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Paiement de la ristourne additionnelle à Kourouma : Un « second » souffle aux producteurs de coton

Publié le mercredi 20 juillet 2011 à 04h09min

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Entamée le lundi 11 juillet 2011 dans la région cotonnière de N’Dorola, l’opération de paiement de la ristourne a concerné, ce vendredi 15 juillet 2011, une partie du département de Kourouma. Au nom des membres des différents Groupements de producteurs de coton (GPC), les responsables ont touché, à tour de rôle, les sommes qui leur sont dues.

La région cotonnière de N’Dorola a connu, depuis le début de cette campagne 2011-2012, des troubles liées au prix d’achat du coton graine (245 et 225 F CFA pour les premier et deuxième choix) et des intrants qui ont connu une hausse. La fin des tensions aurait été due à l’envoi de forces de l’ordre pour sécuriser la zone, après que des paysans frondreurs du département de Morolaba aient saccagé, le 4 juillet dernier, 52 hectares de champs de coton à Zanfara. « L’atmosphère détendue » qui y règne, selon le chef de la région cotonnière Abdramane Thiombiano, a permis le démarrage, le lundi 11 juillet, du paiement de la ristourne additionnelle (bonus de 10 F CFA sur le kg de coton) aux producteurs au titre de la campagne précédente.

Cette opération a concerné, le vendredi 15 juillet, une partie du département de Kourouma qui a encaissé près de 99 millions de F CFA. Le secrétaire général du GPC « Alladari » de Sougouma, Abou Konaté, a perçu la somme de 1 168 200 F CFA pour lui et les autres membres du groupement, au nombre de 19. Selon lui, cet argent tombe à pic et servira à acheter des herbicides pour traiter les champs. Dans son village, Sougouma, M. Konaté a indiqué qu’il n’y a pas eu de boycott. En revanche, il considère la ristourne comme une augmentation du prix d’achat du coton graine, invitant ses camarades à en produire également. Au total, c’est une somme de 356 000 000 F CFA qui devrait échoir aux 6 départements et 541 GPC du Kénédougou-Nord. Le chef de cette zone, Lassina Hébié, a précisé que l’acte de ce jour vient en réponse à une doléance des producteurs qui voulaient une augmentation du prix du coton.

« C’est plutôt la fronde des paysans qui a retardé les payements de ces ristournes. Nous les avions prévus pour début juin », a souligné M. Hébié. Pour le cas spécifique du département de Morolaba, il a confié que les cotonculteurs seront payés, parce que « c’est leur droit ». Cependant, le hic, a-t-il dit, est que les intrants destinés à la production du coton doivent être repris. « A l’enlèvement, nous avons constaté qu’il en manque. L’affaire a été confiée aux forces de l’ordre et ils promettent le remboursement. S’ils viennent s’exécuter, nous allons libérer leurs payements », a-t-il dit. En somme, ce sont 500 millions qui seront finalement distribués aux producteurs pour cette tranche additionnelle, selon le chef de la région cotonnière, Abdramane Thiombiano. Quant à la fronde, il a affirmé qu’elle constitue une préoccupation majeure au niveau de la région, souhaitant dès lors « que la sécurisation se poursuive jusqu’à la commercialisation primaire ».

Une escale dans les champs

En marge de l’opération de paiement de la ristourne, trois producteurs ont vu leurs champs de coton visités. Dans l’ensemble, les plants sont en phase de montaison, ce qui a laissé entrevoir un motif d’espoir et d’admiration chez les responsables de la filière. « Nous avons commencé tôt les labours, mais comme il y avait trop de bruit (mot d’ordre de boycott), nous avons laissé et l’herbe a repoussé », a confié l’un des producteurs, Issa Traoré. Ce dernier aurait débuté ses semis le 15 juin, après une rencontre au sein de leur GPC qui, la veille levait le mot d’ordre de boycott. Par conséquent, M. Traoré qui voulait augmenter la superficie du champ de coton, est resté sur les 14 ha de l’année précédente et 12 ha de maïs qui pourraient s’ajouter à ceux du coton. Toutefois, il a demandé à ceux qui n’ont pas cultivé le coton cette année, de faire preuve de retenue pour les années à venir et de se lancer dans la production cotonnière.

Sur ses 14 ha, Issa souhaite s’en tirer avec une production de 21 tonnes. Un autre champ de 67 ha appartenant à So Zanga Traoré a également été visité. En conclusion, le chef de la zone du Kénédougou-Nord, Lassina Hébié, pense que techniquement, les semis ne sont plus autorisés parce qu’ils s’arrêtaient ce jour (15 juillet). Il a évalué les superficies perdues à Morolaba et dans la partie « rebelle » de N’Dorola, il ya environ 12 000 ha. Mais cette perte selon lui, pouvait être comblée, n’eût été le mot d’ordre de boycott qui a retardé les semis et entraîné la production d’autres spéculations sur des parcelles initialement prévues pour la culture de l’or blanc.

Tielmè Innocent KAMBIRE

Sidwaya

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