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Réformes politiques : Cacophonie gouvernementale ?

Publié le vendredi 13 mai 2011 à 01h32min

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Trois ministres étaient hier 12 mai 2011 au SIG face à la presse : il s’est agi pour Bongnessan Arsène Yé (Réformes politiques), Alain Edouard Traoré (Porte-parole) et Arthur Kafando (Commerce et Industrie) d’échanger avec les journalistes sur deux sujets, les fameuses réformes politiques et la baisse des prix de certains produits de grande consommation. Avec forcément une focalisation sur l’article 37 : alors que pas plus tard que, dans la semaine, Djibril Bassolet, le ministre des Affaires étrangères, affirmait et non de façon subliminale que ledit article ne serait pas charcuté, Bongnessan Arsène Yé, le titulaire du dossier, cultive une prudence de sioux y relative. Cacophonie gouvernementale ou mode opératoire savamment orchestré ?

Après le mot introductif du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, ce fut le jeu des questions-réponses : interrogé sur l’état des lieux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), Bongnessan Arsène Yé a affirmé en substance que tous les acteurs ont été consultés, et que, jusqu’à preuve du contraire, tout se déroule normalement.

Le nombre de 69 personnes qui composeront cette instance n’est-il pas pléthorique ? Et est-ce que la sérénité y sera la chose la mieux partagée ? Pour le ministre d’Etat en charge des Réformes et des Relations avec le Parlement, il était loisible effectivement de travailler avec une équipe restreinte de 10 à 20 membres, mais "on a préféré cette commission de 69 membres mi-technique, mi-politique, pour que chacun ait son empreinte".

Djibril Bassolet, le titulaire du ministère des Affaires étrangères, a affirmé sur les ondes de RFI le 10 mai dernier de façon audible que : "Moi, je pense que le président Compaoré n’a pas pour ambition de s’éterniser au pouvoir. Il a pour ambition de préparer une alternance paisible... Nous sommes dans un environnement international... Je ne vous dis pas mon avis sur la nécessité de modifier ou pas l’article 37. Je vous dis simplement que l’environnement aujourd’hui ne se prête pas à un pareil exercice, ce qui pourrait effectivement être source de déstabilisation".

- Qu’en pense Bongnessan ? "Je ne l’ai pas entendu, je ne l’ai pas écouté, je ne peux pas confirmer...". Et le ministre des Réformes s’en est tenu à l’orthodoxie officielle qui renvoie tout le monde à l’invite du chef de l’Etat à mener des concertations larges pour aboutir à des décisions consensuelles.

Pourtant pratiquement, tout le monde a entendu son homologue se prononcer sur cet épineux problème de l’article 37. Mieux, les Partenaires techniques et financiers (PTF) ont salué cette sortie, notamment par la bouche de l’encore (il termine sa mission dans 3 semaines), ambassadeur de l’UE, Amos Tincani, qui a estimé, lors de la fête de la Journée de l’Europe, que : "C’est un bon pas dans la bonne direction".

On l’aura donc constaté, le docteur Yé a préféré botter en touche. Pourtant Djibril et lui sont deux étoiles qui brillent actuellement dans l’orbite Compaoré après la longue éclipse de Bongnessan. Pourquoi alors deux personnes ayant l’oreille du président du Faso ont-elles de la révision de l’article 37, une lecture aussi dichotomique ? L’homme de Bagassi, qui s’occupe de cet article (c’est dans ses cordes), devait d’ailleurs être celui qui aurait pu se prononcer de façon tranchée sur le sujet. Est-ce une stratégie de communication (par petites touches) ou carrément un manque d’harmonie pour ne pas dire une cacophonie gouvernementale ?

Les refondateurs du CDP récusent la création même du ministère chargé des Réformes. Commentaire de Bongnessan ? "J’ai rencontré une délégation du CNPB, conduite par Moussa Boly. Ils m’ont dit : ce n’est pas la position officielle du parti. C’est René Emile seul qui a cette position". Concernant la baisse des prix des produits de première nécessité, certains commerçants qui avaient de vieux stocks regimbant à obéir, que faire ?

Selon Arthur Kafando, un inventaire sera effectué entre les anciens et les nouveaux stocks, et "des compensations seront faites" par le gouvernement de façon crescendo en remontant des grossistes aux importateurs. "On ne demande pas aux commerçants de vendre à perte". Quid des mesures coercitives contre les récalcitrants ?

Pour le ministre du Commerce, "l’inspection générale des affaires économiques (IGAE) jouera 2 rôles, celui de la surveillance ainsi que du contrôle des prix et de la vérification de la qualité et du poids, en collaboration avec l’Inspection de la qualité et de la métrologie... car il ne faut pas vendre du n’importe quoi". Du reste, un observatoire sera mis en place, et le gouvernement s’attelle à y trouver des solutions structurelles après les 3 mois que courent ces mesures.

Et les boutiques-témoins dans tout ça, où trouver par exemple le sac de riz de 50 kg à 16 000 F CFA ? Arthur Kafando y répondra en disant que le ministère de l’Agriculture œuvre à ce que, dans les 45 provinces, on trouve ces boutiques ainsi que dans les arrondissements de Ouaga et de Bobo.

Arthur Kafando a aussi répondu à une question relative au bilan partiel des indemnisations des commerçants : à l’heure actuelle, pour ce qui concerne le secteur informel, 700 ont été recensés, et 400 indemnisés à hauteur de plus de 300 briques.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2011 à 22:10, par PINOAGA En réponse à : Réformes politiques : Cacophonie gouvernementale ?

    Je trouve que le système reste inchangé depuis Tertius 1 jusque là.
    1 : Pour tranquiliser tout le monde y compris son mendat, Blaise COMPAORE n’a qu’a prendre son courage et dire qu’il est à son dernier mendat.
    2 : Toutes les aumentations proviennent du carburant, le gouvernement devait plus tôt chercher une solution pour baisser consedérablement le prix du litre et voir une baisse automatique de tout. La qualité du riz concerné par la baisse est le contraire de ce qu’ils ont qualifié de plus consommés. S’il faut baisser le prix d’une qualité seulement de riz, c’est plus tôt celui consommé dans les casernes car c’est encore qui vont tiré, a bon entendeur, salut

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