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Piraterie : De nouvelles stratégies pour une lutte permanente

Publié le lundi 4 octobre 2004 à 07h32min

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La piraterie constitue de nos jours l’une des plaies du système promotionnel de nos artistes qui se saignent tant intellectuellement, physiquement que financièrement pour produire leurs œuvres. Ce qui est navrant, c’est que ces pirates œuvrent désormais presqu’à visage découvert et narguent impunément l’autorité pour bâtir leur empire.

Point besoin d’enquête pour s’en rendre compte. Le phénomène est d’autant plus grave que tout le monde est victime d’une manière ou d’une autre du comportement irresponsable de ces voleurs. Certes, les artistes paient le plus lourd tribu parce qu’ils sont les premiers concernés, mais à voir de près, on se rend compte que l’action des pirates a des répercussions négatives sur toute la chaîne de production et de consommation.

Du producteur au consommateur simple en passant par les commerçants honnêtes, chacun ressent à un moment donné les effets de la piraterie. Le producteur, tout comme le commerçant honnête, victimes de la concurrence déloyale de ces pirates, ne peuvent qu’être limités dans leurs actions commerciales. Par exemple, ne payant aucune charge ni taxe dans la reproduction d’une cassette, le pirate peur s’amuser à la revendre à 500 FCFA alors que dans les normes, la cassette coûte 1200 FCFA.

La force de frappe de ces pirates est telle que dès qu’une nouvelle œuvre franchit la porte des maisons de production, le marché est aussitôt inondé par les fausses copies à moindre coût. Le consommateur qui croit avoir fait une bonne affaire en achetant ces œuvres piratées, tombe souvent lui aussi dans le piège, parce que la qualité n’y est pas. Il peut être amené à acheter la même cassette deux ou trois fois s’il tient réellement à l’œuvre.

En somme, personne ne gagne dans cette affaire si ce n’est bien sûr les pirates et leurs acolytes qui en font un commerce florissant, illégal sans être réellement inquiétés. Et pourtant la piraterie et la contrefaçon constituent des délits dans notre pays.

C’est un constat et une réalité qui interpellent tout le monde mais en premier lieu le ministre en charge de la culture qui a décidé de l’organisation de journées nationales de lutte contre la piraterie à partir de ce lundi 4 octobre. Durant trois jours, du 4 au 6 octobre, plusieurs actions seront menées de concert avec des personnes ressources, en vue de sensibiliser davantage mais également d’élaborer des stratégies de lutte commune en la matière.

Le Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA), malgré sa bonne volonté ne peut réussir ce combat car la piraterie a plusieurs visages et constitue l’une des plus grandes infractions dans notre pays. Pour ce faire, des partenaires tels que la douane, la justice, la presse etc, seront beaucoup sollicités pour accompagner le ministère en charge de la culture dans cette lutte qui doit être désormais permanente.

Ces journées, premières du genre à l’échelle nationale, constituent un signal fort des autorités dans cette lutte qu’elles veulent à tout prix gagner pour le bonheur de nos artistes et la revalorisation de notre patrimoine culturel assez riche mais mal exploité.

Zakaria YEYE
Sidwaya

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