Occasion aussi de décorer deux personnalités : le sénateur Jacques Legendre et M. John Boureima Kaboré, ancien diplomate burkinabè.

L’ambassadeur Filippe Savadogo qui a chaleureusement remercié les amis du Burkina et de la Francophonie venus très nombreux (parmi lesquels le président Abdou Diouf et le ministre Laya Sawadogo présent à Paris pour la session du Conseil exécutif de l’UNESCO) a redit la fierté du Burkina d’accueillir le Xè sommet et sa détermination à l’organiser avec succès et éclat.

Présentant les deux heureux lauréats du jour, il dira de M. Jacques Legendre, qui sera fait officier de l’ordre national du Burkina, qu’il est un grand ami de notre pays. Président du groupe France-Afrique de l’Ouest au Sénat, M. Legendre est aussi et surtout ancien maire de Cambrai, une ville française dont les habitants sont engagés depuis plusieurs années aux côtés des populations de Kantchari dans diverses initiatives de développement.

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, M. Youssouf Ouédraogo a salué les conclusions de la session du CPF qui a permis de régler les derniers détails du sommet de Ouagadougou. S’adressant aux deux récipiendaires, il dira que le Faso récompense toujours les personnalités qui s’engagent à ses côtés, qui font preuve de dévouement. Il a particulièrement félicité M. Legendre pour le travail qu’il a accompli sur les biens culturels et M. Kaboré pour son brillant parcours professionnel de pionnier de la diplomatie burkinabè.

M. Jacques Legendre

« Le sommet de Ouagadougou sera un grand moment, l’occasion d’une rupture positive car les francophones du monde ont conscience que nous sommes à une période cruciale de notre humanité où l’espace francophone peut aller vers des aspirations plus grandes, apporter des réponses positives à diverses problématiques mondiales, en termes d’environnement, de lutte contre la pauvreté ou la faim, ou en matière d’éducation » a réaffirmé le ministre des Affaires Etrangères avant de remettre les décorations aux promus du jour.

M. Legendre qui n’a pas manqué de remercier le président du Faso et le peuple burkinabè a rappelé sa longue relation avec le Burkina qui date déjà de 1973 quand, jeune parlementaire, il a été envoyé avec une mission de l’Assemblée Internationale des Parlements de Langue Française (aujourd’hui Assemblée Parlementaire de la Francophonie) dans les Etats du Sahel touchés par la sécheresse. Il s’est engagé à toujours s’investir au sein du groupe d’amitié France-Afrique de l’ouest pour le renforcement des relations franco-africaines. Après avoir loué les efforts et le professionnalisme de M. Filippe Savadogo, qualifié d’ambassadeur « francophonissime », M. Legendre a redit sa détermination à toujours lutter pour que les liens entre la France et le Burkina soient toujours étroits et marqués par l’amitié.

Le second récipiendaire, M. John Boureima Kaboré, fait grand officier de l’ordre national, est l’un des tout premiers diplomates de notre pays. Il a, entre autres, ouvert notre ambassade au Ghana, travaillé à la représentation de notre pays aux Nations Unies et plus tard à l’UNESCO, au sein du cabinet Matar M’Bow. L’ambassadeur Filippe Savadogo dira de lui qu’il est celui qui a guidé ses premiers pas de diplomate à Paris par ses conseils avisés de fin connaisseur du système de l’UNESCO. Aujourd’hui à la retraite officiellement, M. Kaboré continue de travailler à notre représentation auprès de l’UNESCO.

M. John B. Kaboré

Il a reçu sa décoration comme une grande attention du Burkina à son endroit pour sa modeste contribution à l’établissement du corps diplomatique burkinabè et à son rayonnement à travers le monde. M. Kaboré a aussi souligné sa fierté de recevoir cette distinction dans un cadre francophone. Car, déjà à l’époque où il était représentant du Burkina auprès de l’ONU, les ambassadeurs francophones avaient fait le constat que la langue française était négligée et ils avaient formé un groupe pour lutter pour plus de reconnaissance. « On ne parlait pas encore de francophone ». Joie légitime alors de recevoir des décennies plus tard une distinction, de surplus en présence d’un de ses amis de l’université de Dakar, M. Abdou Diouf, qui déjà à l’époque passait pour un véritable modèle dira-t-il.

En rappel, la 51e session du C PF qui réunit les représentants personnels des chefs d’Etat et de gouvernements membres de l’OIF a débattu des derniers préparatifs du sommet. De Ouagadougou qui sera le troisième en terre africaine après Dakar en 1989 et Cotonou en 1995. Outre une Déclaration finale sur le thème du Sommet, les chefs d’Etat présents à Ouagadougou adopteront également, pour la première fois, un « Cadre stratégique décennal » qui, en clarifiant les missions et en identifiant les enjeux de la Francophonie, définira les grandes orientations de l’Organisation pour les dix années à venir.

La 51e session du CPF a aussi examiné, pour avis, les nouvelles candidatures des pays désirant adhérer à l’OIF (qui compte 51 Etats et gouvernements membres, et 5 pays observateurs) en qualité de membres observateurs (l’Arménie, l’Autriche, la Croatie, la Géorgie, la Hongrie) ou en qualité de membres associés à l’OIF (la Principauté d’Andorre et la Grèce). Les décisions quant aux demandes d’adhésions et de modification de statut seront prises par les chefs d’Etat et de gouvernement à Ouagadougou.

Cyriaque Paré