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Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

Publié le mardi 31 mai 2011 à 01h47min

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Disons les choses telles qu’elles sont : le Burkina Faso est confronté, actuellement, à une crise de croissance majeure. Qui pourrait s’en étonner ? Il y avait, en 1985, moins de 8 millions d’habitants (population résidente) ; il y en a aujourd’hui entre 14 et 15 millions ! En 1985, le nombre de salariés était de 50.730, soit 1,4 % de la population active ; l’espérance de vie à la naissance n’était que de 42 ans ; la population était rurale à 86,4 % ; 85 % des actifs opéraient dans l’agriculture et l’élevage ; le taux de scolarisation primaire ne dépassait pas les 28 %.

Je tire ces informations de la « première conférence de table ronde des partenaires pour le développement du Burkina Faso » qui s’était tenue à Genève les 23-24 mai 1991 sous les auspices du PNUD (son directeur régional pour l’Afrique était le Burkinabè Pierre-Claver Damiba). L’économie burkinabè était alors essentiellement « publique » ; le pays comptait une centaine d’entreprises d’Etat et assimilées et l’administration absorbait l’essentiel des cadres du pays ; les maîtrisards en activité au sein de cette fonction publique (administration + entreprises étatiques et para-étatiques) ne dépassait pas les 3.500 personnes !

Le Burkina Faso a bien changé depuis. L’espérance de vie a gagné dix ans au moins, l’urbanisation frôle désormais les 20 % de la population et le nombre de diplômés a explosé même si l’analphabétisme demeure une des plaies du pays. Mais, dans le même temps, la création d’emplois qualifiés a été confiée au secteur privé tandis que la fonction publique a cessé d’être la voie royale pour les nouveaux diplômés. Le 31 juillet 1988, dans le numéro de Carrefour africain « spécial An V », le camarade président Blaise Compaoré était interviewé par le rédacteur en chef de ce magazine (fondé le 28 mars 1959 !), un certain Luc Adolphe Tiao (aujourd’hui premier ministre). Interrogé sur « les tâches prioritaires » du nouveau régime (la « Rectification » n’avait pas encore un an), le camarade Blaise avait répondu : « Avant tout, il faut organiser le peuple, qu’il assure pleinement ses responsabilités dans le processus révolutionnaire. Au-delà de l’organisation, il y a la base matérielle à transformer. Ce qui doit être prioritaire pour nous, c’est développer les forces productives, développer les forces productives, encore développer les forces productives. Voilà le combat qui nous revient ». Il ajoutait par ailleurs : « Il faut le répéter, il existe un lien indissoluble entre le développement des forces productives et le social qui n’en est que l’excroissance ».

Eh oui, « il faut développer les forces productives ». La « Rectification », motivée en cela par le FMI et la Banque mondiale (la réunion de Genève, au printemps 1991, était une étape préalable à la mise en œuvre formelle d’un Programme d’ajustement structurel), a confié cette tâche aux opérateurs privés, nationaux et étrangers. Mais on ne peut pas dire que cette politique ait, véritablement, porté ses fruits en matière d’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur. D’où une réelle frustration. Alors qu’ils arrivent chaque année, par centaines, sur le marché du travail, ils constatent que les offres d’emplois sont anémiques dans le secteur privé ; et que l’administration n’offre plus de débouchés. La frustration est d’autant plus forte que le Burkina Faso a été, « Révolution » oblige, un pays où la jeunesse avait réellement pris le pouvoir.

Les jeunes Burkinabè qui ont pris le pouvoir en 1983 l’ont conservé depuis. Pour une raison simple : ceux qui sont devenus des cadres politiques, administratifs, économiques avaient trente ans et n’ont jamais acquis d’autre expérience professionnelle que celle-là. Des officiers et des universitaires plus aptes à manier les armes pour les uns, la dialectique pour les autres. Hors de la politique et de l’administration, point de salut. Aujourd’hui, ils tendent à former une oligarchie qui s’accroche au pouvoir parce que c’est, pour eux, l’assurance du « pain quotidien ».

Ceux qui dirigeaient le pays dans les années 1990 sont encore ceux qui le dirigent actuellement : ils avaient 30 ans ; ils n’ont pas encore l’âge de la retraite. Et, pour dire les choses brutalement, personne ne sait qu’en faire. Les « dégagés » du gouvernement de Tertius Zongo (à commencer par Zongo lui-même), mais également les ministres qui ont, au fil des ans, perdu leur portefeuille, sont dans l’attente d’un point de chute qui leur assure un revenu et un train de vie comparable à celui qu’ils avaient quand ils étaient en « activité ». Mais les ambassades ont fait le plein des « ex » ; les rares entreprises publiques aussi. Dans les cabinets ministériels, on s’observe l’un l’autre dans une ambiance délétère. Et à la présidence du Faso, il y a trop plein de « conseillers ». De leur côté, les cadres intermédiaires font la chasse aux « parallèles », ces jobs bien payés qui relèvent bien plus du copinage que de la reconnaissance de la compétence. Il résulte de cela la formation d’une « bureaucratie » (au sens sociologique du terme) qui, entendant sauvegarder ses privilèges, mute en oligarchie. Une dérive qui accentue la perception des inégalités, défigure les libertés publiques et prive le peuple du libre choix de ses représentants : le militantisme politique et social se résume à sa fonction « utilitariste ».

C’était une évolution prévisible. Mon ami Pascal Zagré, trop tôt disparu (sa mémoire mérite mieux qu’une avenue à son nom à Ouaga 2000 !), écrivait déjà, en octobre 1994, dans « les politiques économiques du Burkina Faso » (éditions Karthala) : « Profitant de leur position privilégiée, les grands commis de l’Etat se sont précipités dans les postes juteux et ont même oublié le rôle qui était le leur, celui d’organiser le développement pour s’installer dans la position confortable de délinquants en cols blancs. Premiers bénéficiaires de ces institutions, ils se sont vite transformés en défenseurs irréductibles du système et de l’ordre établi. Cet ordre, malheureusement, coûtait cher à l’Etat et s’était de plus transformé en une entrave réelle à l’essor économique des jeunes Etats africains ». C’est un homme politique burkinabè qui a écrit ces lignes qui prennent toute leur dimension dans le contexte actuel. Sa conclusion est explicite : « On constate dans ce pays, depuis un certain temps, un laisser-aller, sinon l’abandon pur et simple de l’observance de certains principes chers à cette partie d’Afrique et qui fait encore la fierté des Burkinabè dignes de ce nom, à savoir la sobriété et la modestie. L’homme intègre succombera-t-il à la tentation de la corruption, au comportement ostentatoire ? ».

Il y a urgence à renverser la tendance. Tendance mondiale ; Laurent Joffrin écrivait dans Le Nouvel Observateur (12 mai 2011) au sujet de l’oligarchie française : « Géographiquement protégée, attentive à assurer la réussite scolaire de sa progéniture, prolongée par des réseaux sociaux bien organisés, la nouvelle aristocratie se reproduit d’une génération à l’autre, tournant le dos à la logique méritocratique qui rendait l’inégalité acceptable ». Ouaga 2000 est à la capitale burkinabè ce que la villa Montmorency (village privé haut de gamme au sein du XVIème arrondissement) est à Paris.

Ceux qui ont prôné, voici vingt ans, la prééminence du privé dans les politiques de développement sont restés au chaud au sein des administrations et des entreprises publiques. Il est temps de leur demander d’aller prendre l’air et de se préoccuper de mettre leur longue expérience (et leur fortune) au service du pays et pas de leurs seuls intérêts. Le camarade Compaoré le disait en 1988 : « Ce qui doit être prioritaire pour nous, c’est développer les forces productives, développer les forces productives, encore développer les forces productives. Voilà le combat qui nous revient ». « Organiser le développement », disait Zagré ; pas seulement exploiter l’existant.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche DIplomatique

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Vos commentaires

  • Le 30 mai 2011 à 19:40, par Joukov En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Mr Bejot, ils veulent tellement tout gagner sans prendre le moindre risque qu’ils ont les deux pieds dans l’administration publique, et la tête puis les deux bras dans le secteur privé qu’ils controlent par personne interposée. D’où l’inefficacité de beaucoup de projet. Bien vu.

  • Le 30 mai 2011 à 19:56, par Jaques En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Bravo pour cette annalyse, elle est claire, mais ceux qui doivent la voir et agir en consequence ne le font pas... Pauvre Burkina !

  • Le 30 mai 2011 à 20:04, par DJANGO En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Vous êtes bien un spécialiste des questions du Burkina Faso mr BEJOT !
    L’analyse tient bien la route , et j’ai très peur des consèquences de cette réalité .
    La seule personne qui peut éviter le chaos au Burkina Faso ,c’est le Président Blaise lui même .
    Comment ? c’est de dire solennelement aux Burkinabè ,ses partisans comme les non partisans, que ce dont on lui prête n’est pas fondé ;à savoir se succéder encore après ce mandat.
    Si vraiment il aime son Faso là , qu’on ne détruise pas ce qu’il a pu construire en 23 ans par le seul fait de son obstination.

    Encore un peu d’humilité mon Président et votre élévation sera raffermi .

  • Le 30 mai 2011 à 20:13, par KGB En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    finalement ce n’est pas mal comme article.

  • Le 30 mai 2011 à 20:36, par Raogo En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Bravo Mr Bejot ! vous n’etez pas un charlantan ni un griot mais un fin Observateur de l’Histoire politico sociale de mon cher Burkina ! continuer a nous faire profiter de votre eclairage ! Mes sincere felicitations cher Monsieur !

  • Le 30 mai 2011 à 20:51, par N’dabi En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Nul doute Monsieur que vous avez par cet analyse de la crise qui secoue le Burkina toucher le fond du problème. Car dans un pays où la jeunesse est prostrée dans une frustration indicible, il est évident qu’une telle crise éclate. Toutefois, sans douter un instant de la capacitée du Président à tirer les leçons de ce qui nous arrive en ce moment,et de trouver une sortie honorable, je me permettrais de lancer un appel dans le même sens que cet jeunesse qui cherche à se faire entendre ;

  • Le 31 mai 2011 à 00:24 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    J’espere vraiment que Jean Guion qui ne se prive pas de dire qu’ il est l’ami du Burkina va lire ce papier qui est bien different d’ un billet dithyrambique. S’ il s’ en inspire et l’ utilise pour sa propre gouverne, ilpourra nous convaincre qu’ il se soucie de la pauvrete de cette nation et qu’ il n’ est pas seulement l’ami de ceux qui peuvent renflouer les comptes bancaires mais vraiment l’ ami de cette femme qui meurt en couches fautes de soins, de cet enfant qui meurt de palud fautes de politiques sanitaires pour tous. Sinon, on concluera qu’ il est du cote des suceurs du sang du peuple et ce n’est pas ca qui va arreter les grognes bien motivees.

    Jaures Le Burkinabe

  • Le 31 mai 2011 à 01:24, par Tapsoba En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Merci simplement.Pourvu qu ils ne brûlent ce pays ou ce qui en restera.

  • Le 31 mai 2011 à 01:59, par wendlasida En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Felicitations pour votre article !
    Une certaine "elite" africaine repugne a prendre les risques pour le progres social. Nos soit-disant intellectuels se refugient dans les bureaux climatises, assurent leur salaire et font table rase autour d’eux. Pas de progres social, c’est la politique de la chaise vide. Alors qu’on voit sous d’autres cieux des profs de Harvard ou de Yale qui vont enseigner a velos, confondus avec leurs etudiants, des CEO qui prennent les transports publics avec tout le monde pour le travail, des innovateurs de business, anciens universitaires qui vident des poubelles et sont cuisiniers a New York. C’est l’esprit et la toute la perception du developpement qui doit changer dans le mental burkinabe. Au travail donc !

  • Le 31 mai 2011 à 07:53 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Felicitations !
    Feu President Thomas Sankara parlait " des elites alienees qui se succedaient a la tete et qui n’offraient rien d’autre que de fausses solutions pensees et concues par le cerveau des autres." Toujours en parlant des memes elites, il disait "soit par paresse intellectuelle ou encore ayant goutte au mode vie occidentale ne sont prets a renoncer a ces privileges." C’est eux qui constituaient pour la revolution d’aout 83, "la petite bourgeoisie". Elle a beaucoup grandi. Fort heureusement pour nous les Burkina, qu’elle mourira tres bientot du mepris de misere des autres ou nous la tuerons. J’ai foi en la repetition cyclique des evenements historiques des peuples.

  • Le 31 mai 2011 à 09:24, par Le pragmatiste En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Belle analyse !
    "Non seulement le Burkina est pauvre mais il s’appauvrit" telle a été la conclusion du Rapport du diagnostic du SNAT en 2009.On n’avait pas besoin d’être saytan ,charlatant encore moins un messie pour savoir qu’une crise sociale n’était pas improbable.A l’heure actuelle,au 21èm siècle on ne peut pas régenter tout un peuple comme au moyen âge.Bref ! Notons que la façon de résoudre la crise est inadaptée,au contraire le gouvernement encourage les gens aux revendications.Pourquoi donner des indemnités, des faveurs à certains groupuscules tout en sachant que tout le monde en a besoin ?
    Pour un nouvel ordre social,des mesures pragmatiques s’imposent :
    - Blaise doit décentrer sa politique de gouvernance afin de se recentrer sur des valeurs sociales ;
    - le peuple doit chasser les soi disant leader de la société civile ou de l’opposition qui ne se battent que pour leurs intérêts égoïstes.

  • Le 31 mai 2011 à 09:52 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    En vous lisant, j’ai l’impression que vous êtes un Burkinabè. Je suis un citoyen de 36 ans, j’ai fait des études à Ouaga jusqu’au Master, j’ai une bonne situation professionnelle. et pourtant, je n’ai aucun ami qui soit devenu dirigeant.

    Il n’y en a même pas comme personne importante dans le Système.

    Tout ce qui sont là, y était quand je passais mon CEPE en 1987 ! Nos dirigeants ont perdu le sens de toutes les valeurs qui font une Nation. Et c’est à croire qu’ils ne voyagent pas. regardez ce que sont deviennent les pays pauvres d’Asie, d’Amérique Latine et même d’Europe de l’Est. Nous on est là, à se disputer des postes (pour manger) plutôt que des idées de développement !

    Merci !

  • Le 31 mai 2011 à 10:23 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Merci Beaucoup pour votre analyse.
    Et parmi ces memes jeunes en 1983, d’autres sont à la retraites auj et continue d’être des DG et des présidents d’institutions comme s’il n’y avait pas de compétences ; et cela au détriment des jeunes. Y a des gens c’est à quelques mois de la retraite qu’ils ont été nommés. Et tenant vous bien c’est des dictateurs.

  • Le 31 mai 2011 à 10:36 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Nul doute Monsieur que vous avez par cet analyse de la crise qui secoue le Burkina toucher le fond du problème. Car dans un pays où la jeunesse est prostrée dans une frustration indicible, il est évident qu’une telle crise éclate. Toutefois, sans douter un instant de la capacitée du Président à tirer les leçons de ce qui nous arrive en ce moment,et de trouver une sortie honorable, je me permettrais de lancer un appel dans le même sens que cet jeunesse qui cherche à se faire entendre.
    Par ailleurs tenant vous bien qu’il ya des gens à quelques mois de leur retraite sont nommés pour être à la tête des sociétés et institutions étatiques. Et c’est bien des dictateurs !!! Et cela au détriment de la jeunesse. Il faut que ces jeunes gens de 1983 ne veulent pas l’épanouissement de la jeunesse.

  • Le 31 mai 2011 à 10:41, par Raogo En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Le temps de "tais toi si non on te fait !" est bel et bien révolu Messieurs les rectificateurs et cie !

  • Le 31 mai 2011 à 11:03 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Nul doute Monsieur que vous avez par cet analyse de la crise qui secoue le Burkina toucher le fond du problème. Car dans un pays où la jeunesse est prostrée dans une frustration indicible, il est évident qu’une telle crise éclate. Toutefois, sans douter un instant de la capacitée du Président à tirer les leçons de ce qui nous arrive en ce moment,et de trouver une sortie honorable, je me permettrais de lancer un appel dans le même sens que cet jeunesse qui cherche à se faire entendre.
    Par ailleurs tenant vous bien qu’il ya des gens à quelques mois de leur retraite sont nommés pour être à la tête des sociétés et institutions étatiques. Et c’est bien des dictateurs !!! Et cela au détriment de la jeunesse. Il faut que ces jeunes gens de 1983 ne veulent pas l’épanouissement de la jeunesse.

  • Le 31 mai 2011 à 11:05 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Nul doute Monsieur que vous avez par cet analyse de la crise qui secoue le Burkina toucher le fond du problème. Car dans un pays où la jeunesse est prostrée dans une frustration indicible, il est évident qu’une telle crise éclate. Toutefois, sans douter un instant de la capacitée du Président à tirer les leçons de ce qui nous arrive en ce moment,et de trouver une sortie honorable, je me permettrais de lancer un appel dans le même sens que cet jeunesse qui cherche à se faire entendre.
    Par ailleurs tenant vous bien qu’il ya des gens à quelques mois de leur retraite sont nommés pour être à la tête des sociétés et institutions étatiques. Et c’est bien des dictateurs !!! Et cela au détriment de la jeunesse. Il faut que ces jeunes gens de 1983 ne veulent pas l’épanouissement de la jeunesse.

  • Le 31 mai 2011 à 12:15 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Annalyse très pertinente, j espere seulement que nos fameux dirigeants auront le temps de lire cet ecrit.
    Dommage a dire, mais c est bien eux qui ont profité des acquis des peres fondateurs et combattants de l’indépendance : bourses d etudes,emplois,logements....
    Aujourd’hui ces memes gens veulent nous faire croire que c est parce qu’ils ont été méritant !!??
    Leur arrogance, manque d’hulilité et cupidité les perdra !!

  • Le 31 mai 2011 à 13:27, par Nelson En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    oui un très bel article et vous encourage à analyser un peu plus en reportant(2010ou 2011) vos données démographiques et économiques suivant la demande sociale qui peut en être induite(jeunesse de la population, son niveau d’instruction...) et le mettre en parallèle à l’offre possible !!quel a été le rôle des PTF dans ce Charybde en Scylla burkinabè ?
    Bravo, ce fut un excellent exercice et merci

  • Le 31 mai 2011 à 13:41, par lefiguier En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Vous savez,ce pays est mal parti depuis Octobre 1987. je suis tellement content que l’auteur de cet article cite Mr Pascal Zagré "--- la sobriété et la modestie" voilà des vertus qui sont mortes avec l’arrivée du pouvoir actuel.
    Malgré la taille de la corruption, est ce que l’Ex premier ministre Tertus Zongo a pu sortir un seul dossier qu’il a essayé d’instruire ? Le pouvoir actuel a tellemnet utilisé la corruption comme moyen de gouvernance qu’il lui est impossible de lutter contre.Quand ils sont entrain de piller le pays soit disant que c’est pour l’avenir de leurs enfants, vous pensez que les autres enfants n’ayant pas parents aux commandes vont les laisser jouir du fruit de leurs vols ? attende, vous verrez.

  • Le 31 mai 2011 à 13:54, par Poko En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Bravo monsieur, pour votre analyse pertinente.
    Si je suis la logique des dirigeants burkinabè actuels, ceux là-même qui ont fait la révolution et/ou rectification, il est plus que temps de laisser la place à des trentenaires dynamiques, compétents, cultivés, objectifs , à des personnes compétentes sous le regard des Sages de ce pays, qui vont mettre en avant la "méritocratie" au service d’un développement durable.
    Y en a marre du clientélisme, du copinage, de la langue de bois et surtout de l’incompétence.
    Malheureusement, il y a des hommes qui ne marchent qu’à coup de violence, et c’est peut-être par cette même voie qu’ils quitterons les "Lieux". C’est à-dire la voie par laquelle ils sont eux-même arrivés là.
    La grandeur d’un homme n’est pas liée à son portefeuille ni à son statut, mais réside surtout dans son comportement : voyez Nelson Mandela, Jerry Rawlings, etc.....sur notre continent ! Au lieu de nous répéter en permanence que ceux mêmes qui nous ont colonisés ne se comportent pas mieux (corruptions, détournements, affaires de femmes, etc....). Mais il ne faut à pas oublier que ces derniers ont coupé la tête de leur roi..... pour que les Droits de l’homme (égalité, justice, démocratie, équité, ....) puissent être une réalité et non une fiction.Les hommes ont la mémoire courte.J’espère que notre pays n’en n’arrive pas là. A bon entendeur, Salut !
    Poko

  • Le 31 mai 2011 à 13:59, par Le penseur En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Ceci est un signal fort : notre armée n’a plus d’âme car l’indiscipline règne en maître. Entre nous, avons-nous vraiment besoin d’une armée ? Bonne ou mauvaise ? En cas de problème, les français vont réagir avec les hélicopters et des armes comme en RCI. L’Afrique n’a plus besoin d’armée. Que chacun cherche son flingue à la maison. Si un militaire peureux comme ceux du Burkina tire, et s’il entende la riposte, il va se calmer net net !!! Chaque chose a son temps. Chacun regarde la télé. En lybie, les civils résistent bien aux commandos de Kadafi. Ce n’est pas nous qui n’allons pas dérouter la bande d’analphabètes, de pilleurs, de violeurs, de voleurs, d’incapables qui nous emmerdent depuis un certain temps. Pour Blaise, ses jours au pouvoirs sont comptés. Les cadres du CDP, du FEDAPBC sont où ??? Eux qui aiment dire que le Burkina n’a pas le Niger, la Côte d’Ivoire... Une bande de flatteurs et d’impotents ! Chacun a coupé sa langue depuis le traumatisme de Simon le bavard ! Je cherche maintenant un seul ami de Blaise pour jouer les médiateurs mais hélas ! C’est maintenant qu’ils doivent soutenir leur ami, ces tonton, tanti, cousin et parent de Blaise ! Où êtes-vous ??? Bande d’escrocs ! A bon entendeur salut !

  • Le 31 mai 2011 à 14:16 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    bel article
    qu’es ce que vous voulez dans un pays où a 50 ans on pense qu’on es jeune, il n’y peut y avoir que des crises pareilles. et aujourd’hui malheureusement l’État est géré exactement comme le parti au pouvoir. des groupes d’amis qui se sont retrouvé et il pour taire leurs divergences et sucé le sang du peuple. on se regarde faire et personne n’ose dire la vérité a l’autre. et on croit qu’on est solidaire. pauvre Burkina. et pire ils ne sont jamais rassasié.

  • Le 31 mai 2011 à 16:35 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    juste vous remercier de l’analyse de la situation de la mère patrie. vivement k les dirigeants prennent l’affaire au serieux afin d’eviter k le pire ne ns arrive. moi je crois k l’ordre au Burkina doit commencer par soi même. ns devons tous prendre conscience et participer de sa manière pr. rebâtir le Faso qui a toujours été un des rares pays caractérisé par sa stabilité. mem si le Burkina est frappé d’un faible taux d’analphabétisme, il existe plusieurs façons pr développer les forces productives. mem le pauvre a droit de cité. toutes les couches sociales doivent être associées au processus de développement.
    je me permets de m’interroger si le rôle des hommes de tenues au Burkina qui st entrain de salir l’image d’une coopération. je crois k c’est pas la bonne manière de vs faire entendre par le bosse. vs perdrez votre crédibilité durant toute votre carrière face a ceux j vs êtes sensés protéger. il n’existe pr moi pas de réelle démocratie au Burkina. le Burkina doit se réveiller, le burkinabé ou qu’il est doit contribuer au développement. la prise en compte des besoins des pauvres, des laisser pour compte, des faibles ne doit aucunement être occulté. le Burkina n pas non plus seulement l’affaire des militaires, des policiers , gendarmes et des hommes politiques, les sans- voix ont plus a dire même si jusque la on ignore de quoi ils st capables. le pouvoir appartient au peuple et en adsociant tou les autres, on sortira tous satisfaits. que l’on cesse de torturer le faible. prière de gouverner et laisser gouverner. le peuple n’est pas bien écouté su faso mais il est plutôt utilisé.c’est le résultat k ns avons tous semé. que tou le monde se réveille pr bâtir de nveau le Faso. l’honneur du peuple burkinabé ne doit pas être ôté, il doit être sauvegardé.

  • Le 31 mai 2011 à 17:04, par ISSIAKA BAMBA MONTRÉAL En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    L’analyse est revelateur, Le destin du pays n’appartient plus aux administrés, ni au président lui même. Le peuple est conscient de plus en plus et avec ce declique rien ne sera ttoléré ou passé sous silence. Comme on le dit communement, on se connait dans le pays et tout acte posé sera réprimandé tôt ou tard.De plus le peuple est regardant sur la gestion des administrés ; Cela va dans la direction du changement. Les élections législatives le confirmeront. Pour dire qu’il n’ya plus deux voies( mensonge, vérité) mais une seule....

  • Le 31 mai 2011 à 17:46, par Bibi En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Vous savez ce qui se passe au Burkina ? C’est en fait un regime qui a herité des structures de base mises en place par la revolution. Le regime utilise donc ce canal pour mobilisé l’electorat. Ces structures sont soutenus par les leaders coutumiers que le regime entretien. Cela permet donc la mobilisation de l’electorat et permet au regime d’avoir 80% des voix aux elections. Mais ne c’est pas fini. Le pouvoir en place mets en place un systeme pour gerer les ressources. Ce systeme est composé des miliadaires traditionnelles, des nouveaux milliardiares selectionnées par le pouvoir pour faire partie du systeme. Il faut dire que pour faire partie de ce systeme d’aucuns n’hesitent pas à créer des liens familliales avec la famille presidentielles car le president n’abandonne pas sa famille.
    Enfin le pouvoir est soutenu dans son elan par certains partenaires financiers qui voient la mal gouvernance, la cooruption mais continuent d’encourager et de soutenir le gouvernement. C’est quand certains sont en fin de mission qu’ils ont le courage devant la presse de parler de certains echecs du gouvernement. D’aucuns vont meme jusqu’à lier amitié avec les leaders, les membres du gouvernement, la famille presidentiel. D’autres sont memes actionnaires dans certaines sociétés qu’ils financent
    L’autre point important constituant le mal de notre société ce sont les mentalités qu’on entretient depuis longtemps. Des pratiques tant positives que negatives. Parlant de pratiques negatives, on a eduqué le burkinabé (en tout cas plus part) pour voir et ne rien dire car comme tout le monde le dit "ça va aller". Les inegalités sociales se perpetuent, on en parle pas. Les populations à la base ne font qu’obeir à la volonté du plus puissant qd ils sont dans les urnes sans veritablement operer un choix objectif pendant les elections. Je pense qu’il y a serieusement un besoin de travailler sur l’education citoyenne des burkinabés. C’est très important pour leur permettre de se renforcer et d’etre des acteurs du developpement de leur localité.
    Aujourd’hui il

    Merci pour votre analyse

    Ainsi va le Burkina

  • Le 31 mai 2011 à 20:00, par semassou En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Bonjour à tous
    Je ne suis pas de nationalité Burkinabé mais je suis tout simplement une africaine, les plaies de l’Afrique sont les mêmes. Es-ce que ce serait possible d’organiser un genre de conférence nationale avec les cadres, la société civile, les forces vives pour remettre le Burkina sur les rails du dévéloppement ? Ce serait mieux pour la stabilité et la préservation du peu que vous avez, sinon la violence occasionne la destabilisation. Je vis en Côte d’Ivoire et je suis un des témoins des conséquences de la destabilisation sur le niveau de vie de la population.
    Cherchez à tout prix une solution négociée, ne permettez pas que les militaires prennent le pouvoir par les armes, vous ne verrez pas de si tôt le bout du tunnel.
    Merci

  • Le 31 mai 2011 à 20:01 En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    Vous oubliez de dire que c’est cette oligarchie au pouvoir qui détient toutes les entreprises qui ont été privatisés via des prêtes noms et s’accaparent tous les marchés de l’état.
    Cette oligarchie qui détient tous les pouvoirs dont le financier est prête à rester au pouvoir par tous les moyens et, tant pis pour la démocratie vraie qui attendra.
    Il est évident que le Burkina va vers des lendemains difficiles. Car deviendra ce pays avec 40 à 50 millions d’habitants vers 2050, il y aura un réel problème pour la nourrir si avec 16 millions, on n’y arrive pas et que l’on a déjà presque détruit tout l’environnement. Etre en 2011 avec un taux de scolarité guère supérieur à 50 % est un crime pour les générations futures car si les jeunes sont analphabètes, que feront ils avec les changements climatiques qui rendront les conditions de production agricole encore plus difficile.
    En conclusion, cette génération au pouvoir depuis 25 ans, est déjà au bout du rouleau et est bien incapable de relever ces défis et ne sait même pas ce que c’est qu’un pays émergent et les conditions préalables pour aller vers ce chemin.

  • Le 1er juin 2011 à 02:24, par chalamar En réponse à : Et si le blocage « politique » du Burkina Faso résultait de son verrouillage « social » ?

    L’article est bien pensée et nous donne un aperçu de la situation de ce pays. Monsieur Bejot aurait pu nous faire part des données actuelles sur le pays comme ceux de 1985.

    La remarque de tous les intervenants est claire, et nous ramène aux même conclusions a savoir :
    - les nouveaux riches du pays sont les politiciens,
    - les propriétaires de la plupart des industries, des sociétés, etc. sont les politiciens,
    - les moins payeurs de taxes, c’est les députés (politiciens),
    - aucune clarté, ni principe dans le financement des partis politiques,

    Bref, a croire que pour devenir quelqu’un dans ce pays, il faut être politicien ou avoir ces relations dans le milieu politique. C’est dommage, c’est pour quoi un changement est nécessaire. Tout ceux qu’on demande c’est de pouvoir apporter notre pierre a la construction de ce pays. Les politiciens vont tuer notre pays et corrompre l’esprit du peuple.

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