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CAMPAGNE COTONNIERE 2011-2012 : Le chef de canton de Karangasso-Vigué lève le boycott

Publié le mercredi 15 juin 2011 à 02h30min

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Le département de Karangasso-Vigué dans la province du Houet, entre de plain-pied dans la campagne cotonnière 2011-2012. Le chef de canton, Bamory Ouattara, entouré d’autres notables, a donné le top de départ de cette campagne le mercredi 8 juin 2011 dans son champ. Par cet acte, il a aussi levé le mot d’ordre de boycott de la présente campagne lancé par des cotonculteurs de son canton.

Il s’appelle Bamory Ouattara, et est le chef de canton de Karangasso-Vigué, localité de la province du Houet, situé à une cinquantaine de kilomètres de Bobo. Bien que non- cotonculteur, il a décidé cette année, de cultiver le coton pour encourager les siens à en produire et met ainsi fin au projet de boycott de la campagne cotonnière 2011-2012. En effet, Karangasso-Vigué était un de ces vllages qui ne voulaient pas entendre parler de coton cette année tant que leurs revendications d’amélioration de la filière n’étaient pas satisfaites. Le mercredi 8 juin 2011, après avoir consulté les différents villages et hameaux de culture rattachés à Karangasso-Vigué, le chef de canton a été le premier à labourer son champ et commencer le sémis.

Le tout en présence des autres notables du département. Pour lui, les revendications qui risquaient de compromettre la campagne n’avaient plus leur raison d’être vu que le Premier ministre a invité les uns et les autres à semer tout en continuant le dialogue. Au regard de la place du coton dans l’économie de la localité, le chef de canton est sorti de sa réserve et a appelé les autres au travail. "La saison s’est déjà installée. Et nous ne pouvons plus continuer dans cette tergiversation. C’est pouquoi j’appelle les miens à aller occuper leurs champs en attendant que le gouvernement voie comment nous soutenir", a-t-il fait savoir.

Dans son champ situé à quelques dizaines de kilomètres du village, toute son équipe était en place ; un tracteur labourait la terre. Il n’a qu’un hectare, juste pour donner l’exemple. Des représentants de Dan, Somadjina, Gnanwè étaient présents pour s’assurer de la fin effective du boycott. La nouvelle a été bien accueillie par les cotonculteurs de Karangasso-Vigué. "La question de boycott de cette campagne a effectivement suscité des remous ici dans notre village. Et c’est pour cela que le chef lui-même est sorti de sa réserve pour donner des instructions conformément aux déclarations du Premier ministre, afin que nous allions de l’avant au lieu de nous attarder dans des débats inutiles. Nous remercions le chef pour sa sagesse qui nous a permis de nous sensibiliser entre nous pour produire le coton.

Ce que je veux demander aux autres, c’est de reconnaître que le coton est le pilier de développement dans nos milieux ruraux. Toute localité s’identifie par son développement local, et le coton constitue la base de notre économie", a déclaré Adama Ouattara, notable du village de Dan.

Par rapport à ceux qui arrachent les plants de coton de leurs camarades, le chef de canton a répondu qu’une telle attitude est bannie par la coutume. Et que toute personne qui s’amuserait à faire cela est ennemi de la nature. "Chacun est libre de produire ou pas du coton", a-t-il ajouté. Pour Harouna Ouédraogo, les cotonculteurs doivent tous regarder vers le futur. Barakatou Ouattara, qui est lui aussi notable d’un autre village, est du même avis. "Ici, a-t-il dit, on ne peut rien faire sans le coton. Notre objectif est de produire en grande quantité pour combler nos attentes.

En tant que fils de ce pays, je souhaite vivement que les gens écoutent le message d’appaisement du Premier ministre et produisent pour le bonheur de notre nation. J’ai personnellement préparé 5 hectares, mais je compte augmenter la superficie, car il y va de mon intérêt".

Josias Zounzaola DABIRE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 juin 2011 à 22:51 En réponse à : CAMPAGNE COTONNIERE 2011-2012 : Le chef de canton de Karangasso-Vigué lève le boycott

    Dire qu’ici on ne peut rien faire sans le coton est une hérésie comme s’il n’était pas possible d’avoir d’autres spéculations plus rentables et moins nuisibles pour l’environnement. On pourrait faire à la place du coton du soja par exemple qui pose bien moins de problèmes environnementaux que le coton et permettre ainsi au burkinabè d’avoir de l’huile non OGM et du tourteaux pour le bétail

    • Le 16 juin 2011 à 19:55, par bb En réponse à : CAMPAGNE COTONNIERE 2011-2012 : Le chef de canton de Karangasso-Vigué lève le boycott

      je m’adresse au Monsieur qui dit qu’il ya mieux que le coton.
      je suis un cadre de la sofitex chargé de refléchir et de proposer une spéculation alternative au coton. vous voyez déjà que la sofitex est sur le dossier. j’ai décidé de m’adresser à vous en espérant que vous savez ce que vous dites càd vous avez une quelconque expertise en la matière( diversification), si c’est le cas, alors veuillez me contacter au baron_lebo@yahoo.fr pour échanger.

  • Le 20 juin 2011 à 11:10, par yaro En réponse à : CAMPAGNE COTONNIERE 2011-2012 : Le chef de canton de Karangasso-Vigué lève le boycott

    Cela fait plus de 15 ans que dans mon village situé dans la province des Banwa dans la région de la Boucle du Mouhoun, j’ai milité pour arrêter de produire du coton. En effet, tout petit, dans les années 1972..., j’ai produit le coton avec mes parnts et depuis 15 ans, je vois tout le mal que cela a entraîné dans notre région. Je suis désolé de constater qu’un chef de canton qui ne cultivait pas le coton soit aujourd’hui le pote parole des cotonculteurs. C’est dommage pour ce monsieur de casser l’union des cotonculteurs qui pour une fois avaient les moyens de se faire entendre. On ne peut pas dire aux cultivateurs, allez semer du coton et on discutera après des conditions d’achat et autres conditions. Je crois que les prix des intrants sont déjà fixés... Affaire à suivre...

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