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Une lettre pour Laye : La bouteille du mort

Publié le lundi 15 août 2011 à 19h56min

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De guerre lasse, ton oncle Pui-n-bingba, retraité stagiaire parti tenter une reconversion dans l’agriculture dans les confins de la Sissily, vient de regagner la capitale avec ses mouflets, ses deux taureaux faméliques et son âne aux sabots usés pour cette raison : jamais, par le passé, en pays nouni, Dame Pluie ne s’était montrée aussi avare.

Cher Wambi,
Quatre mois après les premiers coups de daba, les champs demeurent désespérément nus ; d’où l’anxiété qu’affichent nos braves paysans chaque fois que les nuages désertent l’horizon pour l’inconnu.

En tout cas, aux quatre coins du Faso, alors que nous franchissons déjà la deuxième semaine de ce mois d’août, jadis pluvieux, l’on ne cesse de se nourrir d’interrogations, tant les greniers ne résistent plus à l’appétit des milliards de mange-mil qui encombrent la planète.

Faut-il encore espérer, cher cousin ?

En attendant, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), qui vient de renouer son pacte avec le journal de ton oncle Nakibeugo, à travers sa représentation au Burkina, nous offre une fois encore l’opportunité de suivre l’évolution de la saison.

Au moment donc où je te donne les tendances de la semaine du jeudi 04 au mercredi 10 août 2011, tu voudras bien joindre ta voix à la mienne pour dire grand merci à Louis Bakiénon et à ses services compétents :

Dori = 49,3 mm ; Ouahigouya = 62,9 mm ; Ouagadougou-aéro = 19,5 mm ; Dédougou= 21,7 mm ; Fada N’Gourma = 33,5 mm ; Bobo-Dioulasso = 45,3 mm ; Boromo = 68,2 mm ; Pô = 29,3 mm ; Gaoua = 31,4 mm ; Bogandé = 38,9 mm.

Cela dit, cher Wambi, ce mois d’août est celui par excellence choisi par nos gouvernants pour contrer l’avancée du désert à travers les traditionnelles plantations d’arbres.

Et cette année encore, membres du gouvernement, éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et honorables élus à l’Assemblée nationale n’y sont pas allés de main morte comme on l’aura remarqué à travers champs, forêts classées et caserne.

Reste à espérer une adhésion citoyenne, car du reverdissement du Burkina dépend notre survie à tous.

De retour à l’Hémicycle après un repos amplement mérité, les députés pourraient ravir la vedette, si j’en crois les nouvelles qui me parviennent des environs de l’Avenue de l’Indépendance.

Quelque huit mois avant la fin de la présente législature, les députés pourraient, en effet, ergoter sur l’après-mandat qui s’annonce.

Ils seraient nombreux, en tout cas, qui estiment à tort ou à raison qu’étant régis par les mêmes textes que les membres du gouvernement, ils devraient pouvoir jouir des mêmes faveurs que ces derniers.

En clair, cher cousin, bénéficier des mêmes frais de mission et, mieux, de six mois de salaires en fin de mandat.

On me dit que l’affaire n’est pour l’instant pas pliée, mais serait déjà l’objet de concertations restreintes au bureau de l’Assemblée. Mais d’ici peu, l’on en saura certainement davantage.

Restons tout de même au cœur de l’Hémicycle pour t’annoncer, cher cousin, la nomination d’un nouveau commandant du palais, en la personne du commissaire de police Zakaria Vincent de Paul Darga pour compter du 1er août dernier.

Oui, cher Wambi, tu me demandes ce qui fait trembler certains gourous de la République ?

Eh bien, sans être dans le secret des dieux, il s’agirait de cette commande de matériel, au coût de plusieurs centaines de millions de nos francs, destiné à la sécurisation des visas dans nos ambassades et dont la gestion aurait été des plus catastrophiques à Ouagadougou.

L’on n’avait pas encore fini de dénoncer cette absurdité qui a voulu que du matériel destiné à nos ambassades à l’étranger soit convoyé au Burkina pour être renvoyé vers l’extérieur que l’on est tombé des nues en apprenant que ledit matériel aurait été battu par la pluie dans un certain service, et serait donc hors d’usage.

Voilà qui a, en effet, déclenché la fureur au sommet de l’Etat, qui a promis de secouer le cocotier.

Bien sûr les langues tardent à se délier, mais, si cela s’avérait, des têtes devraient tomber, car l’on ne saurait tolérer une telle incurie.

Quelque deux semaines se sont écoulées, cher cousin, depuis l’odyssée de l’introuvable Aziz au troquet de Tantie Tantiiga à Pag-la-yiri au secteur 16 de la capitale, et sa trouvaille a déjà fait recette aux quatre coins du Faso : les bandits ont en effet rangé leurs flingues pour sévir maintenant dans les cars de voyageurs, les concessions et les maquis à l’aide de la drogue savamment introduite dans les boissons telles le zom-koom, le bissap, le jus d’orange, la banane, le thé et le café au lait, et le neveu de Tantie Tantiiga en a déjà fait l’amère expérience.

En tous les cas, les victimes se comptent déjà par dizaines tant à Ouaga qu’en province.

Dernier cas, ce jeune drogué dans un car le mercredi 3 août 2011 alors qu’il rejoignait son poste à Fada N’Gourma. Pour avoir mordu au biscuit à lui tendu par son voisin, après avoir décliné banane et orange, il ne se réveillera que le lendemain 4 août à l’hôpital du chef-lieu de la province du Gourma ; maintenant pour constater, bonnes gens, qu’il avait été dépouillé de tous ses biens (argent, téléphones portables, etc.). Mais, car il y a un mois, le voleur à la drogue s’est voulu des plus élégants, en abandonnant sur sa victime sa carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et la somme de quatre cents (400) FCFA pour le taxi au cas où !

Voilà, cher Wambi, qui n’en finit pas de nous interpeller sur l’extrême prudence à observer vis-à-vis de personnes inconnues. Mais que veut-on quand il s’en trouve qui n’ont aucun totem, et sont prêts à tout avaler tel du pain bénit ?

Fais donc gaffe, cher cousin, plus que quiconque, tu es prévenu.

Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, ne dira pas le contraire.

- Il ne fait plus bon être trafiquant au pays des « hommes intègres ».

Après la saisie record de drogue par la Brigade mobile de douanes de Bobo-Dioulasso le mois passé, c’est maintenant au tour de celle de Ouagadougou d’arrêter des contrebandiers en possession d’une quantité importante d’or.

Pour le coup, près de 10 kilogrammes d’or auraient été saisis par une Brigade mobile de la capitale. Si l’on considère le cours actuel de l’or, la quantité de métal précieux saisie pourrait s’évaluer à plusieurs centaines de millions de francs CFA.

C’est donc en termes de millions que se serait chiffrée la perte de l’Etat burkinabè si cet or était passé inaperçu.

Aux dernières nouvelles, les quatre trafiquants seraient actuellement en détention dans l’attente de leur procès, qui va sans doute se tenir très bientôt.

Il faut espérer que cette affaire serve de leçon à tous ceux qui contreviennent aux lois en vigueur dans notre pays et marque aussi un nouveau départ dans l’amélioration de l’image de la Douane du Burkina.

- « Il est vrai que nous sommes en démocratie, mais démocratie rime avec légalité ». C’est un extrait d’une correspondance que le président de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC), Alassane D. Ouangrawa, aurait adressée tout récemment à cinq clubs (ASFA, VCO, AS ONATEL, AS BESSEL et ECCO) sous le couvert de la Ligue de cyclisme du Centre. Apparemment, il y a quelque chose qui ne va pas dans le milieu de la petite reine et peut-être qu’on en saura plus un jour : ces clubs, à ce qu’on dit, auraient soumis des préoccupations relatives aux critères de sélection, aux comptes-rendus, aux trophées, au port de maillots, aux prix et primes, aux matériels de compétition, à la libre concurrence en équipe nationale, etc.

Sur certains points, l’ASFA, le VCO, l’AS ONATEL, l’AS BESSEL et l’ECCO n’y sont pas allés par quatre chemins pour dire ce qu’ils pensent. Ils auraient fait remarquer que les coureurs auxquels la Fédération verse les sommes provenant des ports de maillots pendant la Boucle du coton relèvent avant tout d’équipes régulièrement constituées et affiliées à la Ligue et, partant, de la structure nationale. Les signataires souhaitent donc que, s’il y a un gain quelconque, un pourcentage en soit reversé aux clubs de façon statutaire.

Ou, tout au moins, que le montant versé au coureur soit connu du club dont il relève. Les clubs resteront fermes sur ce point et exigeront que l’organisateur, par simple honnêteté, intellectuelle leur concède cela, car même l’UCI lui en saurait gré. La masse à partager des prix et des primes aux Etalons sélectionnés, ils n’en connaissent pas le montant et demandent à la Fédération de faire un effort en leur donnant des informations là-dessus.

La Boucle du coton, qui génère des sommes colossales, retient aussi leur attention et en attendant une clarification à ce niveau, ils demandent au bureau fédéral de bien percevoir leurs problèmes et de ne pas mélanger les choses. Les termes haine, menace et autres insinuations n’ont pas cours dans leur débat ni dans leurs écrits. Les griefs, en tout cas, ne manquent pas et tout semble indiquer qu’une crise couve en ce moment.

- Un fait des plus insolites : dans un des cimetières de la capitale, près d’une tombe, une bouteille de liqueur en évidence. Elle n’est pas déposée, mais enfouie à moitié, avec son contenu bien visible. Qui a bien pu faire ça et quelle en est la raison ? Serait-ce le dernier vœu du disparu ou bien un cadeau à un parent à plaisanterie ? En tout cas on ne peut qu’être intrigué devant ce spectacle.

- S’il est des gens qui sont embarrassés depuis l’installation de la nouvelle société minière dans le Bam, particulièrement à Bissiga, ce sont bien les riverains de l’embouchure du lac Bam, communément appelée « bras du Bam » : en effet, nombreux sont ceux-là qui seront déguerpis avec des conséquences diverses. Ajouté à cela le fait qu’au niveau de certains villages comme Baskouda, où il est prévu une retenue, ils seront définitivement privés d’activités liées au fleuve comme la pêche ou les cultures de contre-saison. Seront-ils dédommagés à hauteur des préjudices encourus ? Difficile d’y répondre pour le moment ; ce qui, par contre, est certain, c’est que nombreux sont les villages qui ne dorment pas d’un bon sommeil.

- Et de trois pour les 48 heures de l’Amicale des élèves et étudiants ressortissants de Seitenga (AAEERS), dans la commune de Mané (Sanmatenga) ! Cette année, elles se tiendront les 13 et 14 août sous le thème « Citoyenneté, facteur de développement socio-économique ».

Au programme, collecte d’agrégats pour le futur CEG de Zecko, sensibilisation aux méfaits de la drogue, au VIH/Sida, à la propagation des produits nocifs tels le cyanure dans la région, kermesse, ateliers de réflexion, match de football et bal poussière. Ne vous faites pas raconter l’événement. Seitenga, ou si vous préférez Zecko, c’est à une trentaine de kilomètres de Kaya et à une dizaine de Mané.

- Autant, sinon plus que Noël, l’Assomption est intensément vécue par les Dagaras, que d’aucuns disent grands-parents des Mossi. En effet, à l’occasion du 15-Août, consacré à la montée au ciel de la Vierge Marie, tous se retrouvent, certains venant de très loin, pour fêter à l’unisson. Si les autres années on se contentait de ripailles, 2011 marquera un grand changement avec l’instauration des « Trophées du Ioba », initiés par un fils de la région, Julien Somda. Sous le parrainage de son mentor, le président de l’UPC (Union pour le progrès et le changement), Zéphirin Diabré, cet amoureux et défenseur de la culture dagara vous propose, dès ce vendredi, un programme alléchant pour meubler ce long week-end.

Tenez ! Acte I, vendredi 12 août : dès 7 heures, honneur aux femmes avec une course à pied inédite : portant un canari plein d’eau sur la tête et serrant un autre, vide, sous l’aisselle, les concurrentes devront parcourir 2 kilomètres, avec obligation de verser le moins d’eau possible si on veut être primée, ensuite, place aux dolotières ! Quoi de plus normal pour qui sait la renommée de la région dans le domaine. 15 goûteurs anonymes désigneront les 3 meilleures dolotières ; toujours dans le volet féminin, à 20 heures, élection d’une miss parmi les 8 candidates représentant respectivement leurs départements, et âgées de 8-9 ans.

Entre-temps, les garçons en minime se seraient essayés à la lute traditionnelle à partir de 16 heures.

Acte II. Samedi 13 août : conquête du Ioba à partir de 7 heures.

Marathoniens : hommes et femmes de tous les âges.

Circuit : depuis le poste de gendarmerie, parvenir au sommet de la colline, symbole du Ioba, et en descendre, naturellement en visant la première place. Une compétition amenée à se perpétuer et même à s’internationaliser.

Last but not least, l’acte III le dimanche 14. Sur une rue marchande, les maîtres dagara procéderont à l’affranchissement de leurs esclaves goins. Peut-être y aura-t-il d’autres preneurs sur place, sait-on jamais !

Ainsi, apprend-on, comme ce fut le cas pour de nombreux Africains en 1848, les Somé enlèveront les chaînes ce jour-là aux Soma, les Somda aux Soulama, les Hien au Hié, les Dabiré aux Hébié, les Kambiré et Kambou aux Soumbié et les Poda aux Soura. Il est à espérer que le maître ne sera pas enchaîné après. Et tout cela, sous l’œil des jeunes archers en compétition.
Enfin, miel dans le dolo, la nuit des lauréats à partir de 20 heures, qu’animeront des musiciens modernes de la région. Vous voilà donc prévenus !

- Alors que le pays dit des « hommes intègres » peine à remporter la moindre médaille dans certaines disciplines sportives, tel le noble art, lors des compétitions internationales, il se révèle quelque part dans le Sanmatenga de talentueux boxeurs à même de nous rappeler les heures de gloire d’un certain « Boum Boum », mais hélas !

Le combat de l’année, pour ne point dire le pugilat, y aurait opposé un major à une accoucheuse dans un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS).

Peu importe le nombre de rounds, l’accoucheuse s’en serait sortie avec un tympan percé et le visage tuméfié.

Après ce spectacle désolant, la perdante de ce 21 juillet 2011 aurait déposé une plainte tant au district sanitaire de Kaya qu’auprès des forces de sécurité.

On en ignore la suite, mais les deux pugilistes pourront-ils fumer le calumet de la paix dans ce même CSPS ?

- Vacances studieuses pour les députés du Congrès pour la démocratie et le progrès (CSP) : ils tiendront, en effet, leurs deuxièmes journées parlementaires de l’année 2011 les jeudi 22 et vendredi 23 septembre à Azalaï Hôtel à Ouagadougou. A peine sortis de la crise qu’a traversée le Burkina, les élus du parti majoritaire plancheront sur la contribution de leur groupe parlementaire à la formalisation des propositions de réformes politiques et institutionnelles.

S’y inviteront également des thèmes tels la constitutionnalisation de la chefferie coutumière et traditionnelle ; la constitutionnalisation du genre ; les orientations du budget de l’Etat, gestion 2012 ; la préparation des débats lors de l’exposé du Premier ministre sur la situation de la Nation.

- Effervescence des grands jours à Toma, capitale du Nayala, ce dimanche 14 août 2011, pour cette raison : las de lutter, les esclaves des Mossé s’adonneront au football, à travers « La coupe du maire », qui se disputera au stade de Toma à partir de 15 h 00.

A l’affiche : secteur 2 ? secteur 4.

Le parrain, Pr Joseph Paré, nouvellement promu ambassadeur, saura apprécier la qualité du jeu avant de rejoindre l’Hexagone ; de même que le coparrain, Victor Dabiré, gouverneur de la région de la boucle du Mouhoun, parti inspecter son domaine.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie
Au revoir.

Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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