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MANDAT D’ARRET CONTRE BLE GOUDE : L’heure de la justice a sonné pour le leader des Jeunes patriotes

Publié le mardi 5 juillet 2011 à 02h29min

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On croyait les dignitaires du régime de Laurent Gbagbo qui ont pu s’exiler avant ou après la date fatidique du 11 avril 2011, à l’abri de toute poursuite judiciaire avec l’arrivée des nouvelles autorités. Mais ils doivent commencer à s’inquiéter car ils ont toutes les chances de ne pas pouvoir se couler des jours paisibles dans leur pays d’accueil. Du fait notamment des mandats d’arrêt internationaux lancés le 1er juillet dernier par la justice ivoirienne contre des anciens pontes du régime Gbagbo.

Au nombre d’eux, il y a le très emblématique Charles Blé Goudé, général de la rue, leader des Jeunes patriotes et ex-ministre de la Jeunesse et de l’Emploi. Blé la machette ou Blé gourdin, autres surnoms de l’ex-patron de la FESCI (Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire), et d’autres anciens ministres en fuite, sont recherchés pour « vol aggravé, détournement de deniers publics, pillages, concussion et atteinte à l’économie publique » commis durant la crise postélectorale.

La justice est en marche aussi contre eux comme elle l’est déjà contre ceux de leurs homologues du défunt pouvoir qui n’ont pas eu la « chance » de s’exiler. L’heure de la justice a donc sonné pour tous ceux de l’ancien régime qui ont des comptes à rendre pour s’être accrochés au pouvoir qu’ils avaient pourtant perdu dans les urnes. A coup sûr, cela risque de contrarier les projets de Blé Goudé qui, il n’y a pas longtemps, faisait savoir dans la presse qu’il comptait rentrer bientôt en Côte d’Ivoire pour prendre part au processus de réconciliation et pour redonner un coup de fouet à sa carrière politique. Mais avant tout, il doit passer par la case justice.

Et cela risque de se faire maintenant contre son gré. Si tout se passe bien, Blé Goudé sera amené manu militari pour répondre des actes posés en tant que leader des Jeunes patriotes. Maintenant, la question qui se pose est de savoir si les pays qui accueillent ces exilés politiques accepteront de les livrer à la justice ivoirienne. On pense ici au Ghana qui abriterait un bon nombre de ces dignitaires déchus dont Blé Goudé qui avait été donné d’abord pour mort puis réfugié au Bénin, au Zimbabwe, etc. Cette question a toute son importance au regard de la non-application apparente par bon nombre de pays, de l’interdiction de voyager prise par l’ONU et l’Union européenne (en plus du gel des avoirs à l’extérieur). Si cette sanction avait été effectivement appliquée, Blé Goudé et tous ceux qui ont pu s’enfuir de la Côte d’Ivoire n’auraient pas pu le faire. Ils allaient immédiatement être arrêtés et renvoyés dans leur pays.

Des considérations humanitaires ont peut-être prévalu à leur accueil dans les pays où ils cherchaient asile mais le constat est qu’une sanction internationale n’a pas été appliquée. Aussi n’y a-t-il pas de risque que l’on continue à arguer des mêmes motifs pour ne pas exécuter les mandats d’arrêt internationaux lancés contre des personnes qui n’ont pas hésité à mettre leur pays à feu et à sang ? En attendant, une chose est au moins sûre : l’heure de la justice a sonné pour Blé Goudé et les autres. Et tôt ou tard, ils devront répondre devant la justice ivoirienne ou internationale des faits qui leur sont reprochés. C’est cela aussi la justice. Elle est lente par nature mais finit toujours par alpaguer tous ceux qu’elle poursuit, parfois depuis des années.

Séni DABO

Le Pays

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