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L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

Publié le jeudi 1er septembre 2011 à 17h47min

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Drôle d’année diplomatique que cette année 2010-2011 où l’Afrique joue le premier rôle. Il y a un an, le Sahel était en ébullition à la suite des actions menées par AQMI, et de Nouakchott à Niamey, en passant par Bamako et Ouagadougou, les alliances ont été révisées. Au Burkina Faso, dans l’indifférence générale, Blaise Compaoré était réélu, et personne ne voulait prendre conscience que cela ne fonctionnait plus comme par le passé entre le président du Faso et son peuple. Entre « syndrome Tandja » (l’aspiration à demeurer au pouvoir) et « syndrome Domenech » (se placer tellement au-dessus de la mêlée que l’on se coupe des réalités), le « pays des hommes intègres » allait basculer, quelques mois plus tard, dans un chaos dont toutes les plaies ne sont pas cicatrisées.

A Bamako, où une présidentielle sans sortant se profile à l’horizon 2012, l’ambiance est morose du fait des tensions sous-régionales liées aux agissements de AQMI et Amadou Toumani Touré s’exaspère d’être montré du doigt quand personne ne veut voir la main qui entreprend de déstabiliser le « corridor sahélo-saharien ». A Niamey, dans un contexte difficile, les militaires ont organisé le passage de témoin aux civils, et c’est une raison d’espérer, tandis qu’à Conakry - pôle mafieux majeur dans la sous-région - le même scénario se déroule dans une ambiance délétère. En Côte d’Ivoire, la présidentielle qui devait régler les problèmes du pays (et, à terme, de la sous-région), a débouché sur une guerre civile à laquelle l’intervention de la France, sous la férule des Nations unies, a mis un terme. Dans ces temps troublés, j’écrivais alors que « le recours à la violence devient la variable d’ajustement de la règle du jeu politique en Afrique de l’Ouest » (cf. LDD Côte d’Ivoire 0282/Vendredi 17 décembre 2010). J’étais loin d’imaginer tout ce qui, alors, allait se passer en Afrique du Nord.

La chute de Ben Ali puis de Moubarak pouvait laisser penser que Tunis et Le Caire allaient devenir des pôles de fixation pour la diplomatie « occidentale » qui perdait là deux de ses meilleurs alliés. L’Union africaine, de son côté, regardait sans rien comprendre ce qui se passait sur la terre africaine : déjà divisée sur la question ivoirienne, elle va l’être plus encore sur les dossiers tunisien et égyptien. On pensait avoir atteint le summum des bouleversements que pouvait connaître l’Afrique de part et d’autre du Tropique du Cancer et voilà qu’un tsunami va submerger non plus un seul pays mais la zone toute entière : en proclamant, au nom de l’ONU et de l’OTAN, et sous couvert d’aide humanitaire, la guerre à Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy va ouvrir la boîte de Pandore.

Au lendemain du « sommet de Paris pour le soutien au peuple libye » (samedi 19 mars 2011), j’écrivais : « En voulant flinguer Mouammar Kadhafi au nom du peuple libyen (et des intérêts économiques des « Occidentaux »), c’est l’Union africaine que Nicolas Sarkozy a désintégré » (cf. LDD Spécial Week-End 0480/Samedi 19-dimanche 20 mars 2011). C’est fait. Les « révolutions arabes », en Tunisie et en Egypte, n’auront pas eu d’effets collatéraux majeurs. L’effondrement du régime Kadhafi, consécutif à la mise en œuvre d’une formidable armada (vingt-cinq bâtiments de guerre français se sont relayés devant les côtes libyennes dépassant le cap des 1.000 jours de mer pour l’ensemble de la flotte), va changer la donne partout dans la sous-région et réveiller les vieux démons.

La personnalité de Kadhafi a réduit la Libye à l’anecdotique (« Le verbe du guide libyen garde ainsi sur les dynamiques politiques une emprise telle que son analyse conserve, pour comprendre celles-ci, un intérêt tout particulier » soulignaient François Burgat et André Laronde quand Kadhafi régnait sur la Libye). On en a oublié que cette terre avait une histoire complexe où, depuis l’Antiquité, se disputèrent d’âpres batailles. Ptolémée, roi d’Egypte, annexa la Cyrénaïque, César sera vainqueur à Thasus, les Romains puis les Arabes déferleront sur la région, Tripoli sera conquise par les Génois, les Vénitiens, les Espagnols, les Turcs avant que la région ne subisse l’influence, puis l’occupation, italienne. En 1942, ce sera un lieu d’affrontements entre Britanniques et Allemands avant que les Alliés n’entrent dans Tripoli en 1943.

Dix ans plus tard, la Libye, union de la Tripolitaine, de la Cyrénaïque et du Fezzan, indépendante depuis 1951 (sous le nom de Royaume-Uni de Libye), sera admise aux Nations unies mais pas, pour autant, libérée de toute sujétion extérieure. Michel Clerc, dans la Gazette de Lausanne (10 février 1955), écrivait : « La Cyrénaïque et la Tripolitaine sont vouées par la nature des choses à servir de terrain de manœuvre aux jeux des grandes puissances. Elles permettent de surveiller la Méditerranée orientale ; elles débouchent par le Fezzan sur l’Afrique noire ». US News and World Report, de son côté, écrivait (octobre 1954) : « C’est l’extrême pauvreté de la Libye qui a fait qu’on a considéré qu’il n’y avait pas grand risque à lui donner son indépendance […] Par opposition avec la Tunisie voisine ou le Maroc, où les soulèvements nationalistes mettent en danger l’avenir des bases américaines [les Américains, en Libye, avaient installé la base de Wheelusfield où vivaient 10.000 personnes], la Libye semble remarquablement saine ».

Kadhafi avait permis de rompre avec cette vision « impérialiste » de la relation de la Libye au monde « occidental ». Sans éviter, pour autant, de développer sa propre ambition impériale quand la priorité était, justement, de rassembler un peuple qui n’était qu’une mosaïque de populations. Il a voulu unifier le monde arabe puis les terres africaines avant d’unifier les Libyens autour d’un projet commun national. Résultat : aujourd’hui la Libye de Kadhafi a explosé. C’est une certitude. Et les effets collatéraux vont être multiples. Tout d’abord : le Nord peut aller « mettre une branlée » à un leader du Sud sous un prétexte fallacieux sans que cela ne mobilise les foules (ni au Nord, ni au Sud) ; pas même les contribuables qui ont, par leurs impôts, financé cette opération. Etonnant ; d’autant plus étonnant que, ces dernières années, il n’y avait pas foule pour traiter Kadhafi de « dictateur » ; dans les capitales « occidentales » comme en Afrique et ailleurs on lui trouvait bien des qualités, y compris celle d’être capable d’évoluer.

Paris assure d’ailleurs sans complexe ce rôle de « gendarme ». A tel point que la XIXème conférence des ambassadeurs, qui débute demain à Paris (31 août-2 septembre 2011), se tient sous un intitulé sans ambiguïté : « La diplomatie dans un monde en mouvement : la France, acteur du changement ». On y évoque même la question « des moyens d’accompagnement » de notre « action diplomatique ». Ce qui m’étonne plus encore, c’est l’unanimité autour de ce concept nouveau de « Sarko la matraque » : les représentants de 60 pays (dont bon nombre de chefs d’Etat) seront présents à Paris pour célébrer la chute de Kadhafi le jeudi 1er septembre. La détestation du « leader de la révolution » n’avait sûrement pas atteint un tel niveau dans le monde ; on peut penser que parmi tous ceux qui se précipiteront à Paris à cette occasion, beaucoup d’entre eux auront le souci de se mettre du côté du vainqueur (même si la victoire n’est pas encore totale) pour éviter de se retrouver trop tôt dans son collimateur en cas de « mouvements » incontrôlés chez eux.

Le temps de la conciliation, fondement de la diplomatie, semble désormais bien dépassé en matière de relations internationales. Mais il est vrai que le diplomate n’est plus l’acteur unique de ces relations ; il a cédé la place à des acteurs non étatiques, lobbies ou entreprises, pour qui la fin justifie les moyens. Reste à savoir si la perception de cette « fin » est la même pour tous.

A suivre

Jean-Pierre BEJOT
LA Dépêche Diplomatique

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2011 à 18:42 En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    « diplomatie en mouvement » avec des bombes et des missiles.

    N’importe quoi Monsieur BEJOT

    Il s’agit d’une régression.

  • Le 1er septembre 2011 à 19:16 En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    En tout cas je ne verserai pas une larme pour un dictateur fut ce kadhafi et même j’attends la suite a savoir les wade,compaore,buta,sassou nguesso et autres dictateurs,voleurs des biens du peupleNous sommes pas.capables,alors les autres n’ont qu’a venir faire le sale boulot a notre place.C’est quoi ca les mêmes personnes depuis plus de 20,30 ans au pouvoir et si ils s’occupaient des affaires,ca pouvait se.comprendre mais non.c’est leur clan et leurs cercles qui dominent tout.Vive Obama,vive Sarkozy,vive l’otan et à bas l’UA.On a vu comment l’UA s’est comportée avec la crise d’ivoirienne.Nous voulons une Afrique juste sans ses despotes voleurs

    • Le 1er septembre 2011 à 19:38 En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

      D’accord, nous voulons tous une Afrique libre. Mais si tu comptes sur SARKOZY, OBAMA, l’OTAN ou autre dirigeant occidental pour te donner cette afrique libre, alors là, tu es mal barré.

      C’est bien eux qui nous plongent chaque jour dans cette situation de sous-développement et d’opprimés. C’est bien eux qui mettent en place les dictateurs, les protègent. Quand ces derniers ne font plus leur affaire, ils les remplacent. Il se trouve toujours des gens comme toi pour les applaudir chaque fois (parce qu’un dictateur est parti, ignorant que ceux qui l’ont enlevé, c’est bien ceux-là qui l’avaient placé). Nous tournons en rond. Il faut que tu comprennes cela.

    • Le 1er septembre 2011 à 20:36, par Gjau En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

      Après cinq décénnies d’indépendance acquise grâce à la clairvoyance et l’intégrité de nos pères de l’époque qui ont permis aux états africains de se libérer du joug colonial,les états africains ont du mal à gérer leur propre destin.Cette cacophonie diplomatique entretenue par l’union africaine sur la crise lybienne et bien d’autres crises est la résultante d’un dysfonctionnement accru au sein de l’organisation continentale.Peut on parler d’union africaine quand on sait que nos dirigeants ne sont jamais unis ? En effet, l’orgeuil de certains chefs d’Etats, les intérêts inter-Etats continueront de saper les efforts des pays africains dans leur quête d’union.Qu’estce que l’UA peut faire face à certains chefs d’Etats qui pensent qu’ils sont nés pour régner à vie sur leur peuple ? Dans tous les cas ce 21 ème siècle sonne le glas des didacteurs et la communauté internationale ne doit pas rester passive face aux tergiversements de l’UA. Si le déblocage politique en Côte d’Ivoire devrait passer par Addis Abeba,
      ce pays allait continuer à enterrer ses morts.Pour le cas de la lybie la position résevée de l’UA ne changera pas la nouvelle donne qui se dessine dans ce pays.

      • Le 2 septembre 2011 à 06:01 En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

        Rien que de gros mots. Quelle clairvoyance ? L’ independance a ete bel et bien octroywee. Depuis quand le maitre esclavagiste dit a l’ esclave : "A partir d’ aujourd’ hui tu es libre, va" ? Si le maitre esclavagiste donne cette liberte a l’esclave, c’est qu’ ila deja trouve d’ autres voies, fuessent- elles cahcees ou detournees de bien visser l’ecrou de l’esclavage. Quand les escadrons de la mort de la g. mobile au burkina demande au voleurs de fuir, comme ces gars sont malins, ils refusent de fuir quitte a etre rafales. mAIS LES AFRICAINS N’ ONT MEME PAS LE RELFEXE DE NOS VOLEURS DE POULETS. ILS SE FONT TOUJOURS BERNER.
        lES PAYS AFRICAINS QUI ONT ACQUIS LEUR INDEPENDANCE, SONT LES PAYS QUI DIT NON, PLUS JAMAIS CA. ALGERIE, KENYA, ZIMBABWE, NAMIBIE, ETC. MEME SI DES FAUX TYPES ONT LIE CES PAYS PIEDS ET POINGS ET LES ONT LIVRES ENCORE UNE FOIS DE PLUS A L’ OCCIDENT APPAUVRIE.

  • Le 1er septembre 2011 à 19:23, par zakaria En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    Le CNT cède 35% du pétrole libyen à la France
    Ce qui fait courir Sarkozy en Libye

    Paris a saisi au vol l’occasion du soulèvement populaire en Libye pour s’assurer une place au soleil dans ce pays aux ressources énergétiques énormes.

    Le soutien sans réserve de Paris aux rebelles libyens trouve son explication dans l’engagement du CNT de Mustapha Abdeljalil d’accorder à la France 35% du pétrole de son pays à la France, comme le confirme la correspondance, dont Liberté détient une copie, adressée en avril dernier aux responsables du Qatar, des Émirats arabes unis et à Amr Moussa de la Ligue arabe. Il était clair que la France ne se serait pas engagée en Libye contre Mouammar Kadhafi si elle ne s’était pas assuré d’une contrepartie sonnante et trébuchante. En effet, il était invraisemblable que Paris ait apporté tout ce soutien aux rebelles libyens sans rien gagner en échange.
    Ce qui n’était que rumeurs s’est confirmé par la lettre confidentielle adressée le 3 avril dernier par le premier responsable du Conseil national de transition (CNT) libyen aux “frères de l’office royal qatari”, aux “frères de l’office supérieur émirati” et au “frère Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe”.
    Cette correspondance, dont Liberté détient une copie, lève le voile sur les véritables motivations du branle-bas de combat opéré par la France sur la scène internationale en faveur des rebelles libyens, elle qui avait des relations privilégiées ces derniers années avec le régime de Mouammar Kadhafi, particulièrement depuis que ce dernier avait été réhabilité après les longues années qu’il avait passées en marge de la communauté internationale, en raison des accusations de terrorisme dont il faisait l’objet. Et bien, Paris a saisi au vol l’occasion du soulèvement populaire en Libye pour s’assurer une place au soleil dans ce pays aux ressources énergétiques énormes, comme le confirme le contenu de cette missive secrète, dans laquelle le CNT rappelle aux destinataires de la correspondance que c’est “sur la base de la réunion de Londres tenue en mars et ce qui en a découlé comme confirmation de la reconnaissance du CNT en qualité de représentant légitime des Libyens”, qu’il a établi “des contacts poussés avec les Français par le biais de vos ambassades et vos efforts pour protéger les civils en Libye”.
    Il est également confirmé que le représentant du CNT auprès de la France et des pays occidentaux n’est autre que Mahmoud Cham en remplacement de Mahmoud Jibril, après la découverte que ce dernier était de mèche avec le régime de Kadhafi.
    Dans la deuxième partie de cette lettre, il est fait état de “l’accord pétrolier conclu avec la France en échange d’une reconnaissance officielle lors de la réunion de Londres en qualité de représentant légitime de la Libye”.
    À ce sujet, il est clairement indiqué que le “frère Mahmoud”, comprendre Mahmoud Cham, a été chargé de signer l’accord prévoyant “l’attribution d’une quote-part de 35% de la totalité du pétrole brut libyen aux Français en échange d’un soutien total et permanent à notre mouvement”. Poursuivant, le signataire de la correspondance prie les destinataires de “prendre en charge le suivi de l’opération et multiplier leurs efforts pour nous approvisionner en armements, dont la quantité et le genre vous ont été communiqués dans une précédente lettre ‘ultrasecret’”.
    Enfin, il leur est également demandé de répondre le plus rapidement possible par le biais de leurs représentations diplomatiques en France, car les forces de Kadhafi avaient repris toutes les villes et régions, hormis Benghazi.
    Par : Merzak Tigrine

  • Le 1er septembre 2011 à 19:38, par revolutionnaire En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    1-L’électricité à usage domestique est gratuite !

    2 - L’eau à usage domestique est gratuite !

    3- Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS !

    4- Les banques libyennes accordent des prêts sans intérêts !

    5- Les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas !

    6- La Libye est le dernier pays dans la liste des pays endetté ! La dette publique est à 3,3% du PIB ! En France, elle est à 84,5% ! Aux US, 88,9% ! Aux Japon à 225,8% !

    7- Le prix pour l’achat d’une voiture (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault...) est au prix d’usine (voitures importées du Japon, Corée du sud, Chine, Etats-Unis...) !

    8- Pour chaque étudiant voulant faire ses études à l’étranger, le « gouvernement » attribue une bourse de 1 627,11 Euros par mois !

    9- Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi !

    10- Lorsqu’un couple se marie, l’ »Etat » paie le premier appartement ou maison (150 mètres carrés) !

    11- Chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, reçoit une aide de 300 EUROS par mois !

    12- Pour tout employé dans la fonction publique, en cas de mobilité nécessaire à travers la Libye, l’Etat fournit une voiture et une maison gratuitement. Et quelque temps après, ces biens sont à lui.

    Ma question est celle-ci qu’est ce que la "Communauté Internationale" appelle DICTATURE si la reine d’Angleterre, le roi de Belgique, l’empereur du Japon... doivent mourir au pouvoir avant d’être remplacé ? Celui qui peut jeter un comprimé EFFERALGAN dans la mer et le retrouver après dix minutes, pourra me convaincre que KADHAFI est un dictateur. Vous pouvez toujours essayer. On ne tue pas une idée en coupant la tête de celui qui la porte. KADHAFI est un révolutionnaire.

  • Le 1er septembre 2011 à 19:41, par zakaria En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    L’humanisme au secours de la dictature
    Par : Mustapha Hammouche

    Après une succession de laborieuses dénégations quant à son soutien au régime Kadhafi en butte à l’insurrection populaire, le pouvoir algérien annonce que l’épouse, la fille et deux fils du dictateur en déchéance séjournent dans le pays.
    On se souvient qu’officiellement le cortège de Mercedes qui a franchi la frontière sud-est du pays n’a pas existé. On observe que, cette fois-ci, au moins, la déclaration n’aura pas été conforme aux faits.
    Mais devant les effets prévisibles de son initiative, le régime algérien, visiblement pas très rassuré de son fait, a préparé son argumentation qu’il a rendue publique en même temps que l’information.
    À savoir qu’il a mis au courant l’ONU et le Conseil de sécurité ainsi que le CNT libyen que, dans cette affaire, il a agi pour des raisons “strictement humanitaires” et qu’enfin les enfants et les petits-enfants de Kadhafi ne font que transiter par l’Algérie pour se rendre dans “un pays tiers”.
    Le prétexte invoqué de l’humanitaire voudrait justifier que, dans ce cas, assistance n’est pas soutien. Mais le principe qui joue pour la famille du dictateur, on l’aura remarqué, n’a pas joué pour ses victimes, au plus fort de la répression quand, autour du mois de mars dernier, le père pouvait encore saigner les rangs des insurgés. Nous n’avions pas alors assumé notre devoir humanitaire tandis que l’autre voisin, la Tunisie, s’efforçait de s’en acquitter, malgré ses propres difficultés.
    L’argument humanitaire, pour recevable qu’il soit, ne vaut en rien pour le reste de la délégation, surtout par le trépignant Hannibal qui ne manquera de devoir répondre des faits de supplice qu’il a accumulés au cours d’une déjà longue carrière de sadisme et de luxure. Devant l’étonnement du journaliste qui ne comprenait pas pourquoi il continuait à servir tel un bourreau, le domestique marocain qu’il a torturé en Suisse eut cette réponse :
    “à chaque fois que je démissionnais, je me retrouvais dans sa prison privée, située dans une de ses sociétés.” Et c’est au profit de ce geôlier qui disposait de la liberté des Libyens — et même des étrangers de Libye — que l’Algérie exerce son devoir d’humanité !
    L’épreuve de la Lybie aura accessoirement permis de dénombrer le résidu de dictatures du tiers-monde rescapées de l’après-guerre froide. On les reconnaît à leur soutien au camarade de promotion Kadhafi. L’historien Stora, qu’on ne peut pas soupçonner d’inimitié pour des dirigeants algériens actuels qu’“ils analysent les relations internationales à l’aune de critères révolus, ils se veulent en quelque sorte fidèles à un monde disparu et du même coup font preuve de myopie”. Selon lui, “ils donnent l’impression de ne pas tenir compte de la nouvelle donne géopolitique, qu’il s’agisse de la chute du mur de Berlin, de la fin de la guerre froide, de l’élection de Barack Obama…”
    Le pouvoir algérien se justifie d’avoir prévenu l’ONU et le CNT de son acte… humanitaire. Or, en effet, ce n’est pas tant la question de la conformité à la légalité internationale qui est en cause. Ni les tartarinades d’un CNT qui a, provisoirement, le vent — de l’Otan — en poupe qui inquiètent. La vraie question est que, dans ce geste, qui a tout l’air d’un appui à personnel à l’ex-maître de Tripoli, il n’a surtout pas été tenu compte du sentiment populaire national, plutôt acquis au peuple libyen qu’à ses anciens oppresseurs.

    • Le 2 septembre 2011 à 18:29 En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

      SARKOZY ET L’AFRIQUE : La rupture enfin en marche ?

      ON NOUS
      FAIT TOUJOURS
      LE MÊME COUP

      Le scénario est connu, usé jusqu’à la corde et .... toujours utilisé ! . Rappelons nous : en ex Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, dans les pays d’Amérique du sud (Chili, Argentine ... ). Avant ce fut au Vietam, en Corée. Avant encore ce fut contre les peuples désignés sous le nom d’Indiens qui vivaient sur l’actuel territoire des USA. Un très gros bobard et puis on envoie la cavelerie du XXIème siècle massacrer un peuple.

      Puis les grands groupes capiltalistes se précipitent comme des fous pour ramasser le pactole : qui le pétrole, qui la reconstruction (la cavalerie avait bien pris soin de détruire un maximum d’ouvrages d’art, de maisons, d’édifices publics, ...). Et bien sûr cette reconstruction se fait au profit des grandes compagnies, mais sur le dos de "la bête" c’est à dire des peuples.
      Eh bien, en Libye déjà, ces vautours infâmes sont à pied d’oeuvre ...
      Il est temps, grand temps de comprendre cet enchaînement mortifère et de réagir. Sarkozy le petit, dégage ! et avec toi les Berlusconi, les Obama, les Merkel et autre Cameron, et que les peuples s’occupent sérieusement du pouvoir, pour eux et leurs enfants, et non pour les profits d’une poignée de super riches.

  • Le 3 septembre 2011 à 11:51, par Philippe THOMAS (France) En réponse à : L’effondrement du régime Kadhafi est l’expression d’une « diplomatie en mouvement » (1/2)

    Réponse à ’révolutionnaire’

    La liste que vous donnez des avantages (réservés aux Libyens, mais pas aux travailleurs immigrés)du régime de Kadhafi est intéressante. J’y ajouterais le logement gratuit (en 1980, j’ai été moi-même expulsé d’un appartement de Tripoli pour permettre à une famille libyenne de s’installer). J’ai passé deux ans à Tripoli de sept.79 à juin 81 et j’étais, je dois dire, à l’époque, assez admiratif face à ce que le Colonel faisait pour son peuple. Cependant il me semble qu’il a commencé à se radicaliser aux niveaux national et international en 80-81 : fermeture de tous les petits commerces indépendants au profit de grands magasins d’Etat (où l’on ne trouvait rien !), emprisonnement (certains disent assassinat) des opposants, attaque des Ambassades de France et des EU parce qu’il était mécontent de la politique étrangère de ces deux pays (peut-être à juste titre d’ailleurs) etc... Je veux faire court. Ce que je veux dire, c’est que ce régime, autoritaire au début, révolutionnaire même pourquoi pas, a fait de bonnes choses pendant une dizaine d’années puis s’est radicalisé petit à petit (jusqu’à financer des groupes terroristes, dit-on - mais a-t-on la preuve de cela ?), ce qui est fort regrettable, car la Troisième Voie du Colonel aurait pu être une expérience vraiment intéressante.

    Dernière chose : êtes-vous sûr que la liste que vous proposez était toujours valable au début de cette année ? J’avoue que je ne sais pas.

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