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Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

Publié le vendredi 20 mai 2011 à 21h51min

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« L’affaire DSK » vient de faire une victime collatérale : le FMI. Et il serait injuste que le comportement irresponsable de Dominique Strauss-Kahn oblige à jeter un voile pudique sur sa réussite à la tête du Fonds monétaire international. Je ne suis pas un fan de cette institution ; ni de DSK. Mais il faut bien reconnaître que l’homme a été en adéquation avec la mission qui lui avait été confiée alors que ses prédécesseurs l’avaient sérieusement plombée.

Le Français Michel Camdessus, qui en a été le patron de 1987 à 2000, dira, après voir démissionné de ses fonctions : « J’avais l’illusion que je pourrais être architecte : or j’ai été seulement pompier ». Son successeur, Horst Koehler, démissionnera également (pour être candidat à la présidentielle allemande) en 2004, en un temps où « le FMI se cherchait une âme » (La Croix - 14 avril 2003), et l’Espagnol Rodrigo de Rato y Figaredo, qui n’y a pas fait grand-chose (« Le FMI cherche une raison d’exister », titrera Challenges le 24 mai 2006), quittera la direction générale deux ans avant la fin de son mandat. C’est dire qu’il n’y avait pas grand monde, en 2007, pour ambitionner d’aller s’installer à Washington.

DSK, candidat à la candidature PS pour la présidentielle 2007 ayant échoué à la primaire 2006 face à Ségolène Royal, mais habitué au « foutoir » socialiste, apparaissait alors comme l’homme capable de rénover l’institution la plus honnie dans le monde (et particulièrement à gauche). Propulsé par Nicolas Sarkozy (qui venait de conquérir l’Elysée), DSK l’emportera face au Tchèque Josef Tosovsky qui était, lui, le candidat du Russe Vladimir Poutine. A Washington, au siège du FMI, les cadres se lamentaient : le boulot manque, me disaient ceux de mes amis qui y étaient en poste, et, hormis l’Afrique, le FMI n’avait plus guère d’interlocuteurs dans le monde. Omniprésent et tout puissant dans les années 1960 à 1990 (et, surtout, pendant la décennie 1980), imposant sa loi économique via les Programmes d’ajustement structurels, émettant sa propre monnaie de prêt, les fameux DTS (droits de tirage spéciaux), le FMI et ses hommes en « costume gris anthracite qui descendent à l’hôtel Hilton » (La Croix - 14 avril 2003) semaient la terreur là où ils passaient. « Le FMI est aujourd’hui confronté à trois problèmes existentiels, écrivait Frédéric Lemaître dans Le Monde (9-10 septembre 2007). Sa raison d’être a disparu. Son action passée est contestée. Sa gouvernance n’est plus légitime ».

DSK s’installe à Washington le 1er novembre 2007. Le quotidien économique La Tribune publiera la veille, dans son édition du 31 octobre 2007, un dessin de Chimulus. Deux cadres discutent : « ça sert à quoi au juste le FMI ? » ; « ça occupe DSK jusqu’à la présidentielle de 2012 ». C’est dire que pas grand monde accordait de l’intérêt à cette opération qui apparaissait comme un « bon coup » joué par Sarkozy à l’encontre des « socialistes ». C’était compter sans la crise financière de 2008 qui va secouer la planète « capitaliste ». DSK surfera sur la crise pour imposer une nouvelle fonctionnalité du FMI. « Nous subissons une crise sans précédent. Pour éviter qu’elle se reproduise, nous devons en tirer les leçons et réfléchir même aux solutions inhabituelles. Le FMI doit se positionner comme une source de réflexion théorique ». Il voulait désormais traquer les risques de la mondialisation. Rude tâche !

Dans ce contexte, les commentateurs souligneront « le grand retour du FMI » (Les Echos -24-25 avril 2009), sa « deuxième jeunesse » (Le Monde - 2 juin 2009), « les trois révolutions du FMI » (La Tribune - 25 avril 2010). DSK devient une star mondiale et figure parmi « les personnalités préférées des Français ». « Très pédagogue, clair, réaliste et, au total, rassurant » (Nicolas Spie, étudiant en économie, Le Parisien - 21 novembre 2008) quand le monde paraît désemparé (DSK titrera un de ses « points de vue » : « Combattre la peur » - Les Echos - 17 novembre 2008), il va changer l’image du FMI et l’intérêt pour l’institution. La preuve en est que la liste des successeurs potentiels ne cesse de s’allonger. DSK, et ce n’est pas son moindre mérite, a redonné un sens au FMI ; et une fonction opérationnelle à son directeur général. Même les pays « émergents » qui, autrefois, en ont été les critiques les plus virulents, revendiquent aujourd’hui ce poste.

Et c’est du côté de l’un d’entre eux, le Brésil, que l’on trouve les propos les plus flatteurs. Guido Mantega, le ministre des Finances, l’a ainsi caractérisé comme « l’un des meilleurs directeurs généraux qu’ait connu le FMI ». Il a réformé l’institution en améliorant sa légitimité dès lors qu’elle est plus ouverte, dans sa composition, sur le reste du monde ; il l’a rapprochée du G20 dont le FMI est désormais l’organe d’exécution des décisions avec des capacités d’intervention accrue et un capital doublé ; il a rompu avec la sacro-sainte règle de la réduction des déficits, prônant la mise en place de plans de relance lors de la crise financière de 2008, participant ainsi au sauvetage de l’économie capitaliste. DSK restera, surtout, comme l’homme de l’abandon du « consensus de Washington », appelant à pendre conscience « que l’économie mondiale ne se réduit plus aux seuls pays riches ».

Si l’institution est critiquable et le comportement de son directeur général contestable, il faut bien reconnaître que, dans le cadre du système économique mondial actuel - que DSK lui-même qualifie de « capitaliste » -, il a une vision renouvelée et moins ethnocentrique que celle de ses prédécesseurs. Et s’il a réussi à s’imposer au FMI - et à imposer un nouveau mode de production - c’est qu’il était porteur de cette vision bien avant d’avoir une responsabilité mondiale. Dans Le Figaro du 20 février 2006, il avait publié un « plaidoyer pour un projet progressiste en faveur du développement ». Il disait alors que « le développement du Sud résultera avant tout des efforts des pays du Sud » mais que l’échec, jusqu’à présent, de ce développement concerne le Nord ; pour trois raisons : « Nous aidons de moins en moins les pays pauvres » ; « nous avons imposé aux pays pauvres un modèle de développement erroné » ; « Nous ne faisons rien pour intégrer le Sud dans la gouvernance mondiale ». A ce sujet - qui prend une ampleur particulière dès lors que le job de patron du FMI est à pourvoir - il disait : « Nous faisons la charité (un peu), mais nous refusons de partager le pouvoir. Les pays pauvres sont sous-représentés à la Banque mondiale, au FMI, au Conseil de sécurité de l’ONU. Ils sont absents du G7. Il faut y remédier ».

Plus soucieux de rationalité économique - dans le cadre d’un mode de production capitaliste - que de parti pris politique, DSK était souvent contraint à un mouvement de bascule : nous ne sommes pas contre mais pas pour non plus ; nous sommes pour mais nous avons des raisons, aussi, d’être contre, etc. D’où une réelle incohérence entre l’homme public et l’homme privé, entre l’intelligence du discours et l’incongruité du comportement « social ». La question posée est celle de sa sincérité. Elle se pose plus encore depuis les événements du samedi 14 mai 2011 à Manhattan. Le discours « progressiste » n’était-il qu’un leurre ? ; une instrumentalisation des esprits ainsi que François Mitterrand l’avait exercée, la finalité de l’un et de l’autre n’étant, après tout, que le pouvoir. « Voilà le précipice où l’on a enfin jeté les attraits enchanteurs de la prospérité !… » écrivait Jean de La Fontaine dans son Elégie aux nymphes de Vaux au lendemain de l’arrestation de son ami (et protecteur) Nicolas Fouquet (5 septembre 1661), tout puissant surintendant des finances dont la magnificence du train de vie avait offusqué le Soleil (Louis XIV). Ces mots du XVIIème siècle demeurent d’actualité.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

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Vos commentaires

  • Le 21 mai 2011 à 11:42, par FTG En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

    Pauvre DSK beaucoup de courage à toi !
    cette affaire sent tellement mauvaise que j’ai mal au nez !!
    comment un vieux de 62 ans avec une taille au tour de 1m70, peut-il contraindre sans arme, une jeune femme de menage (travail physique) de 32ans avec une taille de 1m80, à prendre son sexe et le mettre dans sa bouche ?
    aussi comment un violeur peut se permettre de mettre son sexe dans la bouche de sa victime ? n’gaao !! cette affaire n’est pas du tout claire.
    moi j’ai 30ans et je suis un sportif(je peut vous s’assurer que j’ai plus de tonus que DSK) mais je sais que je suis incapable de violer une femme de 32ans sans arme !!

  • Le 21 mai 2011 à 12:15 En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

    Plus l’on monte haut plus la chute est fracassante se vérifie. DSK est tout de même quelqu’un d’intelligent. Il devrait savoir qu’il ne fait pas seulement que d’envieux dans sa réussite actuelle et celle probable qui était à venir. Pour cela il devait avoir l’intelligence de s’entourer ne serait-ce qu’un garde de corps pour repousser les indésirables. Le montage est grossier et ça pue ! Mais si tu es pris au piège, tu ne sors pas indemne !

    Ainsi donc vous pouvez habiter au 28ème étage d’un hotel. Violer une femme (non consentante), elle vous fait même la fellation. (J’imagine qu’elle au moins a mordu le sexe !!!). Puis que l’on a parlé de sperme sur la langue de la femme ! Eh Seigneur !!!! Elle ressort de son lieu de viol sans aucun bruit. pas même les voisins du palier de l’hotel ne sont alertés par ses cris. Elle arrive à la réception, même effondrée, elle ne dit pas ce qui lui est arrivé. La réception reste de marbre. Cela donne plus d’une heure à son violeur de s’échapper de l’hôtel, d’aller manger avec sa fille. Ce violeur tout en sachant qu’il a commis un crime, revient certainement à l’hotel fait son check OUT, prend son taxi et va à l’Aéroport. De l’Aéroport, il rappelle l’hôtel pour réclamer son téléphone tout en sachant que entre son appel et le décollage de l’avion il reste du temps pour qu’on l’alpague ! Si l’on prend un petit temps pour réfléchir à ce que l’accusation nous raconte, il y a de quoi être septique ! Certainement DSK a niqué la femme, mais cela ne devrait pas être un viol. En passant pourquoi, l’on ne montre jamais la femme ? Entendons-nous bien. DSK est marié, il devrait tout de m^me avoir un comportement irréprochable vis à vis de sa femme. Surtout aussi qu’il avait eu un problème avec une de ses collègues. Mais demander aux enfants du Bon Dieu de croire qu’il a violé la femme, c’est gros. Maintenant admettons que la femme, retire sa plainte et dise qu’il ne l’a pas violé. Que Devient DSK. L’on a atteint, et l’objectif est atteint !

    Le seul tort de DSk est d’avouer publiquement d’aimer les femmes. L’on a bâti le piège autour de ce qu’il aime : les femmes, les belles voitures et l’argent. L’on a fait un coupr foiré avac la Porsche ! Le coup des femmes est réussi ! et l’on va lui soutirer beaucoup d’argent ! L’on a matière à un bon thriller !

    • Le 21 mai 2011 à 20:27, par Tapsoba En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

      Precision:Ici,la femme en question n a pas encore formellement porté plainte contre DSK mais plutot le procureur qui le poursuit en pénal.Néanmoins,elle même peut encore le fait en civil .

    • Le 21 mai 2011 à 22:41 En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

      La pauvre femme victime de l’attaque barbare de DSK etait doublement victime. Elle etait une jeune de 32 ans mais edentee, alors, la, totalement edentee. Que dis-je, ben bon , elle avait quand meme une dent dans sa bouche comme dans la bouche a Jean dans la chanson : De quoi qu’ il ; y a deux ? Ya deux testaments. L’ ancien et le nouveau, oh oh....Les blancs ne connaissent pas vraiment les africains et surtout les africaines. Combien sommes nous jeunes africains tres costauds qui pouvons violer nos soeurs aussi dures que nous par le soleil et autres nutritions depourvues d’OGMs ? Les blancs ne savent pas que nous africains pouvons leur donner des cours sur le viol puisque entre le consentement de nos soeurs et le viol, on ne voit pas exactment la limite. Tu amenes une femme dans la chambre, elle veut bien mais vous allez lutter comme un condamne a mort dans une cage a lions. Mais elle est consentante. Quand elle n’est pas consentante, la lutte peut prendre toute la nuit. Mais tu n’ aura rien. Maintenant, Nafissatou Diallo, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a eu la chance suprmeme de prendre son agresseur par la queue mais se contente benoitement de faire le travail ;. Ensuite, on vient raconter que c’est une bonne musulmane. A fakaye. Quand tu as attrape un serpent par la gorge, tu fais quoi ? Tu passes le temps a caresser le beau corps du serpent ? Vous aussi, sabari, manin sougri. Ils ont chercher a avoir DSK, on l’ a eu. Maintenant que cette africiane qui a tue tout un homme aille jusqu’au bout. Qu’elle depose plainte. On n’ enterre pas un cadavre a moitie. Ce serait une double humiliation. Allez, Nafissatou, continuez votre job. Ca rapportera plus. Bcp d’ africians refusent d’ exprimer leur outrage, leur rage juste parce que ce coup foireux a ete inflige a un blanc. C’est ca aussi la femme hideuse du racisme a rebours. Mais DSK, tu aurais du t’acheter un comportement. Au BF, au temps fort de l’ arogance politique un gourou du parti aimait a dire qu’ un grand n’est pas un petit.
      LOP

    • Le 23 mai 2011 à 23:39 En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

      soyons sérieux ! il y a quelques semaines, combien de femmes ont été violés à Ouaga lors de la crise avec les militaires ? Tout cela pour te dire quand un homme te viole, s’il est suffisamment fort, la femme le plus souvent ne peut se défendre. Et, DSK, malheureusement, est un macho qui se croit tout permis et même s’il a 62 ans pèse plus de 100 kilos. S’il était un simple citoyen comme moi, il serait en prison et non en liberté surveillé à cause de son argent. Encore une petite question, trouvez vous normal que DSK perçoit 60% de son salaire pour avoir démissionner du FMI ? soit plus de 200.000 dollars par mois, tandis que nous pauvres BF, nous sommes sous programme ajusté depuis longtemps avec des salaires au dessous du minimum vital pour survivre. Avec ces indemnités, il pourra payer son avocat à prix d’or : 1.000 dollars de l’heure pour essayer d’être innocenté.

  • Le 22 mai 2011 à 05:03 En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

    Vrai ou faux moi ce qui m’a vraima ticque c’est quand je lissait dans le Dailynews hier le cout de la suite ou dsk logeait 3000 dollars par nuit soit 1500000 f cfa par nuit. Pauvre de nous.

  • Le 22 mai 2011 à 11:07 En réponse à : Le FMI une fois encore dans l’œil du cyclone ; DSK est le quatrième directeur général démissionnaire depuis 2000 !

    Salut mes freres
    que se soit un coup monte ou pas je pense que nous devions rester solidaire avec notre soeur Africaine. Son attitude va amener ces sales blancs qui viennet en Afrique semer du n’importe quoi avec les filles. Vous veriez qu’a partir de ce incident les choses vont changes dans leur comportment partout ou il seront.

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