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CILSS : Des productions record dans un contexte de crise

Publié le mardi 29 mars 2011 à 02h48min

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A l’issue de la campagne agricole 2010/2011, le Sahel et l’Afrique de l’ouest
présentent de bonnes perspectives alimentaires. Cette situation pourrait
toutefois être affectée par les crises ivoirienne et libyenne, la hausse des prix sur le marché mondial et la malnutrition persistante.

La production céréalière au Sahel et en Afrique de l’Ouest est estimée à 59 991 000 tonnes. Cette production globale est en hausse de 15% par rapport aux récoltes de l’année dernière. Elle fait ressortir une forte augmentation de la production de riz et de maïs.

Dans les pays du CILSS, la production céréalière est estimée à 22 271 000 de tonnes ; elle est en hausse de 39% par rapport à celles de l’année dernière et de 45% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. La production est particulièrement bonne dans certains pays comme le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et le Mali qui dégagent d’importants excédents céréaliers. Cependant, les stocks publics et commerçants ne sont pas reconstitués à leur niveau optimal.

S’agissant de l’élevage, on observe une bonne production fourragère qui comble les déficits fourragers ayant affecté l’Est du Sahel au cours de la dernière campagne agricole. Cette situation a engendré une amélioration de l’accès alimentaire des ménages pastoraux et agropastoraux avec la hausse du prix du bétail.

En ce qui concerne le commerce des produits alimentaires, on note un bon approvisionnement des marchés et des niveaux de prix inférieurs à ceux de l’année dernière. Toutefois, la hausse des prix de certains produits sur le marché mondial se répercute déjà sur certains marchés nationaux.

La production exceptionnelle de céréales a sensiblement amélioré les
disponibilités alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Cependant, les populations vulnérables affectées par la crise alimentaire et pastorale à l’est du Sahel et les inondations en 2010, n’ont pas encore reconstitué leurs stocks et leurs moyens d’existence.

De plus, les taux de malnutrition restent au dessus du seuil d’alerte dans certains pays. Le Niger et le Tchad sont particulièrement affectés avec une situation d’urgence sur presque tout le territoire. Il est à noter que la crise en Côte d’Ivoire perturbe le fonctionnement du marché régional des produits agro alimentaires et affecte les populations des pays voisins. De même, la situation en Libye et le retour de populations pourrait également entrainer une dégradation de la situation alimentaire des familles d’accueil.

Sur la base de ce qui précède, il est recommandé aux Etats de :

- Accorder une attention particulière à la gestion des excédents par la
reconstitution les stocks nationaux de sécurité ;

- Continuer à appuyer les interventions de soutien aux populations
vulnérables affectées par la crise alimentaire et pastorale de 2010 ;
- Renforcer les programmes de réhabilitation nutritionnelle soutenue par des actions préventives ;
- Renforcer le suivi et l’analyse des répercussions de la hausse des prix des produits alimentaires au niveau du marché mondial sur les marchés locaux ;
- Suivre la situation des populations vulnérables urbaines affectées par la hausse des prix, les déplacés de la crise ivoirienne et les pasteurs touchés par la crise de 2010.

Fait à Conakry, le 24 mars 2011
LA RENCONTRE

www.cilss.bf

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