Ouf, on a frôlé le pire ces temps ci dans la cité de Bankuy. N’eût été la célérité des autorités communales dans la résolution de leurs préoccupations, les commerçants de Dédougou auraient pu certainement marcher sur la mairie pour se faire justice, comme l’indique la plateforme revendicative du 1er mai 2011. Sans doute aussi, c’est parce que cette fois-ci les deux parties ont voulu privilégier le dialogue que de se livrer à un bras de fer sans issue. Une démarche très bien louable. Puisqu’en définitive ces concertations ont permis de donner une suite favorable aux nombreuses inquiétudes des commerçants du grand marché. En effet, tout serait parti du dimanche 1er mai 2011, date marquant la célébration de la fête du travail.

On se souvient que lors de la marche organisée par le comité de Coordination des syndicats de la province, le comité de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) du grand marché avait soulevé un certain nombre de préoccupations relatives à une réorganisation des conditions de travail des commerçants au sein du marché. Ces préoccupations portaient entre autres sur la tarification des boutiques et des dalles qui est passée respectivement de 3000 F à 6000 F et de 1000 F à 2000 F ; la finition des travaux de construction du marché central ; la mise en état de fonctionnement des lampadaires du marché ; la suppression des taxes journalières de 25 F ; la non fermeture des boutiques en cas d’arriérés.

Aussi les commerçants avaient dans leur plateforme revendicative souhaité que l’agent de recouvrement du mairie ne soit pas accompagné de policiers. En référence à ces doléances, les commerçants avaient souhaité au même moment obtenir satisfaction dans un délai de 72 heures à compter du lundi 02 mai 2011, sous peine d’une descente sur la mairie. Les menaces devenaient si pressantes que le locataire de l’hôtel de ville de Dédougou n’avait d’autre choix que d’initier des pourparlers avec le comité pour un dénouement heureux de la situation.

Une première rencontre d’échanges est organisée avec les représentants du comité le vendredi 6 mai 2011 en vue d’examiner minutieusement les points de revendications. Cette rencontre, il faut le rappeler s’est soldée pratiquement par un échec. Puisqu’à son terme plusieurs points de revendications selon les commerçants n’avaient pas obtenu une suite favorable. S’agissant de la préoccupation principale qui est la tarification des boutiques et des dalles, le maire Gnamy Konaté Valentin aurait proposé respectivement 4000 F et 2000F, mais les commerçants ont campé sur leur proposition.

A savoir le maintien des anciens tarifs. Dans l’optique de trouver un dénouement heureux de la situation, une seconde rencontre a réuni le 9 mai 2011 les deux parties. A l’issue de cette rencontre le maire Konaté a accédé à la requête des commerçants sur les tarifs des boutiques. Cependant les autres préoccupations restent en suspens et devront faire l’objet d’une profonde réflexion. Visiblement du côté des commerçants on affiche un air de satisfaction bien que toutes les préoccupations ne soient pas entièrement résolues. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces concertations viennent mettre fin à une crise longtemps exacerbée par des remous politiques entre l’organisation des syndicats des commerçants et la commune de Dédougou.

Ousmane TRAORE/Dédougou

L’express du Faso