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Promotion d’une économie transfrontalière : Banfora suit le regard de Belœil

Publié le jeudi 4 août 2011 à 04h04min

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Dans le cadre de l’établissement des « Partenariats municipaux pour le développement économique » promus
par la Fédération canadienne des municipalités (FCM), une mission de la commune urbaine burkinabe de Banfora conduite par son bourgmestre, Souleymane Soulama, a séjourné du 2 au 11 juillet 2011 au Canada pour explorer
les pistes de cette coopération décentralisée qui vise à jeter les bases d’une économie transfrontalière.

La commune canadienne de Belœil s’est engagée à porter un regard bienveillant sur la cité du « Paysan noir » au Burkina Faso. Les deux villes ont entrepris de tracer ensemble les sillons d’une économie transfrontalière autour d’un partenariat durable conclu par le biais de la coopération décentralisée. Avec Orodara, Banfora est l’une des deux communes burkinabè bénéficiaires du programme « Partenariats municipaux pour le développement économique » à travers lequel la Fédération canadienne des municipalités (FCM) apporte son appui aux collectivités du Sud.

Financé par l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI), le projet nourrit l’ambition de porter sur les fonts baptismaux une économie locale successible d’entretenir une création pérenne de richesses au bénéfice des populations à la base. Le caractère transfrontalier de cette approche suscite concomitamment des actions inhérentes à sa mise en œuvre dans les communes maliennes de Sikasso et Kadiolo respectivement jumelées à Banfora et Orodara. En même temps que les échanges s’intensifient de part et d’autre des frontières nationales pour bâtir une zone économique viable et dynamique au Sud, chaque localité bénéficiaire du Programme s’inspire de l’expérience d’une ville-tutrice du Canada.
C’est ainsi qu’une délégation de la commune urbaine de Banfora a effectué, du 2 au 11 juillet 2011, le déplacement de Belœil dans la province de Québec.

Conduite par le maire, Souleymane Soulama qu’accompagnaient le secrétaire général, Adama Batora et le point focal du projet, Bibata Diao, cette mission a consisté à aller à l’école canadienne de construction d’une autopromotion en matière de gestion de municipalité. Il s’est agi d’établir un rapprochement du « donner » et du « recevoir » entre la vielle et fructueuse expérience canadienne dans la décentralisation et l’ambitieux processus de communalisation intégrale dans laquelle le Burkina Faso s’est engagé depuis 2006. Cette visite des autorités locales de la cité du « Paysan noir » est intervenue après que la partie canadienne ait précédemment passé une semaine au mois de mars 2011 dans leur commune. A cette occasion, les deux municipalités ont pu accorder leurs violons pour mieux engager la collaboration recherchée dans l’érection d’une économie transfrontalière dont la pose des jalons repose sur plusieurs dimensions. En matière de promotion du développement local, Belœil est à l’avant-garde de la vulgarisation des médias audiovisuels communautaires. Le 20 mars 1972, la réunion mensuelle de son conseil municipal s’est tenue en direct dans les locaux de la télévision de la ville mettant les élus et leurs administrés dans un contexte inédit d’échanges mutuels sur des intérêts communs.

Une bienveillance du Nord pour le bonheur des municipalités du Sud

La maire de Belœil, Diane Lavoie et son équipe se portent volontiers pour assister Banfora dans une initiative tendant à asseoir une telle culture de synergie d’actions et de recherches d’impacts autour de la dynamique municipale. Les deux parties sont convaincues qu’un tel souci aidera à fédérer les énergies des projets fondant une économie transfrontalière. Le séjour canadien de la délégation burkinabè a été ponctué de séances de travail et de visites de terrain. Du marché « Jean Talon » de la ville de Montréal, grand centre de vente de produits d’agriculture, d’élevage et de pêche au quartier des spectacles et du site du Festival de jazz au cœur de la ville de Montréal, le voyage s’est comblé d’une portée très studieuse.

Au cours d’une causerie initiée par la ville de Beloeil, le maire Souleymane Soulama a exposé sur le fonctionnement de la questure de la commune, l’adressage de la ville, l’espérance de vie au Burkina Faso, les sources de financement des activités de la commune, les grands projets de la commune. « La mission s’est essentiellement appuyée sur un élan d’apprentissage de nouvelles méthodes de construction et de dynamisation d’un environnement municipal fiable, producteur et créateur de richesses afin de répondre aux attentes d’autofinancement des communes du Sud en général et celle du Burkina Faso en particulier. Un tel défi requiert une abondance et une diversification des infrastructures, une amélioration des systèmes de production, une promotion accrue de la formation, de l’entrepreneuriat et de l’emploi, un renforcement des voies de communication, une intensification des échanges commerciaux internes et externes à la collectivité, un accent sur les services sociaux.

Ce sont des paramètres indéniables à la culture d’une qualité de vie. Et les communes canadiennes telle celle de Belœil offre à Banfora des opportunités de s’en enrichir pour booster efficacement le développement local », soutient le maire Souleymane Soulama.
Bénéficiant d’atouts réels pour une économie agro-sylvo-pastorale prospère, la commune de Banfora et son hinterland entendent aussi tirer un grand profit de sa double proximité à la Côte d’Ivoire et du Mali. D’où l’attention particulière que son conseil municipal accorde à cette aubaine pour lancer les bases d’une économie transfrontalière fournie par le Canada et ses municipalités.

Dans un souci d’asseoir un tissu économique axé sur la transformation et des relations commerciales rentables. Outre les échanges de vue avec les élus locaux de Belœil sur des préoccupations communes retenues dans le cadre du Programme, la mission a consacré une grande partie de son temps à la visite de la Chambre de commerce de la Vallée-du-Richelieu, de la Pépinière d’entreprises et de bien d’autres structures d’appui à l’auto-emploi. « L’initiative privée est inscrit au cœur de la dynamique municipale et elle bénéficie de tout l’accompagnement afférent. Avec la partie canadienne, nous avons exploré les pistes d’un éventuel transfert de technologies, de compétences afin d’offrir à la population tous les moyens à même de vaincre le chômage grâce à une volonté de productivité et de rentabilité qui s’entoure de la formation et des appuis multiformes (conseil, financement) conséquents. Pour tout élu local, c’est un exemple palpable pour réussir sa mission vis-à-vis de ses concitoyens », relève le bourgmestre Souleymane Soulama. Le rapprochement entre Belœil et Banfora augure donc de bonnes perspectives pour le développement local dans les communes du Sud.

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)

Source : PV de la mission/SG Mairie de Banfora

Sidwaya

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