Ousséini Sawadogo, chauffeur

Je pense que depuis la nomination du nouveau Premier ministre, beaucoup de choses ont changé. Mais reconnaissons qu’il y a toujours des problèmes. Il faut que le gouvernement fasse de son mieux, pour faire appliquer les décisions qui ont été prises pour venir en aide à la population, parce qu’on ne sent vraiment pas le changement annoncé.

Mariam Bondo, étudiante

Le changement de Premier ministre a été bien dans l’apaisement de la crise, surtout avec l’intervention de Bobo. Il a fait un grand effort dans ce sens, mais beaucoup de choses restent à faire, s’il veut vraiment aider les populations à sortir de la pauvreté dans laquelle elles se trouvent. Je ne suis pas très satisfaite de la situation des étudiants dans son ensemble. Je souhaite qu’il jette un regard sur le campus, afin de comprendre les réalités que nous vivons.

Sami Djiwielté Kambou, étudiant

J’estime pour l’instant, qu’avec les actions entreprises par le nouveau Premier ministre et son gouvernement, la situation nationale s’est améliorée. Mais, il y a lieu de se poser des questions sur la radiation de militaires. Que deviendront ces gens et leurs familles ? D’un point de vue également sécuritaire, quelles peuvent être les conséquences pour les citoyens ? En outre, je demande qu’au plan académique, les nouvelles autorités cherchent à nous écouter d’abord, afin de trouver des solutions aux problèmes que nous vivons. Je demande que les différents ministres aillent sur le terrain pour comprendre les choses, parce que souvent, entre ce qu’on dit et ce qui se passe sur le terrain, il y a un décalage.

Norbert Zoundi, couturier

Il a posé déjà quelques bonnes actions, mais je lui demande de faire en sorte qu’il y ait plus d’amélioration dans la vie des gens, parce que le peuple souffre. Dans la réalité, la décision de diminuer les prix des produits de grande consommation n’a pas marché. Nous ne sentons pas d’amélioration, donc qu’il revoie ce problème au sérieux.

Dominique Zongo, étudiant en psychologie

De sa nomination à ce jour, il a fait de choses appréciables. J ai beaucoup aimé les décisions, telles que les mesures pour la baisse des produits de grande consommation. La suppression de la police universitaire a été une bonne chose, car la présence de cette même police était contraire à la volonté des étudiants.

Ceci prouve qu’on peut arrêter d’imposer des décisions aux uns ou aux autres. Je souhaite par ailleurs, qu’à l’avenir, lui en tant que Premier ministre, ne reste pas muet sur les situations des étudiants en difficultés et surtout, qu’il ne fasse pas des démonstrations de force envers eux. Je fais allusion aux expulsions des cités universitaires et autres choses de ce genre.

Rose Nikièma, agent de Jumbo

Je pense que le Premier ministre a beaucoup parlé, mais peu de choses ont été faites. Je souhaite pour ma part, la concrétisation des promesses déjà faites. Car si on annonce quelque chose à tout un peuple qui, par la suite, ne voit pas le jour, ça fait mal au cœur. Par exemple, la baisse du prix des denrées alimentaires comme le riz n’a pas été respectée partout. Il faut qu’il veille au respect de ces mesures.

Ismaël Tegawendé, agent de Total Gaz

Le Premier ministre se défend bien dans sa tâche, depuis son arrivée. Je n’ai vraiment pas grand-chose à dire à propos de son travail, seulement je souhaite qu’il fasse des mains et des pieds pour que les produits de première nécessité comme le gaz ne manquent pas sur le marché. Nous avons vécu des pénuries terribles, au point que nous les acteurs du domaine avons été obligés de fermer pendant un temps. Tout ceci n’est pas bon. Ça met la population dans une colère incontrôlable, du moment où des gens profitent pour doubler les prix et en dernier ressort, c’est le gouvernement qui est pointé du doigt, bien sûr, à tort. Je souhaite, donc qu’il anticipe avec l’aide de tous les acteurs extérieurs ou intérieurs du domaine pour éviter à l’avenir, la pénurie de gaz.

Justin Ilboudo, commerçant-entrepreneur

Le bilan que je fais des 100 jours de Luc Adolphe Tiao est positif. A voir son souci de dynamiser les activités publiques, tels que l’exécution des marchés publics, je crois qu’on peut compter sur lui. Les travaux publics qui traînent pendant des mois, dépassent le délai sans raison ou restent inachevés vont connaître une fin. En tant qu’entrepreneur, cela me fait plaisir, car on espère que c’est la compétence qui va plus jouer désormais. On souhaite qu’il redouble d’effort pour rester dans sa logique de travail. Ce que je déplore, c’ est le non respect de la baisse du prix des denrées alimentaires par les acteurs, malgré les recommandations. Sinon j’apprécie bien sa méthode de travail. Je le soutiens et l’encourage dans ce sens.

Roland Nanéma, agent d’assurance

Il essaie, à sa manière depuis son arrivée, de gérer une situation tumultueuse qu’il a trouvée. Il a pris des mesures que nous avons tous applaudis, mais sur le terrain, le constat est autre. Par exemple, la baisse du prix des denrées alimentaires n’est absolument pas respectée. Il faut qu’il fasse revoir les institutions de contrôle en la matière à cet effet. Depuis sa nomination à aujourd’hui (100 jours), j’apprécie ses interventions, mais il faudra qu’il prenne le temps de s’assurer que le travail qu’il demande est fait. Personnellement, je n’ ai pas de reproches à lui faire, après ses 100 jours à la tête de la primature et par rapport à sa gestion des affaires de notre pays.

Si le président du Faso lui laisse les mains libres, je crois qu’il pourra combler nos espérances. En tant qu’ agent d’assurance, je souhaite par ailleurs, qu’il fasse en sorte que la population burkinabè épouse la culture d’assurance qui peut aider l’Etat à résoudre beaucoup de problèmes.

Patrick Drabo, agent d’assurance

Je crois que Luc Adolphe Tiao a essayé de faire de son mieux. Il a géré au mieux la crise dont il a hérité et cela est à saluer. Mais, il faut qu’il garde en tête que le souhait de tous les Burkinabè est de voir le coût de la vie baisser. La vie est suffisamment chère ici, pour nous.

Le strict minimum pour chaque citoyen serait de pouvoir se nourrir convenablement. Si cela n’est pas possible, la situation que nous vivons restera compliquée. Ceci dit, je pense tout de même, qu’il est très tôt de le juger avec beaucoup de rigueur, après juste une centaine de jours, car il a hérité d’une situation de crise assez complexe. Je demanderai à tous les Burkinabè de lui accorder de la confiance et de ne pas le juger trop tôt. Pour ma part, j’attends de voir ce que les actions qu’il a posées vont donner, concrètement, sur le terrain, avant de me prononcer.

Propos recueillis par Steven Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr) et

Monique NADEMBEGA

Sidwaya