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Retrait d’argent dans les banques et établissements financiers : Extrême méfiance des faux billets

Publié le mardi 10 mai 2011 à 01h47min

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L’association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) est interpelée : les guichets de ses membres sont malheureusement devenus des passoirs de faux billets en vrais. Il est temps pour cette organisation faîtière d’ouvrir l’œil sur ce phénomène et prendre les mesures appropriées pour y voir clair. Plusieurs usagers se voient de plus en plus ridiculisés dans les guichets de banques, des caisses populaires ou de la caisse nationale d’épargne de la Poste pour, des cas de faux billets, généralement de dix mille (10 000). Cela a été le cas, lundi 9 mai dernier d’un client traditionnel d’une banque venu effectuer un versement après que le locataire de sa maison lui ait remis de l’argent retiré fraîchement d’une caisse populaire : « Un billet de dix mille (10 000) F CFA a été déclaré faux ». Le bailleur et le locataire en question tombent des nues à la suite de ce constat inattendu au guichet.

Ce dernier clamant la main sur le cœur et sur son carnet d’épargne n’avoir mélangé, en aucun moment, ajouté la somme retirée de sa caisse populaire avec d’une autre provenance. Après moult tractations, le client s’en est tiré du risque d’être traité comme un faussaire. Le billet en question a été purement et simplement confisqué pour, soi-disant, des enquêtes dont personne ne connaîtrait les tenants et les aboutissants. Les langues se délient peu à peu devant l’ampleur de ce phénomène. Et l’on cite le cas d’un autre client qui a été interpellé à plusieurs points de dépenses sur des faux billets issus de l’argent qu’il a l’habite de retirer au même guichet, occupé par la même personne, s’en est plaint auprès de son gestionnaire de compte.

A la suite d’un filet mis en place de commun accord, la caissière est prise, la main dans le sac, après un examen opéré, séance tenante, sur la nature des billets de somme retirée. « Cinq billets de dix mille (10 000) sont faux et la caissière d’avouer qu’elle profitait des paiements pour glisser quelques faux billets au fur et à mesure ». Les exemples sont légion sur le flou qui règne sur la qualité de l’argent parfois servi. Et il semble que des banques s’illustrent dans les services sordides de fournir des faux billets au lieu des vrais à leur clientèle. Les dénonciations entendues çà et là confortent les soupçons selon lesquels de nombreux guichets de banque et d’établissements financiers sont devenus des circuits d’écoulement de faux billets.

Cette pratique malveillante pourrait relever soit d’initiatives isolées liant la seule responsabilité de la caissière ou du caissier à des complices extérieurs, soit d’une entreprise mafieuse savamment montée à l’intérieur de la banque ou de l’établissement financier par un groupe d’employés. Des deux hypothèses, le fléau des faux billets reste entier et empoisonne les relations entre les usagers et leurs banques. A la leçon, il apparaît qu’aucun client intervenant en tant que faussaire n’oserait pas emprunter la voie bancaire classique pour écouler de petits montants de faux billets. Les délinquants commettant ce délit se réfèrent, le plus souvent, aux grands points de paiement en numéraires (les billetteries de tout genre). De sérieux deals (coups bas) se forgent alors sur le dos de la clientèle ou des usagers.

Des voix s’élèvent pour décrier comment des malversations similaires ont été, souterrainement, traitées dans des banques, des établissements financiers et même au niveau des agents publics où après avoir situer les responsabilités, des guichetières, de guichetiers, des caissières et des billetteurs, brebis galeuses, ont été discrètement remerciés.

La méfiance doit être de mise aussi bien chez les usagers que chez les premiers responsables des banques et établissements financiers. Les employé(e)s en chargent des paiements doivent être strictement surveillés pour éviter que leur sale besogne n’entache la crédibilité de leurs entreprises. S’il est traditionnellement admis que la banque ou l’établissement financier opère un contrôle sur les billets déposés pour s’assurer qu’ils sont bons, il s’avère opportun que soit, aussi, donné aux clients la possibilité de procéder à cette même vérification avant de quitter les guichets avec l’argent retiré. A défaut d’une requête pareille, il faut trouver l’alternative de relever les numéros de tous les billets remis et les faire figurer sur un reçu comme une garantie. Parce que lorsque un faux billet apparaît dans un versement, c’est le client qui est sournoisement pris à partie et sournoisement indexé sans que l’on ne se soucie de la source ou de la provenance des billets qu’il détient. Une telle précaution est déjà pratiquée en Chine populaire. La vigilance ne doit plus être d’un seul côté.

Il appartient à l’APBEF de trouver le moyen d’instaurer cette confiance mutuelle entre les usagers et ses membres. Ailleurs, en Europe, de simples stylos spéciaux, à la portée de tous permettent de distinguer les faux billets des vrais. Pourquoi la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) n’envisagerait-elle pas l’institution d’un tel moyen dans un environnement monétaire et financier de faussaires de billets de banque ? La question mérite d’être approfondie en ces temps de forts soupçons aux devants des guichets. Il faut parvenir à instaurer une culture de contrôle des billets à tous les niveaux : du point de vente de petite et de grande tailles à la personne physique. La nécessité d’établir une telle vigilance dans les relations entre les banques et leur clientèle doit s’accompagner le processus de modernisation des systèmes de paiement et de bancarisation de l’économie nationale.

Dorcas Céleste KOIDIMA

Pour lefaso.net

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