Corne de l’Afrique : Point de départ de la solidarité interafricaine
Une conférence de l’Union africaine s’est tenue le jeudi 25 août 2011 à Addis Abeba afin de lever des fonds pour venir en aide aux 12 millions de Somaliens, d’Ethiopiens et de Kenyans frappés par la famine et la sécheresse. Elle a permis de mobiliser 351,7 millions de dollars.
Certes, la somme est insuffisante au regard des besoins réévalués à 2,4 milliards de dollars. Mais, comme l’a souligné le président en exercice de l’Union africaine, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, « c’est la première fois que l’Afrique montre sa solidarité pour une cause africaine ». Et le président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping, de remercier « l’Afrique et l’humanité » avant d’ajouter : « Comme point de départ, nous sommes très heureux ».
Aussi symbolique que soit la contribution de l’Union africaine, ne boudons pas notre joie de voir enfin certains de nos dirigeants se mobiliser devant un drame comme celui de la Corne de l’Afrique. Car, sans de tels gestes, la désillusion risque de finir par gagner les esprits quant à la vertu de solidarité qu’on prête souvent sans nuance aux Africains.
Comment comprendre en effet que – comme l’affirme le président en exercice de l’Union africaine – ce soit « la première fois que l’Afrique montre sa solidarité pour une cause (humanitaire) africaine » ? A croire que nous avons si longtemps été habitués à recevoir des autres que nous oublions que nous pouvons et devons aussi aider ceux qui sont dans le besoin, même symboliquement !
Mais il semble que beaucoup de responsables politiques africains n’aient pas encore compris l’enjeu alors qu’il en va souvent de la vie d’autres Africains tout comme de la crédibilité internationale de l’Afrique. Le directeur pour l’Afrique de l’organisation humanitaire Oxfam, Irungu Houghton, regrettait par exemple devant les journalistes de l’Agence France Presse que, sur 54 pays africains, « il reste 33 pays qui n’ont encore rien donné ».
Entendons-nous bien ! On ne peut obliger un pays à être solidaire des autres. Mais un pays peut-il légitimement attendre que les autres l’aident en cas de besoin sans se montrer lui-même solidaire des autres dans la même situation ?
Denis Dambré
Pour Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 27 août 2011 à 00:16 En réponse à : Corne de l’Afrique : Point de départ de la solidarité interafricaine
Eh !
Le Burkina Faso a donné combien. Nous trouvons sur internet des articles mieux renseignés que le votre. On s’attend donc à que ce qui est rédigé de nos compatriotes nous informe sur la contribution nationale !
Le 28 août 2011 à 19:40, par sned En réponse à : Corne de l’Afrique : Point de départ de la solidarité interafricaine
Bonne question. Mais comment vous renseigner quand on ne le sait pas ? Je me réjouis tout de même de votre réaction et j’espère que les pouvoirs publics burkinabé finiront par nous renseigner.