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Centrale de Komsilga : Le premier groupe est enfin au Burkina

Publié le vendredi 20 mai 2011 à 05h42min

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Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), Siengui Apollinaire Ki, a effectué une sortie en territoire ivoirien le 18 mai 2011. En compagnie d’hommes de média, il est allé constater, dans le village de la Léraba, l’acheminement du premier groupe électrogène dans le cadre du projet de la centrale électrique de Komsilga bloqué à Abidjan depuis plusieurs mois suite à la crise postélectorale. Sur le terrain, les équipes s’affairent pour l’acheminement de cette machine, malgré les difficultés liées à son transport. L’arrivée est prévue pour le début du mois de juin 2011 à Komsilga.

« On vous attend depuis longtemps » ; « Nous venons lentement et sûrement ». Ce sont là les premiers mots entre le directeur général de la SONABEL, Siengui Apollinaire Ki, et Brahima Touré, conducteur du groupe électrogène et chef de convoi de l’acheminement assuré par le groupe BOLLORE-Africa-Logistique aux environs de 11h. En fait, le transfère du moteur n’est pas une entreprise aisée. Ayant quitté depuis le 24 avril dernier à Abidjan, le groupe est acheminé lentement. « Je crois que c’est un transfert spécial, on va toujours doucement et sûrement pour pouvoir arriver à bon port.

Cela est essentiel dans le transfert spécial. Vous savez, il y a des routes qui sont un peu dédommagées en Côte d’Ivoire, on faisait un peu les TP du Nord jusqu’ici à la Léraba », s’est justifié le chef de convoi face à l’impatience des Burkinabè de voir arriver le moteur. Pour pouvoir transporter l’ensemble du colis évalué à près de 340 tonnes (dont 60 tonnes pour la chemise et 274 tonnes pour le colis même), ce sont deux camions (l’un tire et l’autre pousse), l’un de 500 CV et l’autre de 400 CV qui ont été mobilisés.

La capacité horaire est de 10 km/h par jour et le convoi effectue 11 à 12h de route pour pouvoir parcourir 40 km. Depuis le 16 mai dernier, le convoi est bloqué dans le village de la Léraba en terre ivoirienne. Les raisons de ce blocage restent liées à l’état du pont de la Léraba, jugé fragile pour supporter le passage du colis. Après une étude commanditée en effet, la nécessité de renforcer l’ouvrage a été retenue et ce 18 mai, une équipe s’affairait dans le lit du fleuve à placer un ouvrage amovible de franchissement, après avoir dévié le cours de l’eau pour assécher la zone.

L’opération consistait à placer deux piliers supplémentaires en vue de soutenir le pont et dès le 19 mai, ces piliers provisoires devraient être prêts pour le passage. Selon l’étude, en plus du pont de la Léraba, celui du Mouhoun devra nécessairement bénéficier aussi des mêmes réalisations pour la sécurisation du convoi à Komsilga. La visite du directeur général de la SONABEL a permis de constater de visu ces difficultés de transfère et de s’assurer que malgré tout, le moteur avançait vers sa destination finale.

L’objectif du projet reste l’augmentation de la capacité de production d’énergie électrique par la construction d’une centrale diesel d’au moins 18 MW dans la commune de Komsilga pour pallier le déficit de puissance du réseau national interconnecté (RNI), avant l’arrivée des interconnexions avec les réseaux des pays voisins et sécuriser l’approvisionnement en énergie électrique. Mais cette première tranche du projet a fait couler beaucoup d’encre et de salive à tel point que certains se demandaient si ce n’était pas une chimère.

Il y a quelques jours, le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie était devant la représentation nationale et face aux questions sur l’approvisionnement du pays en électricité, les élus ont demandé que l’on puisse convaincre que le moteur existe réellement et qu’il est en train d’arriver au Burkina. « Ils nous ont recommandé de venir montrer à la presse le groupe et que celle-ci puisse montrer à la population qu’il est bien là, qu’il n’est pas perdu, qu’il est en route », a expliqué M. KI.

Démarré en 2008, les travaux étaient prévus pour prendre fin au second semestre de 2009. Mais plusieurs causes sont à l’origine du retard, de l’avis du premier responsable de la nationale de l’électricité. Au retard de fabrication accusé par le fournisseur, s’ajoute « la situation difficile que la Côte d’Ivoire a connue et aussi, le renforcement nécessaire de deux ponts au niveau du Burkina », a poursuivi ce dernier.

C’est à peu près un an que le groupe était bloqué au port d’Abidjan et du côté de la SONABEL, on espère le conduire sur le site d’ici le début du mois de juin 2011. Après cette première tranche de 18 MW, réalisée par l’entreprise SOPAM SA, il y aura une deuxième tranche de 36 MW pour des groupes du même genre et dont la fabrication est déjà finie en Allemagne. Des équipes sont déjà sur place pour participer aux essais de performance de ces machines.

« Si tout se déroule normalement, cette deuxième phase devrait être fonctionnelle avant la fin du mois de mars 2012 », a précisé Apollinaire Ki, pour qui, ces deux phases devront permettre de faire face à la demande pendant la période de pointe de 2012. Quant à la 3e phase, le dossier sera bientôt lancé, et les moteurs seront de 36 MW aussi, et selon M. Ki, « ça viendra renforcer davantage la centrale ».

Enfin, la SONABEL prévoit 20 MW qui viendront clôturer cette centrale de Komsilga qui devra se limiter au tour de la centaine de mégawatts. « Voici le projet de Komsilga qui viendra renforcer les capacités de production de la SONABEL pour le réseau national interconnecté et qui va nous permettre d’éviter tant que possible la situation difficile que le pays a connue cette année au moment de la période chaude », a rassuré le DG.

En attendant le bouclage du projet de cette centrale électrique, le présent groupe électrogène devra augmenter, entre 10 et 12%, l’offre d’énergie du RNI qui quitte Niangoloko pour aller à Banfora, Bobo, Ouagadougou jusqu’à Fada. Pour suppléer ainsi la demande de la clientèle, ce sont environ 16 milliards 800 millions de francs CFA qui ont été déboursés sur financement de l’Etat et sur fonds propres de la SONABEL.

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2011 à 10:16 En réponse à : Centrale de Komsilga : Le premier groupe est enfin au Burkina

    Bonjour
    pensez vous que ce groupe electrogene pourra resoudre le problème de l’électricité pendant longtemps ? ne voyons pas dans l’immédiat seulement ; est- ce que dans 15 ans le meme problème va pas se reproduire ? moi je pense que c’est mieux que le gouvernement pense dès maintenant à :
    - la création d’une nouvelle société d’électricité qui va aider la sonabel dans la distribution de l’électricité en lançant un appel d’offre aux investisseurs.
    - ou à la division de la société en deux qui vont se repartir la distribution de l’électricité au Burkina.
    Pour ce qui concerne le transport du groupe electrogène, n’est ce pas possible de démonter l’appareil pour faciliter son transport au burkina et faire venir des techniciens pour le remontage ? merci
    sévérin

  • Le 20 mai 2011 à 12:25, par le bon citoyen En réponse à : Centrale de Komsilga : Le premier groupe est enfin au Burkina

    Djaaaa que ce groupe qu’on nous a présenté à l’usine avec Salfo à côté était toujours en route ? Mais pourquoi avoir loué des groupes à 6 milliards (sans les frais de fonctionnement) si on sait qui a commis le retard ?

    Ma question est qu’en commandant le groupe, on savait déjà ce qu’il fallait pour le trimballer à Komsilga, pour c’est aujourd’hui qu’on nous parle de renforcement de ponts au niveau du Burkina ? Alors que le groupe a traversé des ponts plus importants en RCI. On ne voulait pas qu’on voit cela. Car cela dénote de la précarité de nos ouvrages de franchissement.

    J’avais entendu parler de la construction d’un 2nd barrage à Soubré en RCI pour le renforcement de l’offre en électricité de la sous région. Pour ne pas mettre l’accent avec le nouveau pouvoir à Abidjan pour l’accélération de ce projet ? Car on ne peut pas compter sur les groupes électrogènes pour avoir une énergie à coût rentable.

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