LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

JOEL SALO, PROFESSEUR DES BEAUX ARTS` : "J’ai été interdit aux prix Galian"

Publié le vendredi 19 août 2011 à 01h52min

PARTAGER :                          

Cartoniste, bdéiste, peintre et professeur des beaux arts, Joël Salo, est l’un des artistes les plus brillants du Burkina. Interdit au Galian, parce qu’il remporte le prix à chaque fois qu’il va en compétition, il décide d’aller à la conquête des prix internationaux. De l’Afrique, à l’Europe, en passant par les Etats- Unis, partout où il est passé, il a toujours laissé sa signature. Il a, à son actif, 4 prix galian dans la catégorie caricature, deux prix Norbert Zongo, 16 prix de la Semaine nationale de la culture et plus de 40 logos. Comment a-t-il pu se forger cette personnalité ? quelle vision fait-il de la culture burkinabè ? Quels sont ses projets ? Ce sont là des questions auxquelles Joël Salo apporte des réponses dans les lignes qui suivent.

Le pays : Comment avez vous pu vous tailler cette personnalité ?

Joël Salo : Bien avant l’école primaire, j’apprenais à dessiner. Je faisais des dessins qui impressionnaient tout le monde. Je peux dire que c’est un don de Dieu. Quand je suis allé à l’école, du CP1 à la terminale, j’ai toujours priorisé le dessin. A partir de la terminale, j’ai eu la chance d’avoir une bourse d’étude des beaux arts. Nous étions 7 à l’époque à bénéficier de cette bourse. Avec cette bourse, j’ai pu me perfectionner pendant quatre ans avec des professeurs attitrés, venus de Cuba. En plus de cette formation, nous avons fait des sorties dans les pays africains et européens pour faire des stages de formation. Donc à l’issue de tout ceci, nous avons soutenu et toute la promotion a passé haut la main.

Vous êtes sortis de la formation avec quel titre ?

Nous sommes sortis avec le titre de professeur des beaux arts. L’Etat a voulu nous envoyer dans ses écoles mais malheureusement, il n’y avait pas d’école de beaux arts à l’époque. Ce qui a fait que certains d’entre nous ont viré pour faire autre chose. Et moi je suis resté dans l’art parce que je me suis rendu compte que ce métier faisait partie de moi même. Jusqu’à présent, j’officie dans l’art.

Il paraît que vous avez été interdit aux prix Galian dans la catégorie caricature ? Quelle est la raison ?

Effectivement on m’a dit de ne plus présenter mes oeuvres au prix Galian. La raison est qu’à chaque fois que je pars en compétition, j’ai toujours été le meilleur caricaturiste de la catégorie presse. Personne d’autre ne peut prétendre au trophée. Donc pour permettre à d’autres personnes de gagner, on m’a tout simplement dit de ne plus y participer. C’est après mon quatrième Galian successif que la décision a été prise. Je ne sais pas si cette décision est juste mais à mon humble avis, je pense qu’on ne devrait pas la prendre parce que j’ai vu des gens qui ont remporté plus de dix trophées dans la même compétition.

A part le Galian vous avez remportez d’autres prix

J’ai remporté plein plein de prix hors mis le Galian. Au prix Norbert Zongo, je suis à ma deuxième participation et à mon deuxième trophée remporté. Je sais que pour ce prix aussi, on risque de m’exclure parce que je suis parti pour remporté toute les éditions. En plus de cela, à la Semaine nationale de la culture (SNC), j’ai remporté 16 prix en peinture, en bande dessiné et en logo. Actuellement j’ai à mon actif une quarantaine de logo. Je signale au passage que le logo actuel de la SNC porte ma signature ainsi que celui du Conseil constitutionnel et bien d’autres.

Au niveau international, vous avez remporté des trophées aussi ?

Vous savez, dès qu’on m’a enlevé des prix galian, j’ai décidé de mettre le cap à l’extérieur du pays, aussi bien en Afrique qu’en Europe et aux Etats-Unis. En 2006, j’ai eu mon plus prestigieux prix. J’ai été d’abord nominé au plus grand festival de bande dessiné au monde en France. Un festival auquel participent les artistes de plus de 45 pays. Et ensuite j’ai remporté le prix vue d’Afrique. Par ailleurs, je suis allé aux Etats-Unis pour ma propre promotion. Là-bas, j’ai profité déposer mes oeuvres pour des prix et j’ai remporté quelques uns.

Quels sont vos projets ?

Mon grand souhait est de pouvoir créer une grande école des beaux arts dans laquelle je transmettrai mon savoir aux générations futures. Ce genre d’infrastructures manque au Burkina Faso et moi je voudrais bien en créer. Mais en attendant, j’irai dans un avenir proche dans les pays arabes pour une exposition.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel