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Gestion des sols : Garantie de pérennité de l’agriculture irriguée

Publié le mardi 28 septembre 2004 à 07h29min

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Elaborer un programme de gestion durable des sols concomitamment avec le développement de l’irrigation, par une mise en adéquation de l’intensification de la production et de la productivité avec la dégradation des sols sur les terres irriguées, tel est l’objectif global de l’étude commanditée par le ministère de l’Agriculture auprès du Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC). Les résultats de cette étude ont fait l’objet, le jeudi 23 septembre 2004 au SP/CPSA, d’un atelier de validation.

La tâche des consultants de l’IFDC, en sus de l’objectif global, a consisté à recenser les zones dégradées jouxtant les périmètres à irriguer, et à proposer des remèdes ; à relever les contraintes pédologiques liées à la mise en valeur des terres irriguées ; à élaborer un programme d’actions opérationnel, visant à lever les contraintes majeures de tous ordres (institutionnel, juridique, organisationnel, technique, sociologique, économique et financier) à la gestion rationnelle des sols sur les terres irriguées.

Après que le conseiller technique du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Noumbié Ibrahim Sourabié, ait donné le top de départ des travaux, les experts de l’IFDC, Bidjokaso Fofana, coordonnateur du Programme Sahel, et Marco Wopereis, chef de programme du Programme intensification intégrée de la division Afrique, présenteront les résultats de leur étude de la superficie totale aménagée pour l’irrigation au Burkina Faso.

En effet, sur une superficie globale de 32 000 hectares, 12 000 concernent les grands périmètres, les périmètres moyens occupent 3000 hectares, 10 000 reviennent à la petite irrigation tandis que les aménagements de bas-fonds représentent 7200 hectares. Environ 20 000 hectares sont mis en culture. L’IFDC a donc fait remarquer que l’exploitation de ce potentiel irriguable et son niveau de valorisation sont loin d’être suffisants à cause d’un grand nombre de contraintes d’ordres économique, social, institutionnel, agronomique, environnemental, foncier.

« Une étude de qualité… »

Pour illustrer cette situation, il a été cité le danger de la salinisation pour les périmètres sahéliens ; la surexploitation des bassins versants, qui hypothèque la viabilité des aménagements, la baisse de la fertilité des sols, due à une agriculture minière, la dégradation des sols, à cause de la double culture intensive et de l’exportation totale des récoltes, la mévente des produits agricoles, les coûts élevés des intrants, l’insuffisance d’équipements agricoles, la faible utilisation des technologies performantes.

Si toutes ces insuffisances apparaissent déjà dans le cadre de la mise en œuvre des plans stratégiques de développement, les consultants de l’IFDC ont estimé qu’il faut un recadrage des axes d’intervention stratégique et politique de gestion de ces ressources par une gestion plus durable des ressources en eaux et des sols à travers une meilleure connaissance de celles-ci, la prise en charge par l’Etat des coûts des aménagements hydro-agricoles, la professionnalisation et l’autonomisation des irrigants et des coopératives dans les fonctions productives et commerciales.

Pour ce faire, selon eux, la stratégie pour une gestion durable des terres irriguées doit se fonder sur le principe de l’agrobusiness, en considérant également les problèmes et les opportunités d’une filière dans sa totalité, de la production jusqu’à la commercialisation. L’IFDC a donc proposé un plan d’action inspiré du plan de gestion intégrée de la fertilité des sols.

Ce plan, dont le budget a été évalué à 16,7 milliards de FCFA, entend assurer un accroissement durable de la production agricole tout en sauvegardant la qualité des ressources naturelles. Dans l’ensemble, les participants à l’atelier de validation ont apprécié les résultats de l’étude ; cependant, ils ont émis quelques observations, notamment sur le budget, la forme et le fond, que du reste les consultants ont accueillies favorablement.

Selon le conseiller technique du département de l’Agriculture, cette étude est de bonne qualité et vient compléter la « Politique nationale de développement durable de l’agriculture irriguée », qui repose sur trois programmes d’un coût de 397,7 milliards de FCFA.

Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur

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