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Promotion du petit élevage en zone périurbaine : Le ministre Jérémie Ouédraogo au contact des réalités dans la Kossi

Publié le mardi 14 juin 2011 à 01h34min

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Le ministre des Ressources animales, Jérémie Ouédraogo, a effectué les 09 et 10 juin 2011 dans la Kossi, région de la Boucle du Mouhoun, une visite d’unités d’élevage individuelle réalisées dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Appui à l’amélioration et à la gestion durable du petit élevage en zone périurbaine de Bobo-Dioulasso et Nouna ».

Le ministre des Ressources animales, Jérémie Ouédraogo, était à Nouna et ses environs pour voir les réalisations du projet « Appui à l’amélioration et à la gestion durable du petit élevage en zone périurbaine de Bobo-Dioulasso et Nouna », lequel est expérimenté dans ses deux localités (une grande ville et une moyenne) sur une période de trois ans (juin 2009 à juin 2012) avec le soutien de la FAO et de la coopération italienne. D’un montant global de deux cent soixante quatorze millions huit mille sept cent vingt cinq (274.8725) CFA, ledit projet vise à promouvoir l’amélioration et la gestion durable du petit élevage auprès des couches les plus vulnérables (femmes, jeunes, rapatriés) afin de lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Pour ce faire, il s’est agi de mettre en place 200 unités d’élevage individuelles dont au moins 50% gérées par des femmes, en vue de générer des revenus consistants, de contribuer à la fixation des jeunes dans leurs terroirs et à l’investissement des rapatriés dans leurs villages d’origine, enfin de renforcer les capacités techniques, économiques et organisationnelles des bénéficiaires. Selon le chef du projet, Zacharia Sorgho, les parents au village ont des systèmes limités (celui intensif surtout) dans leur approche de l’élevage. La démarche du projet à consister donc après le renforcement des capacités techniques, à fournir aux bénéficiaires, des abris de semi-liberté pour les animaux (volaille, ovins, porcins), des intrants zootechniques (aliments, maïs fourrager, soja, légumineuse fourragère), des produits vétérinaires (antibiotiques, vaccins, vitamines, déparasitants) des pesons et des pulvérisateurs.

L’aspect renforcement des capacités techniques a consisté en la formation de vingt-trois (23) agents d’encadrement et de 206 promoteurs en techniques de petit élevage, de 300 personnes à la gestion d’une coopérative, enfin à la mise à disposition de manuels de formation et de fiches techniques concernant l’alimentation, les infrastructures d’élevage, la santé animale.

Un taux de réalisation physique de 90% et financière de 97, 33%

Pour découvrir la réalité du terrain après deux ans de mise en œuvre du projet, le ministre Jérémie Ouédraogo s’est rendu d’abord à Bagala, localité située à 15km de Nouna et où le type d’élevage diffusé est l’élevage traditionnel amélioré de poulets. Là, deux promoteurs, Mme Zonou Yilomou et Alain Coulibaly, tous du groupement Panissin, ont bénéficié chacun d’une unité de production de la volaille. Chacun a démarré son projet avec un effectif initial de dix (10) poules et deux coqs (de race) respectivement le 09 août 2009 et le 10 août 2010. Au jour d’aujourd’hui, Mme Zonou possède 71 poussins, 22 poulets et 53 pintadeaux. Elle a vendu 68 poulets ( en raison de 1500f CFA, l’unité) , offert cinq et consommé sept. Quant aux pertes, elle a enregistré 13 cas de mort. Le jeune Alain Coulibaly, lui, possède aujourd’hui dans son poulailler, 78 poussins, 14 pintadeaux et 42 poulets. Il a malheureusement, perdu 15 poulets, mais a pu vendre 56, consommé cinq et offert cinq autres.

La 3è unité de production de volaille qui a reçu la visite du ministre se situe au secteur N°6 de Nouna. Les promotrices sont les dames, Alima et Sita, épouses Fofana. Elles sont membres du Groupement Djidja et ont démarré leur unité de production en octobre 2010 avec 20 poulets et 4 coqs. Au passage du ministre, le poulailler comprenait 120 poussins et 150 poulets. Depuis le début de l’activité, elles ont pu écouler sur le marché, 140 poulets, consommé 20 et fait don de 06. A chaque arrêt, le ministre a félicité les bénéficiaires pour le rendement obtenu et les a exhortés à poursuivre les efforts pour faire en sorte de tirer le maximum de revenus, mais aussi faciliter le soutien à d’autres membres de leur groupement respectif.

A Bagala d’ailleurs, le représentant des producteurs, Coulibaly Pagassin a promis, dans un an, l’organisation d’une journée de commercialisation de la volaille, car ils seront en mesure d’écouler dix mille têtes. Après Bagala, le ministre Jérémie Ouédraogo a mis le cap sur Kolonkoura à la sortie Est de Nouna. Là, le ministre a découvert des unités de production ovine gérées exclusivement par des femmes. Le taux de rendement est aussi jugé satisfaisant, car en moins d’un an, les troupeaux de s Cissé Assita et Diallo Aouzèta du Groupement Djidja commencent à croître avec des mises bas et des prévisions intéressantes pour les jours à venir.

Le dernier volet du petit élevage qui a intéressé le ministre est celui des unités de production porcine. Celles visitées sont toutes situées à l’intérieur de la ville de Nouna. Au secteur N°4, Mme Diarra Odile, du Groupement Sewesse, gère une unité. Elle a démarré l’activité d’élevage en juillet 2010 avec deux truies gestantes. Aujourd’hui, sa porcherie compte 31 porcelets. Elle a perdu cinq, mais a pu vendre une quinzaine. Elle a relevé qu’à partir de deux mois, les porcs peuvent se vendre entre 10.000 F CFA et 15.000 FCFA. Le rendement est encore plus notoire chez Mme Sidonie Koné du Groupement Wekani. Au démarrage, il y a à peine un an, elle possédait deux truies (dont une gestante), deux porcelets et un verrat. Maintenant, elle a en plus du verrat, des deux truies, six porcelets. Elle a déjà mis sur le marché dix-sept (17) porcelets. La dernière promotrice qui a séduit le ministre des Ressources animales est Me Marthe Kiénou. Au démarrage de l’activité en juillet 2010, elle n’avait que deux truies gestantes.

Aujourd’hui, sa porcherie compte deux truies, et trois porcelets. Elle a déjà écoulé quinze. Dans sa présentation, elle a noté avoir contribué au crépissage de la maison de son fils par le biais de l’élevage et construit une autre petite porcherie pour accroître la capacité d’accueil. Les visiteurs ont aussi pu se rendre compte que son alphabétisation lui a permis d’avoir un cahier de tenue de compte. Elle a affirmé pouvoir engranger près de deux cent mille en une sortie de vente.

A l’issue de la visite, le ministre a signifié toute sa satisfaction pour les réalisations accomplies, grâce au projet : « c’est une réelle satisfaction de voir à quel point les femmes se sont approprié les techniques en matière de petit élevage. Avec des réalisations qui ont débuté à peine un an pour certaines, elles se retrouvent aujourd’hui, avec des productions qui ont déjà généré pour certaines deux cent mille francs CFA. Je viens de vivre la réalité du fait que l’élevage est un domaine de création de richesses, pour peu que nous y mettions du renforcement des capacités, un peu plus d’investissement individuel et collectif. »

Pour le ministre, les réalisations opérées dans le cadre du projet sont des éléments concrets de lutte contre la pauvreté. Aux bénéficiaires qui ont souhaité plus de renforcement des capacités, le ministre a laissé entendre qu’une autre phase de formations est prévue avant la fin du projet pour permettre à tout un chacun d’œuvrer à la promotion du petit élevage.

Ismaël BICABA (elbicab@gmail.com)

Sidwaya

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