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Famine en Afrique : solidarité internationale, où es tu ?

Publié le vendredi 29 juillet 2011 à 03h39min

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Ni les images d’enfants décharnés, au ventre ballonné, ni la silhouette d’hommes au regard perdu et impuissant, ni la démarche lourde de femmes, bébé au dos ou à califourchon, n’ont pu donc attendrir l’humanité, au point de provoquer de la bousculade aux portes de la corne de l’Afrique où la famine menace près de 12 millions de personnes. Les cris de détresse de la FAO, des organisations non gouvernementales n’ont pu permettre de réunir jusqu’à présent, les 1,8 milliard de dollars nécessaires à la prise en charge des populations touchées par cette catastrophe.

Plus personne ne doit détourner le regard devant les longues files de réfugiés, les bêtes décimées ou en attente implacable de trépasser, des terres désertiques, que les médias présentent au quotidien. Si les humains restent indifférents face à un tel spectacle, ils seront comptables devant l’histoire d’avoir abandonné leurs semblables, sans leur apporter assistance et secours. Depuis le mois d’avril que la sonnette d’alarme a été tirée sur la situation préoccupante des populations de cette partie du continent noir, sans que les plus riches ne s’en émeuvent, et qu’une véritable chaîne de solidarité ne s’organise. Aujourd’hui, les faits sont là.

Des hommes et des femmes meurent de faim. Des enfants attendent que d’hypothétiques mains se tendent vers eux pour leur donner un peu d’espoir de vivre. Pendant ce temps, les mêmes puissances n’hésitent pas à dépenser des millions de dollars pour déloger des soi-disant dictateurs. Pourquoi est-ce si compliqué d’aider, alors que beaucoup de sommes sont dépensées pour faire la guerre, pour détruire ? Si la solidarité internationale existe et si la communauté internationale est soucieuse du sort des humains, cet humanisme au nom duquel elle s’est engagée dans des interventions militaires dans plusieurs contrées devrait se manifester davantage dans cette partie de l’Afrique.

Ou alors il est plus facile de mener une intervention militaire à but humanitaire qu’une intervention sociale à but plus qu’humanitaire ? En tous les cas, la réaction actuelle est timide. Pour preuve, la conférence des donateurs du 27 juillet n’a pu mobiliser suffisamment de fonds. Seulement des déclarations de bonnes intentions, qui cependant, ne rassurent pas.

« Qui se couvre de promesse grelotera au grand froid ».

Peut-être que cette famine arrive à la mauvaise période. Les grands donateurs ont ouvert des fronts de guerre sur plusieurs parties du globe qui se chiffrent à plusieurs centaines de millions par an. Sans doute que ces guerres au coût exorbitant ont des retombées inavouées, donc logiquement plus rentables qu’une famine. La flambée des prix des céréales est mise en avant ; le prix du sorgho rouge aurait augmenté de 270% sur les marchés. Le malheur des uns…Mais curieusement, personne n’a jamais fait cas des prix des armes et autres missiles qui sont largués sur « les ennemis des droits de l’homme ».Peut-être la vérité est ailleurs.

Cette situation devrait interpeler la conscience de chacun à titre individuel, notamment ces fortunes du monde qui se font classer chaque année, selon le poids de leur poche, les pirates, terroristes et autres guérilléros qui infestent la région et qui sont en partie, responsables de la situation, feront œuvre utile s’ils temporisaient leur ardeur, le temps que le peu d’aide récoltée puisse arriver à bon port. L’ensemble des fils et filles d’Afrique, au nom de sa solidarité légendaire, doit faire quelque chose pour mettre fin à ce spectacle désolant. Les Africains ont déjà manifesté cette solidarité, lors d’événements douloureux survenus sur le continent, tels que les inondations. Il faut juste se convaincre que « une goute par-ci une autre, par-là et le vase est plein ». Autrement, rien n’est à sous estimer. C’est le geste qui compte et la fierté d’avoir contribué à une action humanitaire, avec des moyens, si modiques soient-ils, devrait motiver plus d’un. En cela, les parlements d’enfants devraient jouer leur partition, en interpelant qui de droit. Leurs frères des camps de réfugiés de Dadaab et autres les y attendent.

Assétou BADOH

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 31 juillet 2011 à 00:42 En réponse à : Ayez honte de l aide exterieure

    Assetou,

    je pense que tu n’es pas beaucoup sortie du BF. Pour tous ceux de la diaspora comme moi qui connaissent les mentalites de profit et cash aux USA et en Europe, rien ne sert d’attendre de l’aide exterieur. Les Africains sont trop naifs de croire que les Blancs ont pitie d’eux et veulent vraiment les aider a atteindre l’autosuffisance alimentaire et a reduire leur dette exterieure. Si l’occident voulait sincerement aider l’Afrique, on aurait pas tue Sankara. Bien au contraire, lorsque les Blancs envoient de l’aide alimentaire en Afrique, c’est pour pouvoir se moquer des Africains qui vivent aux USA ou en Europe, en leur disant "vous faites pitie, regardez, j’ai meme cotise pour envoyer a manger dans ton pays". Ce qui me deconcerte le plus, c’est qu’il y a des associations d’Africains en Europe et aux USA qui n’attendent que ce genre d’appels au secours (inondations, famine...) pour aller voir leurs amis blancs et recolter des medicaments et de l’argent (associations d’etudiants etrangers, ONGs, ambassades africaines...) sans aucune honte, juste pour se faire voir en sauveur de retour dans leur pays en Afrique. Le Noir fait vraiment pitie. Lorsque les Chinois et les Japonais ont des catastrophes naturelles, ils ne courent pas a genoux devant les Blancs. Le Noir lui n’attend que ca.

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