LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

CONFESSION PUBLIQUE DE DSK : Un acte inimaginable en Afrique

Publié le mardi 20 septembre 2011 à 03h08min

PARTAGER :                          

Sa sortie était très attendue. Dominique Strauss-Kahn (DSK) s’est exprimé sur TF1 le dimanche 18 septembre dernier. Cette émission qui intervient après l’abandon des poursuites pénales contre lui par le Procureur de New York dans l’affaire de mœurs pour laquelle il avait été mis aux arrêts et gardé en détention préventive, a été l’occasion pour lui de faire publiquement acte de contrition. En effet, il a avoué avoir commis une "faute morale". Ce n’est pas anodin. Car en Occident, un écart de conduite peut, s’il est révélé au grand jour, coûter cher à son auteur ou, à tout le moins, provoquer des remous politiques.

Sans qu’il soit besoin ici d’innocenter ou d’accabler DSK pour ce qui se serait passé dans cette chambre du Sofitel, qui au fond est la seule, avec les deux protagonistes à savoir exactement les détails de l’affaire, il convient de dire qu’en se confessant, et de surcroît publiquement, DSK a au moins le mérite d’assumer la responsabilité et les conséquences de ses actes. Pareille attitude n’est pas inédite en Occident.

C’est dans l’ordre normal des choses que ceux qui cristallisent les espoirs et les rêves de leurs concitoyens, aient des comptes à leur rendre quand ces rêves se volatilisent et qu’ils ont, d’une manière ou d’une autre et à quelque degré que ce soit, une part de responsabilité dans cette hécatombe. C’est la culture de la reddition des comptes. Dans ce genre de cas, la personnalité concernée doit parler à ceux qui ont ou ont eu foi en elle. DSK s’est donc exprimé. Ceux qui l’ont écouté sont satisfaits ou pas du contenu de ses propos. Et il appartient à ses partisans de lui pardonner ou pas. En tout cas, en se confessant publiquement, DSK perpétue ce devoir de rendre compte qui a droit de cité pour les dirigeants en Occident quel que soit leur niveau de responsabilité. Certes, on convient que ce devoir de rendre compte n’est pas toujours le réflexe en Occident aussi.

C’est dans la nature humaine de vouloir cacher ce qui peut nuire à son image, de ne pas vouloir étaler au grand jour des faits peu recommandables. Mais dans les grandes démocraties, ce devoir pour les dirigeants de s’expliquer sur leurs choix et conduite, est assez ancré dans la conscience collective et il n’est pas si aisé que cela, de s’y dérober. C’est dire qu’au-delà de la demande d’excuse qui a tout son mérite, ces excuses publiques de DSK s’inscrivent dans la logique d’un modèle de société qui s’assume. En effet, dans ce feuilleton, le Procureur de New York a joué son rôle quand il a été saisi par la plaignante, Nafissatou Diallo. Ensuite, les premières autorités politiques, américaines surtout, ne se sont pas, en tout cas pour ce que l’on sait, mêlées de la procédure pour l’influencer dans un sens ou dans l’autre.

Même dans la famille politique de DSK, mise à part la désapprobation par certaines personnes, du traitement qui lui a été réservé par la procédure judiciaire américaine en termes de médiatisation, les gens sont d’accord, dans le principe, que chaque citoyen, quel que soit son rang social, doit répondre de ses actes devant la justice le cas échéant. La presse a joué sa partition en donnant sa part d’informations au fil de la procédure. DSK a, de son côté, soldé ses comptes avec la justice pénale américaine à la faveur du non-lieu dont il a bénéficié. Il vient également de solder ses comptes avec ses partisans et sa conscience ou tout au moins, il aura fait un pas dans ce sens. Vu d’Afrique, c’est vraiment un autre monde. L’état de santé comme la sexualité des dirigeants du continent noir sont, pour l’essentiel, des sujets tabous ; et qui s’y frotte s’y pique.

Sous nos tropiques, on n’emmerde pas le chef avec des "histoires de fesses". Il est vrai que les causes sociologiques de cette façon de voir sont à rechercher dans la conception africaine du "pouvoir" où le chef a droit de vie ou de mort sur ses sujets et a fortiori, le droit de "s’octroyer" les femmes qu’il veut. Mais il faut aussi reconnaître que, même dans la société traditionnelle africaine, le chef ne jouit pas de privilèges illimités. Il ne peut pas se permettre tout. Figure emblématique et garant des valeurs de la société, il y a des bornes que le chef, dans la plupart des sociétés traditionnelles africaines qui se respectent, ne doit pas franchir sous peine de signer son arrêt de mort au sens propre comme au sens figuré. Pour quiconque aspire à avoir entre les mains le destin de tout un peuple, il doit nécessairement y avoir des canons, des valeurs intangibles.

Il est plus que fréquent, dans les républiques africaines actuelles, qu’au lieu de servir aux populations cette humilité, ce devoir de rendre compte, de s’excuser, les dirigeants, accusés à tort ou à raison, ne se sentent pas obligés de s’expliquer. Cette confession publique de DSK doit, en principe, être l’attitude de tout dirigeant républicain. Les hautes fonctions, autant qu’elles ont leurs avantages exorbitants, doivent avoir leurs sujétions particulières. Autant les actes de civisme doivent être magnifiés et leurs auteurs couronnés de gloire, autant les crimes doivent être condamnés et leurs auteurs châtiés à la hauteur de leurs forfaits. Ce sont des valeurs qui s’imposent à une république, à une démocratie. Il faut donc que le devoir de rendre compte s’incruste durablement dans nos mœurs. Ce n’est pas trop demander aux dirigeants africains. C’est juste une question de civisme, de bon sens. Une question de responsabilité.

"Le Pays"

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 20 septembre 2011 à 13:22, par ben En réponse à : CONFESSION PUBLIQUE DE DSK : Un acte inimaginable en Afrique

    JE NE SAIS PAS DANS QUELLE LANGUE TU AS ECOUTER L,INTERVIEW
    DE CE DEMONS.
    WHAT DO U CALLED CONFESSION ???? IL DIT, JE N,EST PAS VIOLER. IL FAUT ALLER DEMANDER A TA MAMAN ELLE TE TRADUIRA PROPREMENT
    IN UR MOTHER LANGUAGE.
    IL DIT , PAS EU D,AGRESSION...., IL DIT LA FILLE A MENTI.
    IL DIT CE N,EST PAS MOI QUI LE DIT , LES JUGES DISENT.
    IL DIT J,AI ETE HUMILIER, MAIS PAS LA FEMME QU,IL A VIOLER.
    JE TE COMPRENDS VS ETES COMME CA DANS VOTRE PAYS, DES ASSASINS
    JUSQU,AU DISTRIBUTEURS DE VALISE D,ARGENT.

  • Le 20 septembre 2011 à 18:35, par Engleutsch En réponse à : CONFESSION PUBLIQUE DE DSK : Un acte inimaginable en Afrique

    Bien, bien, bien ! J’ aime cet article. Bien vu. Et, j’en suis emue. Voici de bonnes manieres dont toute une societe civilisee (vivant avec humanisme) et donnant de bons examples aux futures generations, doit toujours demontrer pour ne pas inconsciemment ou consciemment donner l’ impression d’ anarchie. N’ oublions pas, nos semblables apprennent et pratiquent en observant ; surtout les adolecents et les plus jeunes. Un homme c’est aussi celui qui controle cette emotion intelligemment et sagement -quelque soit le gout intense senti -jusqu a consentement mutuel, ou delivrance a sa femme, ou "masturbation" (normale). Le sex, c’ est un produit du consentement mutuel entre une femme & un homme. Ne jamais forcer, laisser de doute ou commettre un acte ambigu avec elle ; et surtout que notre monde devient de plus en plus tres complex, de peur de se foutre dans de serieux petrains -meme si anodin que cela puisse paraitre. L’ aveux est honorable ; mais encore mieux -de tout coeur (selon la vraie disposition du coeur -si pas substile)de l’ acuse de se comporter avec consideration desormais. Et, surtout, aussi, au lieu du dehonour comme heritage, de peur d’ etre maudits pour toujours et leurs generation aussi, les chefs Africains sans scrupules devraient eviter d’etre trop ou plus "singes", et plutot demontrer l’ honorabilite de leurs etres en s’ examinant profondement et en s’ameliorant comme ce dernier, sauver avec verite et leguer aux generations futures, l’ honour.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique