blaise.
3. Le 22 septembre 2011 à 21:05, par Francis En réponse à : AUDITION DE BOURGI : La Françafrique retient son souffle
Bonjour. Moi je suis membre de La Grande Loge-Le Grand Rite de Maât basée en France. J’aimerai savoir comment devenir membre de la Rose-Croix AMORC. J’ai aussi appris que leur chef Christian Bernard est mort en 2009. J’aimerai savoir si c’est vrai.