La forum commercial Etats-Unis-Burkina Faso a été initié par l’ambassade des USA pour promouvoir et développer les échanges commerciaux entre les deux pays. Mis en œuvre avec la collaboration de "l’USAID", de corporate council on Africa", il permettra aux importateurs et exportateurs burkinabè de diversifier leurs sources d’approvisionnement et de découvrir de nouveaux débouchés pour leurs produits. Pour les économistes, le développement du commerce est un facteur déterminant pour l’intégration entre les pays. Cependant, ce développement ne saura se faire sans l’implication d’autres facteurs concourant à sa réalisation.

Ainsi la fluidité et la facilitation des échanges commerciaux demeurent les maîtres mots de l’économie mondiale. Et l’ambassade des Etats-Unis en organisant ce présent forum veut impulser un autre dynamisme dans les relations américano-burkinabè. Les échanges entre les deux pays ne sont pas de nos jours très développés. Les exportations américaines vers le Burkina se chiffraient à environ 10 milliards de F CFA en 2002, tandis que l’importation des produits burkinabè vers les Etats Unis est d’environ 1 milliard et demi de F CFA. La rencontre de Ouagadougou entend donc poser les bases d’un "partenariat d’affaires" entre entreprises burkinabè et américaines à même d’améliorer le climat des échanges et d’investissements.

Le dossier coton refait surface

Si les négociations de Cancun ont échoué, les échanges entre Américains et Burkinabè sur les liens commerciaux doivent promettre une lueur d’espoir sur le traitement du "dossier coton". Dossier qui, selon le ministre du Commerce, de l’Entreprise et de la Promotion de l’Artisanat, M. Benoît Ouattara , constitue un blocage pour le commerce des pays émergeants. En effet peut-on parler de développement de liens commerciaux, quand on sait que toutes les conditions ne sont pas réunies pour permettre de bons rapports surtout dans le domaine commercial, quand la balance est déséquilibrée ?

Voilà sans doute autant de préoccupations qui ont amené le ministre Ouattara à interpeller de nouveau le gouvernement américain sur le déblocage du problème de la subvention du coton américain et européen. Un cri de cœur qui a été lancé en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Anthony Holmes. Le diplomate américain pour l’heure, ne s’est pas prononcé sur la question de la subvention du coton. Il s’est plutôt intéressé à des préalables dans le sens du renforcement de la démocratie au Burkina Faso et donc l’instauration d’un climat propice aux échanges commerciaux. "Je saisis l’occasion pour exhorter le gouvernement burkinabè à renforcer la démocratie, protéger les droits de l’homme et des travailleurs, combattre la corruption et le travail des enfants et créer ainsi un climat favorable aux investissements étrangers."

Il ajoute par ailleurs que son pays suit avec intérêt les différentes réformes entreprises par le Burkina notamment le programme de privatisation des entreprises publiques qui, poursuit-il "intéresse à plus d’un titre les entreprises américaines."

A. Verlaine KABORE
(Sidwaya du 23/10/03)