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Licenciements, opération soja, riz paddy... :la SOPROFA déballe ses dossiers

Publié le lundi 4 octobre 2004 à 07h32min

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Suite à deux articles parus dans notre édition du 17 septembre, dans la rubrique "Opinions plurielles", la Société de promotion des filières agricoles (SOPROFA) a elle aussi décidé de donner son opinions. Elle tente par ailleurs de situer les responsabilités sur les problèmes majeurs que connaît actuellement la société. Le Directeur général adjoint de la SOPROFA, Mahamoudou Koné, nous a fait parvenir les articles suivants.

A propos du licenciement de personnels à la SOPROFA

Depuis un certain temps, la SOPROFA fait l’objet de très violentes critiques de la part de journaux de la place. Le moment ainsi que la manière choisis pour ces mises en scène laissent douter de la sincérité de ces auteurs à faire des critiques constructives que de vouloir se venger d’une situation.

En effet, les acharnements récents contre le Groupe Aiglon, à travers SODEGRAIN et SAVANA ainsi que la SOPROFA et certains de ses initiateurs coïncident bel et bien avec le début de la mise en oeuvre de la restructuration et de la réorientation de ces structures, du fait des difficultés évidentes qu’elles connaissent ; situation qui va malheureusement entraîner des pertes d’emplois, dont :
- 04 au niveau de la SOPROFA,
- 08 au niveau de la SAVANA,
- 18 au niveau de SODEGRAIN,
soit une trentaine au total pour l’ensemble de ces structures.

C’est bien à son corps défendant que la SOPROFA a opté pour cette solution après avoir exploré toutes les voies pour au moins sauver la maison et donc des emplois.
Pour le délégué autoproclamé des travailleurs au départ que nous avons bien voulu reconnaître par la suite pour féliciter les démarches, il n’y a pas eu de négociations. Pour lui, ils ont été licenciés abusivement et sans droits légaux, de même que le motif de licenciement n’est pas fondé.

Qu’en a-t-il été exactement ?

Eu égard aux difficultés d’ordre essentiellement économique que connaissent ces structures, et sans perspectives à court terme pour une sortie de crise devant permettre le maintien de l’ensemble du personnel, une trentaine d’agents devant être touchés par les mesures de restructuration, sont convoqués sur instruction de la Direction générale, pour une notification verbale à cet effet pour compter du 31 juillet 2004. La Direction générale a bien précisé que toutes les dispositions seront prises par l’employeur pour leur départ en bonne et due forme en ce qui concerne leurs droits.
Prenant la parole en premier lieu, monsieur Jules Ouédraogo, "porte- parole du personnel" reconnaîtra lui-même qu’il sentait venir la chose et qu’il se disait même que dans cette situation, s’il y avait compression, il serait certainement le premier à partir.

Ensuite, des questions furent posées par certains personnels qui souhaitaient savoir si en ce qui les concerne, il s’agissait d’une suspension de contrat ou d’un licenciement ? et sur la nature des droits légaux et leurs compositions exactes.

En réponse, il leur a donc été bien spécifié qu’en ce qui concerne la notification de ce jour, il s’agit bien d’une notification de licenciement pour éviter toute confusion, et qu’en ce qui concerne les droits légaux, il se composaient comme suit :
- les indemnités de préavis,
- les indemnités compensatrices de congés dus
- les indemnités de licenciement,
le salaire des derniers jours de travail (salaire de présence).

Il faut noter que ce jour-là il n’y a pas eu d’objections particulières par rapport ni au motif du licenciement ni au principe du licenciement : les uns et les autres s’interrogent surtout sur les conséquences de la perte d’emploi pour eux.
Après ces échanges, à la question de savoir s’il y avait d’autres préoccupations à prendre en compte, le "porte parole" dira que le personnel souhaite un temps de réflexion avant de se prononcer. Ce qui fut le cas.

Les jours suivants, après concertation, les travailleurs sollicitaient une rencontre avec la Direction , pour introduire des requêtes concernant les droits spéciaux au titre desquels ils demandent à ce que l’employeur puisse les accompagner dans leur départ, il a été signifié que compte tenu des difficultés réelles du moment, sans s’opposer à leur requête, nous ne voyons pas de disponibilité en ressources permettant d’accéder séance tenante à ces requêtes, mais que la question serait soumise au Directeur général absent à l’époque pour décision.

Après avis du Directeur Général, les travailleurs sont convoqués une troisième fois, pour leur expliquer que la Direction générale, bien que soucieuse du soulagement relatif que pourrait constituer la satisfaction d’une telle requête pour les travailleurs, se trouve dans le regret de leur octroyer un mois de salaire à titre de droits spéciaux.
En réponse , les travailleurs diront que selon les textes en vigueur, ces droits spéciaux se situent entre 03 à 12 mois, et demandent à la Direction de faire encore un effort, puis s’en suivent des échanges sur la compréhension exacte des droits spéciaux par les uns et les autres.

Les jours suivants, le DGA après consultation convoquait le porte-parole des travailleurs M. Jules Ouédraogo accompagné d’un autre pour leur porter l’information, selon laquelle le Directeur Général fixe la limite de ses possibilités d’accompagnement à 02 mois de salaire et pas plus, faute de moyens, et que ceux qui étaient consentants pour ces propositions pouvaient signer un protocole pour leur départ à l’amiable.

L’information fut donc portée à la base par leur porte-parole qui, les jours suivants, a sollicité et obtenu du DGA, une rencontre avec les travailleurs, rencontre au cours de laquelle M. Ouédraogo, porte-parole des travailleurs, commencera par remercier la direction pour sa disponibilité à les recevoir et de poursuivre que réflexion faite, deux mois de salaire au titre de droits spéciaux sont très insuffisants, pour finalement porter la requête à 12 mois compte tenu des difficultés à venir, surtout pour ceux dont lui qui doivent faire face à des échéances de prêts bancaires.

En réponse, le DGA précisera qu’il n’ y a pas lieu de remercier le staff de la direction pour sa disponibilité, en ce sens que les travailleurs concernés font toujours partie de la maison tant que les conditions de leur départ en bonne et due forme ne sont pas réalisées.

Sur la question des droits portés à 12 mois de salaire, la Direction réagira en demandant si cela était vraiment logique et accessible dans la conjoncture actuelle de la structure, parce que c’est à défaut de perspectives à court terme de pourvoir continuer à payer l’ensemble des travailleurs qu’elle est obligée d’en venir au licenciement, si elle était sûre de pouvoir payer 12 mois de salaire, pourquoi anticiper un licenciement puisqu’elle aurait encore le temps de voir venir.

C’est ainsi qu’en fin de compte, la Direction a invité les uns et les autres à réfléchir et à permettre à ceux qui étaient d’accord avec sa proposition de signer un protocole d’accord.
Bref, 11 personnes ont bien accepté signé le protocole d’accord en notre possession pour un départ à l’amiable. Pour la circonstance, nous avons donc saisi l’Inspection du travail pour solliciter son concours au règlement du problème. (cf. copie de la lettre).

Après maintes tentatives de conciliations, sur la base de l’article 38 proposé comme piste de solution, le collectif des travailleurs campe sur son refus de négocier, portant les revendications à 36 mois par la voix de leur avocat en décidant de porter le dossier en justice pour licenciement abusif dans un premier temps, puis tout dernièrement à 60 mois de dommages et intérêts.

Pendant le temps que durent les négociations, tous ces travailleurs sont payés et aucun licenciement n’a encore été notifié par écrit, et ce n’est effectivement que pour compter du 24 septembre 2004 que les contrats ont été résiliés de même que les droits légaux ont été payés du 28 au 30 septembre 2004, suivi de la remise des attestations de travail et des certificats de licenciement.
Les travailleurs ayant signé le protocole d’accord bénéficient bien sûr de deux mois de salaire au titre d’accompagnement.

Contrairement à ce que tentent de soutenir certaines opinions, ces recentrages jugés plus que nécessaires pour ces structures dont le schéma d’approvisionnement en matières premières passe par la SOPROFA, s’imposent pour leur survie dans la mesure où la SOPROFA, victime dès la première année de sa mise en oeuvre, défaillances dans son approche fondée sur l’appui à la production (appui/conseil et pré financement d’intrants) et la commercialisation, se voit dans l’obligation de se désengager de sa fonction d’appui à la production, pour se consacrer à sa fonction essentiellement commerciale telle que définie dans son objet.

Il faut rappeler qu’à ce jour, pour s’être investie pour plus de 4 milliards de francs CFA d’intrants en appui à la production, la SOPROFA, compte tenu principalement du non respect des contrats de production, n’a pu réaliser qu’environ 25% de ses objectifs projetés ; ce qui est à l’origine de tensions de trésorerie ne lui permettant pas d’honorer ses différents engagements vis-à-vis de certains de ses partenaires dont des fournisseurs de paddy essentiellement dans les délais prévus.

Malgré toutes ces difficultés malheureusement aggravées par celles liées à la commercialisation des céréales et du paddy dans le contexte qui prévalait, la SOPROFA s’est efforcée (et continue de le faire) à résorber progressivement l’encours des crédits producteurs dont le solde à ce jour est de 113 000 000 FCFA, pendant que le solde des impayés de crédits intrants producteurs n’évolue pratiquement pas et se maintient à 529 868 448 FCFA, sans espoir de récupération. Mais tout cela ne constitue soudainement plus la préoccupation pour certains qui se voudraient "impartiaux et fervents défenseurs de la cause des producteurs".

Dans un tel contexte, il est évident que la SOPROFA en tant que société à obligation de résultat positif pour justifier sa survie ne peut plus continuer comme auparavant et est obligée de recentrer ses activités et de revoir son approche, dans le cadre d’une restructuration et d’une réorientation qui, comme évoqué antérieurement, va malheureusement entraîner des pertes d’emplois à d es niveaux divers.

Les acharnements en réalité coïncident curieusement avec cette situation que des mécontents, dont "d’anciens" fervents défenseurs de la SOPROFA auprès de cette même opinion, parce que devant malheureusement être touchés par ses mesures, sans pleine satisfaction des résultats attendus des négociations quant aux droits spéciaux, ne se gênent pas d’exploiter à leur fin. En la matière, tous les moyens sont bons, dit-on, et la période également semble bien s’y prêter pour certains.

Pour en venir au traitement de quelques points avancés dans les différents écrits, il convient de relever la nécessité de préciser que la SOPROFA n’est ni un projet ni une structure de financement du développement agricole. Elle est une société d’économie mixte comme toute autre, avec également des objectifs de rentabilité et de résultats, pour ceux qui pensent pouvoir la rendre comptable de tous les problèmes des producteurs.

La SOPROFA n’a ni les moyens, ni l’ambition, ni pour objectif de se substituer à l’Etat pour la prise en charge des responsabilités du développement agricole en tous ses aspects de missions publiques pour les assistances multiformes et gratuites aux producteurs.
Ce préalable est pour répondre aux propos du genre :
" Le groupe ne s’intéresse qu’au profit et préfère privilégier les activités import export au détriment des filières céréalières".

Il est important que les critiques situent bien le cadre de certaines affirmations quand ils parlent des activités du Groupe Aiglon, de celle de la SOPROFA et des structures comme SAVANA, SODEGRAIN. Car il n’est un secret pour personne que le Groupe Aiglon présent partout ailleurs en Afrique, y mène des activités diverses, selon la structure et le pays.

En ce qui concerne le Burkina, le Groupe qui y était déjà présent avec SODEGRAIN et SAVANA, n’a composé en partenariat avec l’Etat que pour la création de la SOPROFA avec des objectifs clairs qui ne souffrent d’aucune ambiguïté comme on peut d’ailleurs le constater à travers les départements existants, les programmes effectivement développés et les productions concernées que sont les fruits et légumes, le riz, les oléagineux et les céréales où le Groupe s’est effectivement investi à coût de milliards de francs en amont comme en aval de ces filières, courant même le risque de s’intéresser à la filière céréalière au point d’en appuyer la production en préfinancement d’intrants, toute chose qu’aucun opérateur même national n’a accepté de faire en soutien au développement de l’agriculture.
Quant à son intérêt qu’au profit, cela est tout à fait logique pour une entreprise évoluant dans le contexte du système actuel.

L’Etat met 127 agents à la disposition de la SOPROFA de même que son parc

Cette question a déjà été traitée lors des toutes premières interpellations du ministre d’Etat Salif Diallo sur la SOPROFA. Il a clairement été expliqué que cette mise à disposition d’agents du réseau d’encadrement n’était pas gratuite, mais gérée par des protocoles d’accord prenant en compte la prise en charge par la SOPROFA de frais de fonctionnement relatifs à ces prestations.

Il en est de même pour les différentes prestations de l’INERA et de l DGPV pour le compte du programme semencier de la SOPROFA, et des preuves matérielles de ces prestations sont en notre possession.

Il faut même déplorer qu’en tant que partenaire actionnaire de la SOPROFA, sa participation à la constitution de son capital à hauteur de 25% ne représente que 125 millions de FCFA contre plus de 15 milliards d’investissements propres du Groupe, au titre des infrastructures et des frais de fonctionnement.

Compte tenu de l’importance de la SOPROFA qui apporte un plus dans le développement agricole du Burkina et pour favoriser une réponse efficace de la SOPROFA aux attentes des producteurs, cette structure, dans ces premières années de mise en oeuvre, méritait au contraire plus d’appui et de mesures d’accompagnement de la part de l’Etat.

Le Directeur général adjoint de la SOPROFA

M. Mahamoudou KONE


La SOPROFA à Maurice Oudet

Sous la rubrique "Opinions plurielles" avec pour titre "SOPROFA : le piège se referme", dans "Le Pays n° 3212 du vendredi 17 septembre 2004, M. Maurice Oudet écrit à propos d’un contrat d’achat de riz paddy auprès de la Coopérative agricole de Niassan (CANI) : "Les producteurs ont le sentiment que la SOPROFA se moque d’eux". Qu’en est-il exactement.
Le 16 juin 2004, la CANI signe avec la SOPROFA un contrat d’achat de riz paddy. Ce contrat porte sur la fourniture de 1000 tonnes de paddy et couvre la période de mi-juin à fin décembre 2004.

Du modèle de contrat

La SOPROFA, depuis sa création , a toujours acheté du riz paddy avec la coopérative CANI et également auprès d’autres coopératives (Vallée du Kou, Banzon, Bagré) ou de groupements de producteurs hors plaines irriguées. Le même type de contrat a toujours été soumis aux producteurs. Les éléments de variations concernent essentiellement la quantité de paddy à fournir, le prix du kilogramme, la durée de validité du contrat. S’agissant de la qualité du paddy, les normes à respecter sont toujours les mêmes, à savoir : fournir du paddy avec un faible taux d’impureté (2%), un taux ne dépassant pas 14%.

Les faits

Lors de la dernière rencontre entre les collèges de producteurs, transformateurs du riz paddy et commerçants, présidée par le Comité interprofessionnel du riz du Burkina (CIR-B), le prix du kilogramme de riz a été longuement discuté. Les propositions de prix faites par les transformateurs étaient de :
- 85 F CFA/kg pour les périmètres rizicoles dont le système d’irrigation nécessite un pompage d’eau (cas du Sourou) ;
- 80 F CFA/kg pour les périmètres rizicoles utilisant l’irrigation par gravité (Vallée du Kou, Bagré...).

Ces propositions n’ont pas reçu l’approbation des producteurs. Ainsi, les négociations pour la vente du riz paddy se faisaient au cas par cas. Donc avec CANI, après plusieurs rencontres, le prix de 90 F CFA/kg a été retenu par les deux parties. Après la signature du contrat, les enlèvements ont commencé le 19 juin 2004. Le contrôle des premiers stocks parvenus à l’usine indiquait un taux d’humidité élevé (18%). Nous avons immédiatement informé par téléphone le bureau de la CANI qui a promis sensibiliser les coopératives sur le séchage du paddy.

Cette situation ne s’améliorant nullement, nous avons adressé une correspondance le 1er juillet 2004 à la coopérative pour établir d’une part, le niveau des enlèvements au 30 juin 2004, et d’autre part inviter les responsables de la CANI à venir constater la qualité insuffisante du paddy dans un souci de transparence. Le 17 juillet 2004, une mission de la CANI a visité les cinq magasins de stockage du paddy. Ces magasins étaient transformés en aire de séchage où le paddy était régulièrement retourné chaque jour en vue de faire baisser le taux d’humidité.

La mission s’est également rendue à l’usine pour constater l’absence de décorticage de riz ; la qualité du paddy ne s’y prêtant pas. La délégation de la CANI nous a expliqué que la particularité de cette situation n’est pas seulement liée aux difficultés de séchage propres à la période de récolte (début d’hivernage) mais également à l’obligation faite aux producteurs de livrer à la coopérative les quantités de paddy selon le niveau de leur engagement. En effet, un contrôle rapproché visait à empêcher la vente à des tiers le paddy destiné à la coopérative. La conséquence est que certains producteurs, après battage au champ, conditionnaient le paddy et le transportaient au magasin de la coopérative sans séchage suffisant.

Au regard de ce qui prévalait, la SOPROFA, par lettre du 19 juillet 2004, informait la coopérative de sa décision d’arrêter les enlèvements. En effet, le non respect des normes de qualité entraînent de nombreux préjudices, notamment un surpoids du paddy dû au taux d’humidité élevé, les charges supplémentaires de séchage, de transport, l’impossibilité de décorticage du paddy au 19 juillet 2004, l’obligation de paiement de l’échéance de quarante millions de francs CFA (40 000 000), au 31 juillet 2004.

Par ailleurs, la SOPROFA a invité la coopérative à des négociations de nouvelles échéances de paiements des traites et les mesures à prendre pour un séchage adéquat de la quantité de paddy restante avant enlèvement. M. Maurice Oudet plaide pour que justice soit rendue aux producteurs. La SOPROFA n’est pas une fossoyeuse des intérêts des producteurs. Bien au contraire, elle est créée pour aider les producteurs. Tout laisse croire que M. Oudet est soit sous-informé, soit de mauvaise foi et manque cruellement d’impartialité. C’est vrai qu’il est facile de s’attirer la sympathie de l’opinion en jouant les défenseurs des sans-voix comme M. Oudet tente de présenter les producteurs.

Le taux d’humidité de 14% exigé pour que le paddy soit décorticable n’est pas une invention de la SOPROFA. Tout producteur sait rien qu’au toucher quand un paddy est suffisamment sec. Le paddy livré par la CANI germait dans certains sacs. La délégation qui a visité nos magasins l’a bien constaté. La SOPROFA ne pouvait poursuivre l’enlèvement du paddy dans ce contexte. M. Oudet peut s’adresser à la CANI pour éclairer sa lanterne. Le prix du kilogramme n’est jamais fixé unilatéralement. Il intervient après des discussions avec les producteurs. Ce prix tient compte du cours du marché, et n’est nullement stable. M. Maurice Oudet qui apporte sa contribution aux producteurs en leur vendant leur riz décortiqué ne nous dira pas le contraire sur ce point.

Le mode de paiement arrêté avec les producteurs n’a jamais associé M. Maurice Oudet qui, seul, connaît le secret de l’affirmation gratuite d’une promesse de vingt cinq millions (25 000 000) faite à la CANI. Les portes de la SOPROFA restent ouvertes à M. Oudet pour une meilleure connaissance de la structure, de son action auprès des producteurs.

Le Directeur général adjoint de la SOPROFA
Monsieur Mahamoudou KONE


A propos de l’operation soja

Le jour même du lancement de l’opération soja, se tenait une rencontre avec les producteurs, rencontre au cours de laquelle Monsieur le Ministre d’Etat Salif Diallo insistera sur la nécessité d’établir effectivement des contrats de production et d’achat avec les producteurs que chaque partie devrait respecter.

Et le Ministre, séance tenante, d’inviter la SOPROFA à organiser une seconde rencontre dans les brefs délais pour un accord sur les différentes propositions du prix, ce qui a été fait lors d’une mission conduite par le chef de département soja qui après l’annonce du prix d’achat bord champs de 90 F/Kg a même déposé des modèles de contrats pour d’éventuels producteurs intéressés auprès de la Direction Provinciale de l’Agriculture chargée de recenser les producteurs contractuels pour le compte de la SOPROFA.

Relancé incessamment à plusieurs reprises pour avoir une situation des producteurs contractuels à temps pour l’organisation de la campagne de collecte ainsi que la mobilisation des ressources, les Directions Régionales du Centre-Est et de l’Est finiront par faire parvenir à la SOPROFA une liste de 102 contrats pour une production estimée de 86,5 tonnes de soja au profit de la SOPROFA (cf. récap. des contrats et copies de lettres de relance à l’attention de la direction Régionale).

Il faut d’ailleurs préciser que dans ces différentes correspondances, la SOPROFA insiste sur ces engagements d’achat vis-à-vis de ses producteurs contractuels en priorité, et n’était nullement obligée de racheter toute quantité produite hors contrat, sauf si elle en éprouvait le besoin pour des opportunités du marché (cf lettre DR avec ampliation Secrétariat Général du Ministère de l’Agriculture). Quant à la Direction Régionale de l’Est, elle a confirmé par écrit l’engagement des producteurs à faire du soja, mais pas en commercialisation avec la SOPROFA (cf. lettre de relance à l’attention du DR Centre-Est).

Après récolte, la Direction Régionale du Centre-Est informait par lettre la SOPROFA de l’opportunité d’organiser la collecte et la commercialisation. Une équipe fut dépêchée sur les sites du 9 au 15 février, pour en fin de compte constater que seuls quelques producteurs avaient répondu à l’invitation de l’équipe de collecte, pour des quantités nettement en deçà des tonnages escomptés des contrats, qui furent effectivement payées et suggestion avait été faite aux agents d’agriculture pour la mobilisation des stocks restants, pour faciliter la mission de l’équipe SOPROFA. Mais les quantités n’ont guère évolué significativement ; et pour cause, les producteurs après avoir bénéficié de préfinancement des semences de soja par la SOPROFA ont plutôt choisi d’autres débouchés commerciaux pour la plupart d’entre eux. (cf lettres DR Agriculture du Centre-Est et de l’Est).

Preuve que la SOPROFA n’impose pas du tout des conditions aux producteurs et que les prix d’achat sont soumis à des discussions avec les producteurs par l’intermédiaire des Directions Régionales d’Agriculture chargées du recensement des contrats auprès des producteurs.
La défaillance de l’opération soja que Monsieur Ouédraogo tente d’exploiter à ses fins n’est malheureusement pas le bon exemple ; car il ne fait qu’illustrer plutôt les risques liés au préfinancement, et au non respect des contrats par certains producteurs.

C’est plutôt la SOPROFA qui dans cette opération devrait se plaindre pour avoir commandé de la semence et la transporter jusqu’aux producteurs à crédit pour ne récupérer ni le tonnage escompté, ni le remboursement intégral de la semence préfinancée, comme cela s’est passé pour la semence, les pesticides et les engrais préfinancés sur la tomate, le riz et le maïs.

Le Directeur Général Adjoint de la SOPROFA,
Monsieur Mahamoudou KONE

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