Le lundi 11 juillet 2011, il a fait « enlever » par la police quatre évêques de l’Eglise clandestine fidèle à Benoît XVI pour les obliger à participer à une ordination épiscopale de l’Eglise officielle, celle que reconnaissent les autorités chinoises.

Car, d’après l’Association patriotique catholique de Chine citée par le journal français Libération (Cf. n° 9384 du 15 juillet 2011), il y aurait un « besoin urgent d’ordonner et de répondre aux soucis de l’évangélisation [alors que] 40 des 90 diocèses sont sans évêque ». Les évêques enlevés de force dans la province du Guangdong sont : Mgr Liang Jiangsen (en pleurs lors de son enlèvement), Mgr Liao Hongqing, Mgr Su Yongda et Mgr Giuseppe Junqi.

Bien que la pratique religieuse soit autorisée par le régime communiste chinois depuis le début des années 80, Pékin n’a de cesse de manifester par des pressions sa volonté d’exercer un droit de regard sur la pratique religieuse de la communauté chrétienne de Chine. Au point de vouloir décider qui peut être ordonné évêque !

L’intransigeance du régime chinois en la matière peut paraître aberrante, mais l’histoire de l’Eglise a connu des précédents. Au XVIe siècle, les Eglises de plusieurs pays d’Europe ont réévalué leurs liens avec Rome, allant parfois jusqu’à provoquer des schismes dont les traces sont encore visibles de nos jours. L’Eglise anglicane, par exemple, est née du rejet officiel par le roi Henri VIII de la juridiction du pape sur l’Angleterre en 1534. Car l’universalité qu’entend défendre l’Eglise catholique se heurte en politique à la logique des territoires et de leur souveraineté. Alors, la Chine prépare-t-elle un nouveau schisme dans l’Eglise ? L’avenir le dira.

Denis Dambré
Collaborateur
Lefaso.net