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Situation nationale : Les Refondateurs ne veulent pas être traités de putschistes

Publié le dimanche 8 mai 2011 à 23h38min

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L’opposition est plurielle au Burkina Faso et les partis non affiliés au chef de file de l’opposition méritent également respect et considération. C’est le message principal qu’ont voulu faire passer les partis politiques signataires du Manifeste de la refondation, à la faveur d’une conférence de presse organisée à Ouagadougou ce 5 mai 2011. En filigrane, les « Refondateurs » se démarquent de l’appel à la démission du président du Faso lancé par les partis regroupés autour du chef de file de l’opposition.

C’est une conférence de presse organisée « au pied levé » pour « mettre les points sur les i » en faisant savoir qu’au Burkina Faso, il y a opposition et opposition. « Il y a, dans l’opinion, une image fausse qui est véhiculée de l’opposition. Vous savez que notre pays connait depuis quelques temps une crise très aigue. Mais lorsqu’on parle de l’opposition dans les médias internationaux, on fait comme si elle était une, indivisible, monolithique. Quand le chef de file de l’opposition parle des partis qui lui sont affiliés, il en parle comme si c’était toute l’opposition du Burkina Faso.

Et quand le pouvoir s’en prend à l’opposition, il met tout le monde dans le même sac », explique Me Hermann Yaméogo, le principal orateur du jour. « Un responsable du CDP a même dit sur RFI que l’opposition burkinabè est putschiste et qu’elle n’est pas républicaine. De quelle opposition parle-t-on ? Nous ne pouvions pas laisser passer cela », s’offusque Ram Ouédraogo, dont le parti est également signataire du Manifeste de la refondation.

Les Refondateurs se sont ensuite évertués à démontrer la différence qui existe entre eux et « une certaine opposition ». C’est ainsi que Hermann Yaméogo explique que depuis trois ans, son mouvement avait prédit la crise que le Burkina Faso traverse actuellement et proposé des solutions. « Nous avons proposé un schéma pour sortir de la crise. Et ce schéma-là s’inscrit dans le cadre de la Constitution. Nous n’avons pas choisi de jouer hors république. Nous n’avons pas demandé la démission du chef de l’Etat. Ni la désobéissance civile parce que pour nous, les conditions ne s’y prêtent pas. Ce serait aller à l’aventure », assure le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD).

Ces propositions -des signaux forts de nature à rétablir la confiance et à « reconnecter » le pouvoir avec le peuple- ont du reste été réitérées au Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, lors de l’audience qu’il a accordée à l’UNDD le 27 avril dernier. « Au nombre de ces mesures, nous avons estimé qu’il était primordial que la famille présidentielle se détache des affaires politiques et économiques. Nous avons également relevé qu’il faudrait s’engager dans un processus de réformes, de refondations sérieuses à travers des structures dont la mise en œuvre donnerait confiance à la population. Nous avons aussi fait savoir que la question de l’article 37 et des questions de fond de ce genre-là, peuvent être débattues au niveau d’une assemblée constituante », a énuméré Hermann Yaméogo.

C’est la raison pour laquelle les refondateurs se disent étonnés et même « peinés » d’être fourrés dans le même sac que les autres partis de l’opposition par le pouvoir, la presse nationale et internationale. « Nous aurions pu dire que c’est un échec du système et engager un processus qui le marginalise, en appeler au peuple pour le faire partir, engager une action violente contre lui. Mais nous ne l’avons pas fait », martèle M. Yaméogo. Pour les Refondateurs, il faut faire de Blaise Compaoré un acteur de la refondation. « Nous avons estimé qu’il fallait faire appel à lui pour qu’il convoque un dialogue inclusif, républicain pour voir ensemble comment le préserver des turpitudes », assurent-ils, tout en déplorant le fait que le chef de l’Etat ne soit pas beaucoup ouvert au dialogue.

Ram Ouédraogo, Soumane Touré, Alain Zoubga, Hermann Yaméogo et les autres refondateurs sont convaincus d’une chose : « La vraie alternance » ne viendra que quand les réformes qu’ils réclament seront mises en œuvre. « Et si demain, il doit y avoir un président au Burkina Faso qui prenne la place de Blaise Compaoré, c’est de notre côté (les signataires du Manifeste de la refondation, NDLR) qu’il sera issu », foi de Me Yaméogo. Et si les Refondateurs affirment qu’ils restent disponibles pour le dialogue, ils font aussi savoir que leur patience a des limites. « Nous avons trop souffert pour souhaiter qu’on en soit à une situation comme en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Nous voulons préserver la stabilité. Mais que le président apprenne aussi à écouter car, si nous sommes exaspérés, qu’on ne s’étonne pas des mots d’ordre que nous pourrions donner un jour », préviennent-ils.

Desire T Sawadogo

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 9 mai 2011 à 17:19, par Emmanuel En réponse à : Situation nationale : Les Refondateurs ne veulent pas être traités de putschistes

    Courage a vous refondateurs !!!

  • Le 9 mai 2011 à 17:38, par Yamame En réponse à : Situation nationale : Les Refondateurs ne veulent pas être traités de putschistes

    Nous constatons en tout cas que c’est bien de se distinguer des autres pour faire bonne mine et se rendre poliquement correcte dans un état de droit. C’est de bonne guerre je dirais dans l’esprit republicain.

    Cependant, nous avons constaté aussi que nos refondateurs sont restés muets et aux abonnés abscents, aux temps fort de la crise sociale que connait notre pays. Un mutisme pour nous incompréhensible de la part d’une opposition...

    Crise scolaire et universitaire : Pourquoi n’ont ils pas pris les devant pour reclamer justice pour justin Zongo et bien d’autres et demander aux élèves de rentrer en rang dans les classes, eux se chargeraient de l’affaire. ont-ils denoncés les actes de destruction de biens publiques par les élèves ? ont ils proposé des solutions aux problèmes des scolaires ? se sont il inquiétés de la montée et l’omnipresence depuis un certain temps de la violence en milieu scolaire scolaire ? Cela aurait été l’esprit republicain qui nous attendions d’eux.

    Crise militaire : Qui chez ces "reformateurs" à fait une condamnation nette et officielle de ces actes anti-republicains perpetrés par les bidasses. Qui ? Ont-ils eu peur de leurs opinions ou devrions nous considerer qu’ils cautionnaient par leur silence les faits ? Pensent-ils que l’argument des armes est bien au dessus de l’arme des arguments ? La republique a été sapée et nos refondateurs ont fait "motus et bouche cousues".

    Crise judiciaire  : Nos réfondateurs n’ont ils pas pensé que pour cette fois les magistrats avaient raison de protester, toutes considérations mises à part ? N’ont ils pas juger que cela était une occasion de défendre la justice et reclamer haut et fort que désormais il faut que justice soit rendu pour tous les dossiers en sus, et demander l’indépendance TOTALE de notre justice vis a vis des pouvoirs publiques. La aussi nos refondateurs ont été l’ombre d’eux même. Cela aurait renforcer l’esprit republicain.

    Nos refondateurs n’ont pas réagi quand il le fallait mais ils sont prompt à réagir quand on les mets dans le même sac que d’autres restés muets sur les mêmes jugés au fonds mais se sont fait plutot entendre autrement. Mais c’est connu "ici au Burkina on ne s’aime pas entre nous". Et c’est là le Mal car dans un tel contexte, nous aurions dû trouver une opposition UNIE et FORTE enterrant les bisbilles et se rassamblant pour dénoncer les exactions des uns et des d’autres, critiquer fondamentalement les insuffisances de l’Etat ayant conduits à la crise, proposer des solutions de fonds...Ce serait là la contribution à la Republique qui a besoin de tous ses fils et surtout quand ils sont UNIS.

    Mais helas nous constatons que cette oppositions là ! avec ses têtes là ! dns ces conditions là ! n’est pas encore celle qu’il nous faut pour l’alternance que nous souhaitons tous. En tout cas en cet état là !

    2015...encore 4 ans nous osons croire qu’ils vont se ressaisir très vite.

    PS : N’oublions pas que dans un pays voisin, des "Refondateurs" parachutés au pouvoir en 2000 sans y être préparés véritablement ont causé du tort à toute une nation pendant 10 ans et se sont revelé de véritables imposteurs. Chez nous il paraitrait que certains opposants ont des acoquinances avec les imposteurs cités. Qui se ressemble, s’assemble dit-on, surtout s’ils vehiculent les même ideaux : "Refondre".

  • Le 9 mai 2011 à 19:50 En réponse à : Situation nationale : Les Refondateurs ne veulent pas être traités de putschistes

    keski a piké ce monsieur on dirait qu’il commence a s’assagire.de toute façon on vou observe tous.gare a ce parti politique qui essayera de nous tromper.vous etes également prévenu

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