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Billets série A : Les opérateurs économiques mettent la BCEAO en garde

Publié le mardi 28 septembre 2004 à 07h30min

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L. Diawara

Une délégation du gouvernement a rencontré lundi 27 septembre 2004 à Ouagadougou, les opérateurs économiques pour mesurer la nature et l’ampleur des difficultés que ceux-ci rencontrent dans l’opération des billets de la gamme de 1992. Le monde des affaires accuse la Banque centrale de vouloir paralyser l’économie burkinabè et interpelle les autorités à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à la psychose des fameux billets de la ’’série A’’.

"La BCEAO a pris des mesures restrictives à l’encontre du Burkina Faso pour limiter ses transactions commerciales qu’elle juge trop importantes ces dernières années".

C’est cette lecture que les opérateurs économiques burkinabè ont du phénomène des billets de la "série A" qui menace de paralyser l’économie nationale. Ils ont exprimé leur ras-le-bol à la délégation du gouvernement (Seydou Bouda, Alain Yoda, Benoît Outtara) venue prendre le pools de leurs difficultés nées de l’opération de démonétisation.

Ceux-ci n’ont pas manqué d’interpeller les autorités burkinabè sur leurs responsabilités pour mettre fin à une situation qui perdure. Les fameux billets de la "série A", symbole de la Côte d’Ivoire à la BCEAO, continuent de créer une véritable psychose dans le milieu des affaires. Le rejet systématique de ces billets qu’une rumeur a vite qualifiés de faux à cause des cambriolages des agences de la BCEAO de Bouaké est entrain de paralyser les activités commerciales dans la capitale et les provinces du pays.

Les hommes d’affaires locaux semblent payer le lourd tribut car ils s’inscrivent désormais en faux avec leurs fournisseurs. Par la voix de son représentant, M. Lassiné Diawara, le monde des affaires burkinabè a pointé un doigt accusateur sur la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dont l’attitude dans la gestion de l’affaire des billets "série A" étonne plus d’un. Il a fustigé la politique de deux poids deux mesures menée par la Banque centrale.

M. Diawara a énuméré une panoplie de difficultés rencontrées par les hommes d’affaires burkinabè depuis le lancement de l’opération de démonétisation. Celles-ci sont liées d’une part, aux problèmes de versement d’argent dans les banques et d’autre part, aux transactions financières. A cela s’ajoutent des mesures prises à l’encontre des commerçants pour s’assurer de l’origine de leur argent et surtout de la nature réelle de leurs activités.

"Des huissiers viennent nous questionner sur la provenance de notre argent avant tout dépôt. Ce qui tend à rendre douteux l’exercice même du métier de commerçant. Et quand nous nous étonnons, l’on avance que ce sont des instructions de la BCEAO", a-t-il martelé.

M. Lassiné Diawara craint que les commerçants fustrés par ces attitudes ne retournent à l’informel en refusant d’utiliser le système bancaire. Il a déploré le fait que la représentation nationale de la BCEAO se montre trop zélée dans son application de certaines directives venant du siège de la Banque centrale à Dakar. Des opérateurs économiques intervenant dans divers secteurs ont pris la parole pour signifier le dommage que crée l’opération de démonétisation dans le milieu des affaires au Burkina Faso. L’économie nationale est en train de prendre un sérieux coup dans tous ses compartiments et dans toutes les régions du pays.

Des structures de change manquent de devises étrangères.

Des commerçants éprouvent des difficultés à honorer leurs factures à l’extérieur du pays. Des consommateurs se voient refuser leur argent et ne peuvent pas s’offrir des produits de première nécessité. Les opérateurs économiques en ont marre de payer le lourd tribut d’un préjudice que le Burkina n’a pas commis et entendent mettre la BCEAO en garde. Les explications du représentant de la banque centrale, M. Thiémoko Diarra n’ont pas convaincu les opérateurs économiques.

Pire, elles ont failli mettre la salle en ébullition. <>, lui a signifié M. Lassiné Diawara.

La délégation gouvernementale a reconnu que la situation actuelle n’arrange pas l’économie burkinabè. Elle a promis de rendre fidèlement compte au chef du gouvernement pour que des solutions diligentes soient trouvées. Les opérateurs économiques pour leur part, souhaitent que celles-ci aillent au-delà de simples déclarations ou communiqués pour porter sur des actions concrètes afin de sauver l’économie nationale d’une asphyxie.

Jovilet Emmaus Sidibé PAG BELEGUEM
Saturnin Nadoun COULIBALY
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 septembre 2004 à 20:33 En réponse à : > Billets série A : Les opérateurs économiques mettent la BCEAO en garde

    Aprés le Grand marché de Ouaga, la fermeture des frontières avec la côte d’ivoire, le blocages des marchandises au port d’abidjan, les difficultés rencontrées par le secteur informel pour s’installé, il ne manque que ca pour paralyser l’économie burkinabè.

    Ou sont passé les statisticiens et autres macro économistes pour nous évaluer l’incidence.

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