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faux billets et serie A : face à face entre les commerçants et la BCEAO

Publié le jeudi 7 octobre 2004 à 09h51min

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Les opérateurs économiques du Burkina avaient rendez-vous avec le gouvernement le 5 octobre 2004 autour des difficultés soulevées par l’opération de démonétisation lancée par la BCEAO, il y a quelques semaines.

Le directeur national de cette institution, Célestin K. Zallé a expliqué à nouveau les objectifs de l’opération. Le message est passé, mais les désagréments eux, passent mal chez les petits et grands commerçants qui voient des entraves à leur commerce. La BCEAO en a profité pour recueillir des cas de désagréments.

Le 28 septembre 2004, les membres de la chambre consulaire ont rencontré le gouvernement pour exposer les entraves à leurs business du fait de l’opération de démonétisation lancée par la banque centrale. La BCEAO a décidé de retirer tous les billets de la gamme 1992 d’ici le 31 décembre prochain.

Dans la foulée, la Banque qui a repéré et identifié les billets issus des casses des agences de Bouaké, Man et Korogho ainsi que celui d’Abidjan voulait les neutraliser. C’est à ce moment que la machine se grippe. Les billets de la série "A" en circulation en Côte d’Ivoire sont systématiquement rejetés lors des transactions quand ce ne sont pas les détenteurs qui sont l’objet de "suspicion".

Selon le directeur national, "les autorités de l’union ont demandé de suivre le recyclage des billets issus des casses et de remonter la filière." Il reconnaît que la manière de faire a peut-être manqué. Mais pour lui, le contrôle est nécessaire pour faire la distinction entre le vrai et le faux. D’où la constatation des cas suspects par voie d’huissier.

Les transferts de fonds font l’objet de la réglementation des changes depuis un certain temps pour éviter l’évasion fiscale. Des justifications précises sont exigées désormais pour tout transfert. Tout transfert qui ne fait pas l’objet d’une contre- partie(paiement de crédit, importation...) est considéré comme suspect et devrait être justifié. C’est ce qui a expliqué les retards de certains transferts.

Pour le rejet des billets de la série "A", la BCEAO reconnaît le déficit de communication. Les derniers communiqués de presse ont permis d’apaiser le climat de méfiance. Des dispositions sont prises pour combler ce vide . Une cellule de veille est en place au sein de la BCEAO pour apporter l’information juste quand il le faut.

Les responsables de la Chambre de commerce ont salué la bonne volonté de la Banque, mais ont souligné que les difficultés demeurent : les opérations sous surveillance de gendarmes et de huissiers. Au niveau des banques secondaires, les commerçants constatent qu’il n’y a pas d’amélioration. Certains ont exigé que les torts soient partagés et que le retrait des billets volés ne se fassent pas sans contre-partie. Des témoignages font état de gommage de la lettre "A" sur certains billets pour échapper au dispositif mis en place .

Cette rencontre est la suite logique des plaintes des opérateurs économiques qui avaient alors saisi le gouvernement. Dans la foulée, le Premier ministre a reçu le directeur national de la BCEAO pour mieux comprendre la situation. L’objectif des uns et des autres a été clairement défini. L’opération de démonétisation ne doit pas plonger dans le chaos l’économie nationale dont 50% des billets en circulation vient de la Côte d’ivoire.

Par Abdoulaye TAO


Retenue à cause d’un billet "série A"

Une guichetière de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) s’est rendue dans une banque de la place pour faire de la monnaie pour ses clients. Elle avait 6 billets de 5 000 FCA à échanger contre des billets de 500 FCFA. Malheureusement, il y aurait parmi ces coupures un faux billet de la série A. Elle devrait donc laisser ses coordonnées pour qu’on la retrouve en cas de recherche. Et c’est là que les problèmes ont commencé.

Elle n’avait pas sa pièce avec elle. Et selon elle, on a refusé de la laisser partir, malgré toutes ses explications. Elle dit avoir été retenue pendant au moins une heure. Elle a dû son salut à l’arrivée d’un de ses collègues qui a laissé son identité à la place de l’intéressée.

La dame était très en colère quand elle nous expliquait sa mésaventure. Elle dit ne pas comprendre qu’on la garde pour ce problème alors qu’on sait qu’elle est de la SONABEL et la banque en question travaille avec la SONABEL. Un coup de fil entre les deux directeurs auraient pu résoudre le problème. Est-ce à cause de tout cela qu’à la SONABEL les guichets refusent tout billet série A ?

Noraggo Paul HIRY

Le pays

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