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Visite d’infrastructures et d’unités industrielles de Bobo : Le Premier ministre lance un ultimatum à l’entreprise De Simone

Publié le mercredi 20 juillet 2011 à 08h39min

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Au lendemain de la 11ème rencontre gouvernement/secteur privé, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a visité quelques unités industrielles de la ville de Sya et le palais de la culture dont l’état d’avancement des travaux reste toujours inquiétant.

Exemples types de partenariat public-privé, le chef de gouvernement a encouragé les promoteurs d’industries, gage du développement économique. Par contre celui-ci a lancé un ultimatum à l’entreprise adjudicataire de la construction du palais de la culture pour la fin des travaux au 30 octobre 2011.

Considérée comme la capitale économique du Burkina, Bobo-Dioulasso a longtemps souffert de nombreux caprices économiques liés notamment à la crise sociopolitique de la Côte d’ivoire. Mais depuis quelques semaines, la ville retrouve petit-à-petit sa renommée d’antan. A travers la reprise de certaines unités industrielles à l’image de la société Filature du sahel (FILSHA) et du port sec.

Après une journée riche d’échanges, de suggestions et de recommandations, le chef de gouvernement a ainsi pour la première fois visité le port sec construit à hauteur de plus de 7 milliards de nos francs. Cette belle initiative de la chambre de commerce est un exemple type de partenariat public-privé (PPP), selon Luc Adolphe Tiao. Il constitue une plateforme essentielle pour la ville de Bobo, voire pour le Burkina. Le seul obstacle au bon fonctionnement du port sec était la crise ivoirienne. Depuis son dénouement l’infrastructure reprend vie progressivement. Selon le chef de bureau des douanes, Laurent Blaise Kaboré, c’est une plateforme qui permet d’avoir chaque année 888 millions de tonnes de marchandises à l’importation comme à l’exportation avec une moyenne de 42 milliards de nos francs pouvant être collectés pour le budget de l’Etat. Pour cette année 2011, et à mi chemin, cette structure douanière a déjà collecté à 21 milliards de francs CFA pour 444 millions de tonnes de marchandises importées.

A la société Filature du Sahel (FILSHA), Luc Adolphe Tiao a dit être émerveillé par cette unité industrielle. De l’unité de transformation à celle de conditionnement, il a pu constater comment cette industrie fonctionne malgré les difficultés. Un exemple à multiplier car, selon le chef du Gouvernement, l’un des principaux handicaps du pays, c’est l’insuffisance d’industries de transformation.

En effet, FILSHA est une industrie de transformation du coton burkinabè qui constitue 99% de sa matière première. Il était donc opportun de rendre visite à cette société en vue d’encourager les responsables mais aussi les ouvriers. Comme avec le port sec, Luc Adolphe Tiao a estimé que la filature du Sahel est aussi un exemple de partenariat public privé auquel il faut accorder une importance pour le renforcement et le dynamisme du tissu industriel burkinabè.

Une promesse tenue

Les femmes de l’unité de transformation de sachets plastiques du groupement Gafreh n’oublieront certainement pas de si tôt le passage du chef de gouvernement qui la première autorité à les honorer d’une telle attention depuis la création de leur centre en 2003. Mais c’est aussi une promesse tenue pour le Premier ministre TIAO qui, lors de sa première rencontre avec les populations de la ville de Bobo, avait promis à la présidente de l’association, Christine Lamizana, de visiter cette unité industrielle employant uniquement des femmes.

Gafreh est une association de femmes qui se sont réunies en vue de transformer les sachets plastiques en produits artisanaux. « Je suis venu pour encourager cette petite unité mais également signifier que le gouvernement ne s’intéresse pas qu’aux grandes entreprises », a-t-il indiqué. Il a ensuite promis que le gouvernement apportera, dans la mesure, du possible un appui à cette unité dans son développement, au bénéfice des femmes. Très honorées par cette marque de considération, les femmes de Gafreh ont aussi saisi l’occasion pour soumette leurs doléances au chef du gouvernement, entre autres, la construction de hangars, l’acquisition de moules de pavés, de tabourets, l’électricité pour les machines à coudre et du matériel informatique.

« Des sanctions seront prises si… »

Si ailleurs le Premier ministre a laissé des mots de félicitations et d’encouragements dans les livres d’or, il n’en a pas été de même au palais de la culture. Luc Adolphe Tiao n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer sa déception face à l’état d’avancement du chantier. Il a estimé qu’il ne peut plus y avoir d’excuses et que des sanctions seront prises si les travaux ne sont pas finis à fin du mois d’octobre. « Débrouillez-vous pour que cela finisse sinon nous prendrons les mesures nécessaires et s’il le faut, nous irons en justice pour dédommager l’Etat », a mis en garde le chef du gouvernement.

Rappelons que le palais de la culture devrait être inauguré depuis 2010, et sa finition semble être un « cauchemar ». Pour Eric Damba, le taux global d’exécution des travaux est de 80% et le retard s’observe au niveau de l’électricité et s’explique essentiellement par une mauvaise organisation. Ce qui est sur, le chef du gouvernement a déjà pris sa décision, celle de retirer tout simplement l’agrément et de poursuivre l’entreprise en justice. « C’est un retard incroyable qui, de plus fait perdre de l’argent à l’Etat », remarque-t-il. C’est pourquoi, a-t-il donné des instructions fermes au directeur régional de la culture, Bitchibaly Dansa, pour suivre l’évolution des travaux et lui faire des rapports réguliers. « C’est inconcevable cette situation, je reviendrai encore ici en octobre pour constater l’état d’avancement de ces travaux », a promis Luc Adolphe Tiao aux responsables de l’entreprise.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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