L’accueil, les coûts de l’action au service, la proximité, l’accessibilité au financement, l’accompagnement du service, ce sont ces critères qui ont permis de départager les différentes banques pour l’édition 2010. Aussi, les votes des PME/PMI qui ont des relations directes avec les banques ont compté pour 40% dans la désignation. A cette cérémonie, ce sont neuf trophées qui ont été décerné dont un trophée d’honneur à Justin Damo Barro, parrain de l’activité. Le prix du meilleur établissement de Crédit-Bail revient à Alios Finances. La meilleure banque de l’innovation technique et technologique 2010 est la Banque Internationale du Burkina (BIB/UBA). La meilleure Institution de Microfinance est le Réseau des Caisses Populaires du Burkina (RCPB).

Le trophée de la meilleure banque des PME/PMI 2010 échoit à Coris Bank international pour son approche assez originale basée sur la célérité et la proximité. « Le prix est très important pour nous et nous réconforte dans notre stratégie. (…) Ça veut dire que nous sommes sur la bonne voie et que nous devons aller de l’avant », déclare, tout heureux, Thierno Sy, le directeur général adjoint, chargé de supports et des moyens de Coris Bank International. « En tant que banque nationale citoyenne, notre rôle c’est de donner les moyens aux PME/PMI pour qu’elles se développent », soutient M. Sy.
« Sans les banques, les PME/PMI n’existeront pas et sans les PME/PMI, les banques également auront des difficultés à pouvoir se développer », estime Youépéné Hermann Nagalo, le président du comité d’organisation. « Si nous avons des banques fortes qui nous accompagnent, qui nous guident, qui nous conseillent, il est évident que nos PME/PMI auront plus de courage et plus de force à retrouver tous les marchés où ils sont et pouvoir aussi nous imposer », se convainc Hermann Y. Nagalo.

Malheureusement, les relations entre les PME/PMI et les banques sont loin d’être celles souhaitées. L’accès au financement constitue une préoccupation de premier ordre pour les PME/PMI. Cette difficulté s’est ressentie même dans l’organisation de la cérémonie de remise des trophées des meilleures banques et établissements financiers des PME/PMI. Aucun sponsor ne s’est manifesté. Malgré tout, burkinapmepmi.com a tenu le pari. On déplore néanmoins l’absence de certains lauréats à cette cérémonie.

90% des entreprises burkinabè manquent de financement adéquat

Par PME, s’entend « toute personne physique ou morale, productrice de biens ou services marchands immatriculés au registre du commerce ou tout autre registre totalement autonome dont l’effectif ne dépasse pas 200 employés permanents et dont le chiffre d’affaire annuel est inférieur ou égal à un milliard avec un niveau d’investissement inférieur ou égal à 250 millions de francs CFA et qui tient régulièrement une comptabilité. L’entreprise doit être légalement déclarée et doit tenir une comptabilité régulière. La PME comprend la micro-entreprise, la petite entreprise, la moyenne entreprise ».

C’est donc dire que la quasi-totalité des entreprises burkinabè sont des PME/PMI (90%). Pourtant, elles continuent de souffrir de manque de financement adéquat. Cette soirée était « l’occasion pour les acteurs économiques, financiers, politiques et l’ensemble des consommateurs de crédit de magnifier les banques et établissements financiers pour leur performance, leur dynamisme et surtout leur stratégie efficace d’accompagnement et de développement des PME au Burkina », selon Alassane Kouanda, président de la fédération nationale des PME.

Ce segment de l’économie nationale mérite une attention particulière au regard de sa capacité de création d’emplois, mais aussi au regard de son efficacité dans la promotion de la croissance économique. Ainsi donc, le parrain de l’évènement Justin Damo Barro exhorte les banques et établissements financiers « à prévoir des structures d’accueil spécialisés, un staff technique et financier pétri d’expérience dédié à la PME et des conditions de banques particulières ».
Cette soirée fut aussi l’occasion de se pencher sur la problématique de financement des PME/PMI à travers un panel qui aura duré environ une heure.

Moussa Diallo

Lefaso.net