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Promotion du monde rural à Pella, Nanoro, Soaw : « Res publica » pousse la terre à sa franchise

Publié le lundi 16 mai 2011 à 00h24min

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En une décennie d’intervention en milieu paysan burkinabè, l’association française « Res publica » est parvenue à semer l’espoir du développement humain dans les communes rurales de Pella, Nanoro et Soaw, dans la province du Boulkiemdé. Ses actions de soutien à l’agriculture ont instauré la quête permanente de l’autosuffisance alimentaire.

Le développement humain se forge une durabilité dans la partie Nord de la province du Boulkiemdé. L’ONG française « Res publica », appuie sur le levier de l’agriculture dans les communes rurales de Pella, Nanoro et Soaw pour y parvenir. « L’élan de développement impulsé par Res publica, c’est de libérer l’homme de sa misère, en lui accordant les moyens de s’autodéterminer », décline Basile Darga, coordonnateur national. Sur son périmètre de 600 m2 au bord du barrage de Soum dans la commune rurale de Nanoro, Bruno Ouédrogo pratique la culture de l’oignon à l’aide de sa motopompe avec le précieux concours de l’ONG. Comme pour ses camarades producteurs de tomate sur le même site, la moisson s’annonce fructueuse. En témoigne la présence des acheteurs ghanéens. Le prix de la caisse de tomate oscille entre 3 500 F CFA en période d’abondance et 75 000 F CFA en temps de rareté.

L’ajout du volet « agroforesterie » aux interventions de « Res publica » en 2006, produit des merveilles. Cela a offert un tremplin à l’agrobusiness, au grand bonheur de 2 groupements de producteurs à Pella, 10 à Nanoro et 2 à Soaw. Rationnellement, les rendements se sont accrus, la nutrition s’est améliorée, le pouvoir d’achat a augmenté et les spéculations se sont diversifiées. « La vie a maintenant, un bon goût mielleux dans notre contrée. Avant, les activités s’arrêtaient à la saison des pluies. D’où l’oisiveté et l’exode rural. L’action de l’ONG a eu un impact salutaire », indique Marcel Ouédraogo, secrétaire général du groupement de producteurs « Zood-Noma » de Boulpon, à quelques encablures de Nanoro. Quelques trois tonnes d’oignon sorties de son périmètre attendent la période propice pour être écoulées. « Il m’est très fastidieux d’énumérer toutes les retombées de Res publica pour les populations. Le constat saute à l’œil : leur situation est devenue meilleure », résume Naba Tigré, chef coutumier de Nanoro.

Les prémices d’une vie agricole en rose

La bienveillance de l’ONG dans le secteur agricole va de la dotation en semences et des conseils aux paysans à la préparation des sols et à la vente. « Res publica agit en aval et en amont en misant sur le producteur lui-même, en investissant sa terre et en invitant son sens de l’innovation. Le résultat est à la hauteur du partenariat fructueux », se réjouit Florent Diendéré, responsable du Programme agropastoral. De la tomate, les cultures maraîchères se sont enrichies de choux, d’oignons, de piment, de carottes, poivron, aubergines locale et douce… et même de pomme de terre, jadis impensable dans la zone. Des centaines d’hectares y sont consacrés. « La promotion du monde agricole, telle qu’entreprise par Res publica, a consacré la foi en la terre et consolidé, à tous les égards, les bénéfices du paysannat. La faim fout progressivement le camp pendant que l’argent rentre », confirme Marcel Ouédraogo, chef de la Zone d’appui technique (ZAT) en agriculture.

La démarche de « Res publica » revêt toute une originalité. L’accent a été mis sur l’adoption de techniques culturales, la maîtrise du paquet technologique, la compréhension des enjeux agricoles (production, conservation, commercialisation). Dans une approche participative, la bataille se gagne mutuellement. Il suffit que le paysan creuse selon les prescriptions pour que tout le reste (ciment, gravats, main-d’œuvre) soit pris en charge par « Res publica » pour la fosse fumière. 2011 verra la construction de 160 contre 90 en 2010 pour un soutien financier à la réalisation de 10,080 millions CFA. Le crédit agricole n’est pas systématique pour l’acquisition de certains intrants. Une subvention à hauteur de 40 % est une des options d’appui. Le bilan à mi-parcours de la campagne 2010-2011 est éloquent à tous les niveaux. 246 agriculteurs ont produit 172,1 t sur une superficie totale de 43,01 ha sur les trois sites rizicoles de Nanoro, de Pella et de Soaw. Soit un rendement de 4 t/ha et une production haussière de 119 % par rapport à l’an dernier.

La dotation d’un sac d’urée ou de phosphate NPK équivaut à 100 kg de riz paddy à la récolte. Les cultures de contre-saison ont été bénies par la double vulgarisation des spéculations maraîchères et de la petite irrigation. Au seul premier trimestre de l’année 2011, la production de tomate a franchi la barre de 1 051 t pour un gain d’environ 103 millions F CFA dans les localités de Pella et Nanoro. Les activités de défense et de restauration des sols (DRS) en ont fortement contribué.

Cet élan de conjugaison de la richesse et du bien-être grâce à la terre, se retrouvent en l’introduction de la culture du « Moringa olifeira » ou « l’arbre du paradis » connu pour ses vertus nutritives et ses retombées économiques. En attendant une exploitation à grande échelle, son expérimentation s’effectue dans les écoles, les familles, les jardins maraîchers et le Centre de promotion des handicapés de Nanoro.

Sous la houlette du représentant zonal de Pella-Nanoro-Soaw, André Kaboré, les sorties de terrain se multiplient, en vue de susciter un changement de mentalités. « C’est l’amer constat de la souffrance humaine dans cette partie du pays qui a convaincu les partenaires français à agir. D’abord, avec Entraide médicale Eugène Jamot (EMEJ) du Dr Gerard Fournel en 1992. Quand les besoins se sont accrus, il a, ensuite, fait appel à Res publica basée à Lyon en France. La responsable, Françoise Perrin, a apporté les ressources conséquentes. Depuis, elle œuvre à donner espoir aux couches défavorisées », explique-t-il.

Sur les sentiers de l’espérance socio-économique

Dans le village de Goala, commune rurale de Pella, les 76 membres dont 12 femmes de l’association « Nong-Taba », se frottent les mains. L’exploitation des 10 ha dont 7 de riz et 3 de légumes, avec un appui de 22 sacs d’urée et de 30 autres de NPK, a entraîné une production rizicole atteignant 30,7 t pour la campagne 2010-2011. « Nous ne dépensons plus pour l’engrais. Il n’y a plus de calvaire pour acquérir des semences. Ce sont des avancées significatives. Nous sommes maintenant en mesure de nous auto-suffire et de disposer de moyens financiers », soutient Salif Zagré, le président du groupement. Tout comme Goala, le village de Sèguèdin dans la commune rurale de Soaw abrite la deuxième aire de battage construit par les soins de « Res publica » pour améliorer la qualité de riz dont la culture connaît un engouement certain. Les 38 riziculteurs dont 12 femmes réunis dans le groupement « Nabons-Wendé », présidé par Marcel Zongo, exploitent 17 ha avec une production individuelle moyenne de 800 kg. Le manque crucial d’eau se trouve en partie comblé avec la réhabilitation des digues de certaines retenues d’eau comme à Goala et à Nazaonga. Les cultivateurs de Pella, de Nanoro et de Pella savent désormais, à quoi se tenir pour fructifier leur saison sèche. « La terre ne ment pas ». Cet adage commence à recouvrer tout son sens dans les communes rurales de Pella, Nanoro et Soaw.

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2011 à 14:14, par Kaboré En réponse à : TOMATES DE PELLA

    bravo pour votre article enfin on parle de ma province et de mon village sur le net j’ai eu une immense joie de découvrir se passage de PELLA, mon village sur faso net et de voir en photo ses belles tomates. je souhaite une longue vie a RES PUBLICA qui sont sur une bonne voie pour pouvoir peut être bouger la MONTAGNE bien cordialement

  • Le 16 mai 2011 à 15:08, par thierry En réponse à : Promotion du monde rural à Pella, Nanoro, Soaw : « Res publica » pousse la terre à sa franchise

    Il est intéressant d’avoir le site Internet de l’association : www.respublica.asso.fr
    Pour plus d’information - N’hésitez pas ...

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