LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Quand le peuple approuve

Publié le mercredi 8 juin 2011 à 21h32min

PARTAGER :                          

La mutinerie militaire qui a éclaté le mardi 31 mai à Bobo-Dioulasso a connu son dénouement le Vendredi 3 juin 2011 avec l’intervention d’unités de l’armée burkinabè. Une action qui a été largement saluée par les Burkinabè.

« La force était-elle la seule solution pour résoudre le problème ? » Cette phrase est souvent entendue dans la bouche des Burkinabè comme un questionnement après l’intervention de l’armée pour mettre fin aux errements de la soldatesque dans la garnison de Bobo-Dioulasso. La violence du dénouement semble être vécue comme de l’énergie perdue parce qu’avec la bonne volonté affichée par le Gouvernement et surtout le président du Faso qui dès les premières heures de la crise a opté pour celui-ci, le dialogue suffisait largement pour sortir le pays de ce mauvais pas. Une démarche normale pour un homme qui a mis toute son énergie dans la résolution avec l’art de l’arbre à palabre dans pratiquement toutes les crises qui sont survenues dans la sous-région.

Malheureusement les revendicateurs ont pris cette sagesse de Blaise COMPAORE pour de la faiblesse ou à tout le moins un manque d’autorité. Les populations qui ont été les victimes de ces actes de vandalisme avaient commencé à critiquer cette trop grande magnanimité du Chef de l’Etat à l’égard des hommes qui ont cru que le simple fait de pouvoir manipuler une arme à feu conférait un droit en dehors du cadre républicain. C’est pour ça que des voix avaient commencé à s’élever pour dire « trop, c’est trop » face à cette folie dévastatrice des militaires qui retournent impunément les armes acquises à la sueur du front du peuple pour sa défense contre le même peuple.

En décidant le 3 juin de mettre fin à cette dérive dont les conséquences sont incalculables, les autorités ont rassuré les populations et montré aux fauteurs de troubles qu’il y avait une ligne à ne pas dépasser. Cette œuvre salvatrice malgré son coût humain a suscité l’adhésion des Burkinabè qui savent qu’ils peuvent maintenant dormir tranquilles parce que les hommes honnêtes qui ont choisi le métier des armes pour les protéger même au péril de leur vie savent faire leur devoir le moment venu. Rarement une action de la force publique a autant rencontré l’unanimité au Burkina. Les populations, toutes couches sociales confondues, ont été touchées par les méfaits de ce mouvement qui est vite allé au-delà de la simple revendication pécuniaire. Sinon, la mutinerie de Bobo-Dioulasso n’avait pas sa raison d’être.

Quelques jours avant le déclenchement du mouvement, le Premier ministre en personne, le Chef d’Etat major général des armées sont tous passés par Bobo-Dioulasso pour rassurer tout le monde de la disposition de l’Etat à résoudre les problèmes qui se posent à la Nation. L’occasion était donc belle pour eux de poser leurs préoccupations afin d’avoir des solutions. Malheureusement, ces gars qui avaient plus tendance à être des voyous et de rebelles que d’hommes responsables sont entrés en action.

En pillant les commerces et surtout en cachant beaucoup d’armes, l’amélioration des conditions qui a guidé les mouvements précédents dans les autres casernes n’était visiblement pas le souci premier des mutins de Bobo-Dioulasso. On dira que les mutins de Ouagadougou ont fait la même chose sans être inquiétés, mais comme nous l’avons dit plus haut le Président du Faso a utilisé la méthode pour soigner le mal avec le dédommagement des victimes. Et cela ne saurait être compris comme un encouragement ou un aval à ces méfaits.

En tout cas les Burkinabè ne cesseront pas de sitôt de remercier les forces de sécurité qui ont rétabli l’ordre et la quiétude dans la République. La Manifestation « pacifique » est un élément fondamental dans un Etat de droit. Il est intolérable que des gens mal intentionnés lui donnent le qualificatif de violence qui les arrangent et l’utilisent impunément pour supplicier d’honnêtes citoyens en dépouillant en quelques minutes le fruit de tant d’années de labeur.

Ceux qui voyaient en ces mutineries une occasion inespérée d’accéder au plus vite aux hautes charges de l’Etat auront compris que le Burkina est gouverné et bien gouverné. Ils retourneront désormais plusieurs fois la langue dans la bouche avant de parler de vacance du pouvoir et demander le départ du Président du Faso. Blaise COMPAORE est sans doute le premier à regretter ce dénouement sanglant en tant que président de tous les Burkinabè, mais il avait le devoir de répondre à l’appel du peuple qui vivait dans la psychose de l’insécurité..

Ahmed NAZE
L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 juin 2011 à 16:32, par sophia En réponse à : Quand le peuple approuve

    Pour ma part j’aurai prefere qu’on tue tous les mutins de Bobo car leur mouvement n’a aucun sens.
    Parmis ceux qui ont ete arretes si l’on identifie les violeurs, qu’on les fasse avaler leur membre avant de les terminer.
    Parlant de Blaise, n’eut ete l’affaire Norbert ZONGO, ya pas president mieux que lui.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique