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FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

Publié le mardi 23 août 2011 à 21h34min

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Les milliers d’économistes qui travaillent pour le compte du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en savent-ils davantage sur ce qu’il adviendra de l’économie mondiale que le citoyen lambda ? La question peut paraître provocatrice.

Mais, d’après un rapport très critique du Bureau indépendant d’évaluation du FMI, les « pontes » de l’institution affirmaient encore peu avant l’effondrement de Lehman Brothers en 2007 : « Les banques commerciales et d’investissement proprement dites sont foncièrement en bonne situation financière et les risques systémiques semblent faibles ». Une affirmation qui prête aujourd’hui à sourire quand on sait ce qui s’est passé par la suite.

Mais on comprend mieux le manque de clairvoyance des chercheurs de l’institution quand on découvre comment les recherches économiques y sont conduites. Dans Le Monde diplomatique de ce mois d’août 2011, le journaliste Pierre Rimbert consacre un article fort intéressant à ce sujet. On y apprend que, d’après un autre rapport du même Bureau indépendant d’évaluation publié une semaine après l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn au mois de mai dernier, les recherches menées au sein du FMI viseraient à « légitimer ses présupposés idéologiques » plutôt qu’à « nourrir la réflexion stratégique du Fonds ».

En clair, les nombreux économistes de l’institution chercheraient, par leurs travaux, à justifier des solutions et des recommandations institutionnelles connues d’avance (plans d’ajustement structurel, baisse des impôts pour les entreprises…), alors qu’une démarche scientifique authentique voudrait plutôt que les recommandations découlent du raisonnement scientifique.

On peut donc légitimement se poser des questions quant à l’avenir de l’économie mondiale. Car, sur le long terme, l’efficacité économique ne peut trouver son fondement que dans l’objectivité scientifique. Pas dans l’idéologie.

L’économiste keynésien, Paul Jorion, qui est l‘un des rares à avoir anticipé la crise des subprimes américains en 2007, abonde dans ce sens dans un entretien accordé à Jérémy Armand et Christian Losson du journal Libération (Cf. n° 9414 du vendredi 19 août 2011) : « On a cru qu’une science économique nous permettrait de comprendre et anticiper. Faux : se consacrant exclusivement à prouver que le capitalisme est immortel, elle n’a produit qu’un pseudo-savoir. Et quand on se tourne vers les économistes, ils n’ont absolument rien à dire. ». En somme, le capitalisme souffre de s’être trop longtemps observé le nombril au lieu de s’autocritiquer. Saura-t-il réagir ?

Denis Dambré
Collaborateur
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2011 à 22:15 En réponse à : FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

    ta question ne parait pas provocatrice. elle est très provocatrice. une question qui n’a aucun lien avec le reste de ton article. la prochaine fois, quand tu voudras aborder un sujet, prend le soin d’apprendre le b a ba d’abord avant de te prononcer la dessus.

    • Le 24 août 2011 à 08:02, par sned En réponse à : FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

      J’espère au moins que vous avez lu l’article ! Si vous ne trouvez aucun rapport entre la question de départ et le reste, c’est que vous l’avez sûrement mal lu. Auquel cas, je vous invite à relire l’article à tête reposée pour éviter les réactions épidermiques. Je vous fais observer aussi que l’article se fonde sur des sources publiées dans divers médias et que même les grands patrons reconnaissent de plus en plus que le dogme de la baisse des impôts pour les plus riches n’est pas une solution d’avenir dans un monde où la spéculation l’emporte sur l’investissement, empêchant le fameux "trickle down effect", c’est -à-dire l’effet de ruissellement des richesses vers les moins fortunés. Et la conclusion est simple : la crise financière actuelle n’est pas étrangère à une certaine idéologie dans les recherches économiques. Pour en sortir, il faut aller vers plus d’objectivité dans les analyses. Et la citation de Paul Jorion est tout à fait lucide.

  • Le 24 août 2011 à 01:52, par SOME En réponse à : FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

    Je ne suis pas certain que vous savez de quoi vous parlez vraiment ! Si on rentre dans le debat de la ligne de demarcation entre l’aspect ideologique et scientifique de l’économie, on va s’embourber. l’economie est une science sociale et non une science pure. La prevision dont parle le supposé keynesian est basée sur des suppositions qui ne peuvent etre que basées sur la facon de concevoir l’economie, sur une théorie ou une ideologie economique. Je reste convaincue que des crises economiques il y en aura tout le temps et quelque soit l’ideologie en place. Elles en decoulent de la nature de l’activité économique (basée sur une organisation sociale). C’est vrai que les modèles économiques de nos jours sont complexes en raison de la precision dont les economistes recherchent. Mais les éléments de la theorie economique de base(notamment keynesiens) y figurent. Lorsqu’il ya une crise tout le monde devient economiste(meme les journalistes) et chacun y va de sa speculation. Lisez bien l’histoire de la theori economique et vous verrez que plusieurs theories ont prevalues à differentes epoques. De nos jours ou du moins les 3 dernières decennies c’est le capitalisme qui a prevalu. Donc à moins que vous inventiez une autre theorie, les économistes se basent sur les hypotheses de la théorie existente.
    bien à vous !

    • Le 24 août 2011 à 06:16 En réponse à : FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

      Sans vouloir me lancer dans un débat inutile, je marque mon accord avec l’article en question. Je comprend vos réactions qui témoignent d’un manque de vision, d’une incapacité de s’élever au-delà des théories universitaires et académiques pour lire la réalité du monde (je veux parler du système économique).
      Jusqu’à ce que la crise survienne, en toute évidence les économistes s’entêtaient à nous faire croire que tout irait au mieux....ils ont été eux-même plus surpris que nous. Il faut s’élever au-delà de l’orgueil d’économiste et être humble pour avoir les yeux de la grâce providentielle et comprendre que le mécanisme économique n’est pas un simple fait d’université, de théorie, d’institution, etc.
      Meilleures salutations

      Le profane

    • Le 24 août 2011 à 08:22, par sned En réponse à : FMI : plusieurs rapports pointent des recherches économiques idéologiquement orientées

      Il y a une différence entre "se battre sur les hypothèses de la théorie présente" (le capitalisme) et chanter sans nuance les vertus de certains choix économiques au sein de cette même théorie. Vous avez sûrement entendu dire que les grands patrons de certains pays industrialisés demandent à être davantage taxés dans la situation de crise que traverse le monde. Pourquoi s’est-on si longtemps évertué à défendre la baisse des impôts pour les plus riches ? Ne pouvait-on pas prévoir les effets pervers de ce dogme libéral de la baisse des impôts pour anticiper ? Pour le reste, je vous fais observer que la médecine n’est pas non plus une science exacte, mais qu’on traîne de plus en plus de médecins en justice lorsqu’ils commettent des erreurs rédhibitoires. Il y aura toujours des crises, certes ! Mais ce n’est pas une raison pour promouvoir l’idéologie au détriment de l’objectivité scientifique.

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