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CHASSE AUX CHAUVES-SOURIS : Une activité florissante

Publié le mardi 6 septembre 2011 à 02h50min

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La chasse aux roussettes a été ouverte cette année du 1er juillet au 31 août, par arrêté ministériel, période pendant laquelle le Burkina enregistre le passage d’une forte colonie de chauves-souris dont la viande est de plus en plus appréciée dans les restaurants.

Durant les mois de juillet et d’août, les populations de certaines provinces du Burkina comme le Koulpélogo, le Boulgou, la Kompienga, le Nahouri, la Comoé... ont constaté l’arrivée massive de milliers de colonies de roussettes autrement chauves-souris. Ces mammifères volants et frugivores transitent pendant cette période, au Burkina pour s’alimenter et ensuite regagner leur base pour se reproduire. Mais tous n’ont pas fait le chemin de retour. En effet, beaucoup de chauves-souris ont fini dans les assiettes des restaurants. C’est connu, la viande de chauve-souris devient de plus en plus prisée par les burkinabé.

Et à chaque période du passage de ces chiroptères, la chasse aux roussettes est ouverte par un arrêté ministériel pour une durée de deux mois. Selon le directeur provincial de l’Environnement et du développement durable du Koulpélogo, Emmanuel B. Bado, la chasse aux chauves-souris est conditionnée par l’obtention d’un permis de chasse spécial roussettes. Les nationaux peuvent l’avoir à 5 000 F CFA pour une durée de deux mois (généralement allant du 1er juillet au 31 août) . Le même permis peut être obtenu par les non-nationaux, les touristes par exemple, à 25 000 F CFA pour la même durée. Toutefois, ce permis de chasse spécial roussettes ne précise pas la quantité de roussettes à abattre. Cette année, on a enregistré l’arrivée d’une grande colonie de chauves-souris au Burkina Faso comparativement aux années antérieures. Et un grand nombre d’entre elles a été tué par les chasseurs.

Des plats de roussettes proposés dans les restaurants

A Ouargaye, Tenkodogo, Koupéla, Ouagadougou... des restaurants proposent des plats bien mijotés de chauves-souris à leur clientèle. Les prix des plats cuisinés varient selon les villes. A Ouaga, les restauratrices achètent la chauve-souris à 500 F CFA au chasseur pour revendre le plat cuisiné entre 750 et 1000 F CFA. La roussette est achetée à 300 F CFA à Tenkodogo et le plat cuisiné revendue entre 500 et 600 F CFA. C’est à Ouargaye que le prix d’une roussette semble être le plus bas, 250 F CFA. Et une fois cuisinée, le plat de roussette se négocie à 500 F CFA dans cette ville.

Quelle est donc la contribution de la chasse aux roussettes dans le budget de l’Etat ? Emmanuel Bado reconnaît qu’en matière de recette, l’Etat ne gagne pas grand chose mais croit tout de même que les chasseurs, les restauratrices et même la population gagnent. Au niveau des chasseurs, un seul coup de feu, par exemple, peut procurer presqu’une dizaine de chauves-souris parce que ces chiroptères ont généralement coutume de s’accrocher aux branches des arbres par grappes. Alors avec peu de munitions, le chasseur a la gibecière pleine. Tenez, le 21 août dernier à Ouargaye, un fonctionnaire est rentré de la chasse aux roussettes avec 45 roussettes abattues après usage d’une infime quantité de munitions.

Les roussettes, source de revenus

Les 45 chauves-souris ont apporté au fonctionnaire-chasseur, en une journée, la somme de 11 250 F CFA pour 250 F CFA la chauve-souris. Or, durant la période de la chasse, il a effectué plusieurs sorties. Dans les provinces où ces mammifères ont séjourné, certains travailleurs du public comme du privé (détenteurs de fusil de chasse) se sont adonnés à la chasse aux chauves-souris. On pouvait les voir tôt le matin, ou les après-midis, fusil en bandoulière, partir dans les grands arbres où se sont perchées les chauves-souris pour en revenir quelques heures après les gibecières bien pleines. Il y a indubitablement de l’argent dans cette chasse aux roussettes. Les restauratrices tirent aussi leur épingle du jeu. Une restauratrice de Ouagadougou a reçu, les 26 août et 1er septembre 2011 100 roussettes des mains d’un chasseur à raison de 500 F CFA l’unité. Le chasseur en deux livraisons a empoché 50 000 F CFA. La restauratrice a, quant à elle, proposé à sa clientèle le plat cuisiné à 750 F CFA, soit un bénéfice estimée à 25 000 F CFA. Au niveau de la population, il y a un apport en protéine dans son alimentation.

Chasse interdite dans les zones sacrées et protégées

"La chauve-souris ne fait pas partie des espèces intégralement protégées", a dit le directeur provincial de l’Environnement et du développement durable du Koulpélogo. Cependant, dans les zones sacrées et les zones boisées protégées, comme la zone boisée de l’Environnement et de la gendarmerie de Tenkodogo où ont séjourné des milliers de colonies de roussettes, la chasse est interdite. C’est dans la région des Cascades, selon Emmanuel Bado, que la chasse aux roussettes était beaucoup plus pratique car c’était dans cette partie du Burkina que l’on enregistrait le plus d’arrivées de colonies de chauves-souris. Toutefois, depuis un certain temps, on remarque leur passage dans de nombreux endroits du pays et aussi leur présence presque permanente dans la province du Nahouri. Le 31 août dernier, les colonies de ces mammifères volants, qui étaient venues au Burkina, ont commencé à regagner leur base, probablement les grottes des falaises de Bandiagara au Mali. Pour revoir ces colonies de roussettes, il faut attendre l’hivernage 2012.

Que savons-nous des roussettes autrement appelées chauve-souris ou encore chiroptères ?

Pas grand chose est-on tenté de dire. Eh bien, la chauve-souris n’est pas un oiseau. Elle est un mammifère à sang chaud et le seul qui vole. C’est un animal nocturne qui fait tout la nuit. Elle se repose le jour dans les grottes, les crevasses, les arbres creux, les feuillages ou des bâtiments. Ce mammifère s’accroche la tête suspendue en bas et dort toute la journée. Dans la nuit, elle se dirige grâce à un système d’écholocalisation. Attention, cela ne veut pas dire qu’elle est aveugle. "Aucune chauve-souris n’est totalement aveugle." Ces mammifères nocturnes dont la femelle a une période de gestation de 45 jours ou plus, vivent en groupe de dizaine de femelles autour d’un mâle. La femelle n’a qu’un seul petit par an. Leur grand nombre serait dû à leur espérance de vie qui se situe entre 20 et 30 ans. Sur les 1000 espèces de chauve-souris, selon le site montoutou.com/Chauve-souris.html, trois espèces se nourrissent exclusivement de sang. Quant à son apparition sur Terre, on situe le plus ancien fossile de chauve-souris à environ 60 millions d’années.

Les différentes espèces

Les spécialistes répartissent les chauves-souris en deux grands groupes : les mégachiroptères, c’est-à-dire les grandes chauves-souris et les microchiroptères, les petites chauves-souris. Les mégachiroptères sont des frugivores, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent de fruits. Les mégachiroptères sont aussi appelés roussettes ou ptéropes ou encore renards volants des Philippines. On les rencontre au Pakistan en Chine... Toutefois, les mégachiroptères vivent partout dans le monde : Afrique, Asie Océanie, sauf dans les zones polaires. Ce sont ces chauves-souris que nous rencontrons au Burkina. Elles se nourrissent de karité et autres fruits qu’elles peuvent trouver pendant leur transit. Les microchiroptères sont de petites chauves-souris. Elles constituent 60% des espèces et sont insectivores. On peut trouver également les microchiroptères au Burkina. (Pour plus de détails, consultez le site montoutou.com/Chauve souris.html)

Welman GUINGANI (Collaborateur)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2011 à 08:17, par Texas En réponse à : CHASSE AUX CHAUVES-SOURIS : Une activité florissante

    C’est sure que l’anne prochaine les sauves souris la vont changer de direction lol ! elles ne vont plus transite par le Burkina parceque les SAMO la ! mangent toutes sorte de viande.

  • Le 6 septembre 2011 à 13:02, par Yeti En réponse à : CHASSE AUX CHAUVES-SOURIS : Une activité florissante

    Est ce que l’abondance des roussette cette année n’est pas comme la fonte des glace un indicateur de changement climatique.
    Si c’est le cas il faudrait augmenter la durée d’ouverture de la chasse (juillet à septembre) car on n’as pas beaucoup mangé d’abord.

  • Le 6 septembre 2011 à 22:06, par LeVrai En réponse à : CHASSE AUX CHAUVES-SOURIS : Une activité florissante

    Eeeh esclave TEXAN la...Regarde bien la liste des provinces citees.
    Apres avoir extermine les charognards de KAYA,vous jetez votre devolu sur les roussettes maintenant ?
    Et apres les roussettes ?j’espere que vous ne serez pas tenter par les vampires ?Quoique..Alors-la bon apetit.

  • Le 13 septembre 2011 à 19:10, par Alexio En réponse à : CHASSE AUX CHAUVES-SOURIS : Une activité florissante

    Attention aux exces pour decimer le cote ecologique de la chauves- souris sur l environnement.

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