Le 19 mars 2010, Monsieur Salif Kaboré, jadis directeur général de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), entouré de ses collaborateurs, était face à la presse pour donner des informations sur les difficultés de fourniture d’énergie en cette période délicate de haute chaleur. A cette occasion, la SONABEL avait sollicité la compréhension, l’indulgence de sa clientèle et de la population face à cette situation.

A cette époque, la LCB avait positivement apprécié la capacité de communication des responsables de la SONABEL pour expliquer les difficultés qu’elles rencontraient, pour répondre aux besoins du pays en énergie électrique. Par conséquent, la LCB, à travers un communiqué, avait invité la population à une gestion rationnelle de l’énergie électrique qui constitue une denrée précieuse pour un pays comme le Burkina Faso, mais aussi à signaler tout préjudice subi du fait des délestages. Cette position s’expliquait en son temps par le fait que la SONABEL avait donné l’assurance que la période de délestage allait être de courte durée, en raison des travaux de l’interconnexion Bobo-Ouaga en fin 2010, et de la mise en service de la nouvelle centrale de Komsilga prévue pour le dernier trimestre 2009.

Un programme de délestage avait été communiqué pour faciliter la prise de mesures adéquates par les différents consommateurs de l’énergie de la SONABEL.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Peut-on affirmer que la SONABEL a tenu ses engagements ? Force est de constater qu’une année après, la rhétorique au niveau de la SONABEL est demeurée identique. Pendant ce temps, la population continue d’être victime de coupures intempestives aux conséquences inestimables. Or, lors de sa conférence de presse le 9 mars 2011, la SONABEL avait donné l’assurance en fin mars 2011, pour le rétablissement total de l’électricité, au regard de la location de deux groupes électrogènes.

La LCB constate que, la SONABEL a renoué avec des coupures qui sont de plus en plus longues et imprévisibles, qu’elle lie dans son communiqué de presse paru le 14 avril 2011, aux derniers affrontements en Côte d’Ivoire. Argument difficile à accepter. De même, la LCB estime qu’il n’appartient pas aux consommateurs de subir des conséquences d’une mauvaise gestion. Pire, le programme de délestage communiqué n’est nullement respecté entraînant du même coup une panoplie de désagréments.

De plus, tout en demandant la compréhension, voire l’indulgence des consommateurs, la SONABEL demeure rigoureuse et stricte dans le recouvrement des factures et néglige les préjudices causés aux mêmes consommateurs, sans que ceux-ci n’aient la possibilité d’obtenir réparation des dommages subis dans l’immédiat par la SONABEL. En effet, les responsables de la SONABEL n’ignorent pas que les coupures de courant perturbent bien des activités économiques et réduisent les recettes de certaines unités économiques, surtout de petite taille. Par ailleurs, il nous était revenu que les factures d’électricité à cette période n’ont connu aucune baisse alors que la disponibilité de cette denrée a été réduite du fait des coupures.

Enfin, la SONABEL est restée ferme sur l’application des pénalités de retard (2 000 et 5 000 F CFA), refusant toute concession aux clients se trouvant dans cette situation, contrairement au souhait exprimé par la LCB, à travers sa déclaration d’avril 2010. Par conséquent :
 La LCB condamne avec la dernière énergie cette attitude de mépris du consommateur par la SONABEL ;
 Exige fermement la suppression pure et simple de la pénalité de retard ;
 Demande aux consommateurs de rester mobilisés pour répondre aux mots d’ordre qu’elle viendrait à lancer ;
 Tient la SONABEL pour responsable des actions qu’elle viendrait à mener pour permettre aux consommateurs de recouvrer ses droits.

LCB, consommons encore mieux !

Ouagadougou le 14 avril 2011

Le Président Pierre NACOULMA

La Pays