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Etat de la Nation : Un discours otage de la conjoncture

Publié le jeudi 31 mars 2011 à 02h08min

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Le DSN que le Premier ministre, Tertius Zongo, devait prononcer aujourd’hui a été reporté sine die pour la 2e fois, conjoncture nationale oblige. A l’évidence, les relectures que le chef du gouvernement doit y apporter l’y contraignent. Manifestement il n’y aura pas de radioscopie de la Nation en dehors de ces derniers événements. A situation exceptionnelle DSN exceptionnel. Mais pour quand ?

Après son discours de politique générale (DPG), livré le 17 mars 2011, Tertius Zongo devait revenir devant les députés une semaine après pour dire un autre discours sur la santé du pays. Mais patatra, entre-temps il y a eu la sortie de militaires dans la nuit du 22 au 23 mars 2011 et les événements malheureux qui s’en sont suivis.

Difficilement, un DSN, pouvait mettre entre parenthèses ces manifestations de soldats. D’où ce premier report au 31 mars 2011. Hélas, il semble écrit que ce ne sera pas encore pour aujourd’hui, puisque, au regard de la volatilité de la situation nationale, le "rewriting" de ce discours majeur s’impose.

En effet, depuis ce 23 mars, les événements relatifs aux militaires se sont enchaînés, à telle enseigne que ce DSN, a défaut de porter uniquement sur ces faits, devrait consacrer une grande partie à ces événements gravissimes.

On imagine donc que l’orateur, même s’il est coaché par de nombreux collaborateurs, sait que ce DSN ne peut pas être constituée de la traditionnelle peinture chiffrée et de l’état des lieux des actions accomplies par le gouvernement.

La particularité de la situation actuelle l’exige : Tertius ne peut pas se débiner d’autant que le DSN est suivi de débats, et on imagine déjà la pléthore de questions (même si le temps imparti à chaque groupe parlementaire est fonction de son effectif, cela, pour limiter les échanges, qui s’allongeaient indéfiniment) sur ces sorties itératives de nos militaires.

Alors ce fameux grand oral est pour quand, vu que nul ne peut saisir dans son entièreté l’évolution de la conjoncture nationale ? Peut-être la sortie du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, y mettra un terme.

Est-ce dans une semaine ? Cela suppose que les manifs militaires auraient cessé et que la sérénité serait revenue. Dans 2 semaines ? Un mois ? En tout cas, il doit être fait après un retour au calme, puisque le DSN est la saisie instantanée de l’état dans lequel se trouve le Faso.

Z. Dieudonné Z.

L’Observateur Paalga

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