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Burkina Faso : La crise n’est pas finie selon la Coalition nationale contre la vie chère

Publié le lundi 11 avril 2011 à 02h38min

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Les membres de la Coalition contre la vie chère (CCVC) étaient dans la rue dans la matinée de ce 8 avril 2011 à Ouagadougou. Sortis par milliers, voire par dizaines de milliers, ils ont arpenté plusieurs artères de la capitale avant de se retrouver à leur point de départ à savoir la Bourse du travail pour un meeting. Au menu de leurs revendications : de meilleures conditions de vie et de travail ; la justice sur les dossiers pendants ; la bonne gouvernance… la situation nationale.
Le Président du Faso, Blaise Compaoré, avait laissé entendre, à l’issue de ses rencontres avec les militaires, que la crise dans son pays était finie, notamment avec les engagements de ses interlocuteurs de ne plus descendre dans la rue.

Et, apparemment, ces derniers semblent tenir parole, aucun mouvement de militaire n’ayant été encore signalé.
Mais, la Coalition contre la vie chère (CCVC) a sa lecture de la situation nationale. Ainsi, au cours de son meeting du 8 avril dernier, elle affirmé par la voix de son président, Tollé Sagnon, que la crise, contrairement à la déclaration du Chef de l’Etat, n’était pas terminée. Mieux, « elle s’approfondit ».

La Coalition en veut pour preuve, les récentes violences entre civiles à Boussé et dans d’autres localités du Burkina.
Pour la CCVC, la crise ne saurait être ramenée au seul mouvement des militaires. Et l’on ne parlera véritablement de la fin de la crise que lorsque des mesures vigoureuses auront été prises contre la vie chère, l’impunité, l’injustice, la corruption, la fraude, la mal gouvernance dans le pays.

A entendre Tollé Sagon, le Burkina est dans une situation de crise avancée qui, si rien n’est fait pour la gérer convenablement, pourrait aboutir « à ce que chacun peut imaginer » ; n’hésitant pas à faire allusion au 3 janvier 1966, où un mouvement social mal géré avait abouti au renversement du pouvoir de feu le président Maurice Yaméogo.

Pour les manifestants, les signes ne trompent pas : Le Burkina va mal, surtout avec toutes ces successions de manifestations à travers le pays.
D’où la nécessité pour le gouvernement de se pencher sérieusement sur les préoccupations des travailleurs qui depuis le dépôt en 2008 de leur plate forme revendicative n’ont encore rien obtenu de substantiel des autorités.

Commentant les engagements du président Compaoré dans sa dernière allocution le 30 mars 2011 à la nation, le porte-parole de la Coalition a dit ne pas beaucoup y croire, ce d’autant plus que ce n’est pas la première fois, selon lui, que le chef de l’Etat s’engage pour la justice, la protection et le bien-être de ses concitoyens, sans que rien ne change véritablement sur le terrain.

En tous les cas, a-t-il martelé, les membres de la Coalitions resteront mobilisés pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Dans cette perspective, les travailleurs, en attendant le 1er mai, ont été invités à participer massivement à la grève de 72 h des enseignants qui débute le 13 avril prochain.

Le présent mouvement, de l’avis des organisateurs, a été observé dans la plupart des grands centres urbains du pays.

Grégoire B. BAZIE

Ph. Bonaventure. PARE

Lefaso.net

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