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A quand la 2è Opération Bayiri en Côte d’Ivoire ?

Publié le vendredi 25 mars 2011 à 02h59min

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Ce sont des compatriotes véritablement résignés et préoccupés que l’on découvre ces jours-ci, dans tout le district d’Abidjan, en République de Côte d’Ivoire. A tort ou à raison, ils sont persuadés que les autorités burkinabè ne feront rien pour les tirer du bourbier ivoirien...

Ils n’hésitent pas à crier leur rage lorsqu’ils se rendent compte que Ouagadougou fait la politique de deux poids deux mesures en ce sens qu’on les laisse sur le carreau tandis que leurs semblables de Libye sont convoyés par des vols spéciaux et accueillis d’urgence au Burkina Faso.

Leur récrimination est d’autant plus fondée que les Burkinabè font aujourd’hui les frais du conflit post-électoral qui se mue au jour le jour en guerre civile. De cette communauté, plus de 40 personnes ont déjà perdu la vie et tout autant portés disparus depuis le 28 novembre 2010. Et ceux qui ont la chance de survivre à ce jour espèrent, avec l’immense majorité des Ivoiriens, une délivrance sans cesse reportée, en raison des contradictions et des tergiversations de l’Union africaine.

Dans l’attente de cet hypothétique salut, les Burkinabè qui le peuvent encore prennent d’assaut les gares routière, qui pour rallier quelques villes de l’intérieur qui pour regagner le Burkina via le Ghana. Mais le gros attend quelque chose de l’Etat Burkinabè.

En la matière, le Mali, la Guinée, la Mauritanie ont pris les taureaux par les cornes, avec prestance. ‘’On ne demande pas aux autorités burkinabè de nous convoyer jusqu’au Faso, on leur demande seulement de nous amener à la frontière ghanéenne. Ce n’est pas la logistique qui manque à l’Etat’’, fulmine Seydou Baguian, restaurateur dans la commune d’Adjamé. ‘’Même des particuliers pourraient à la demande du gouvernement affréter des cars à des tarifs sociaux, pour extirper leurs compatriotes du bourbier ivoirien. Si le Burkina ne le faisait pas, ce sera à considérer comme un délit de Non Assistance de Personnes en Danger.

En tout état de cause, il faut une 2è opération Bayiri ’’, renchérit Traoré Oumar, étudiant dans une grande école. Avant d’avancer, ‘’ce ne sera qu’un juste retour des choses, parce qu’à chaque fois que sont organisées, les célébrations des fêtes tournantes de l’indépendance, notre contribution est toujours attendue. Cet acte de patriotisme et de solidarité doit être mutuel’’.

Ce sont autant d’opinions qui se dégagent dans le milieu burkinabè de la diaspora, pour peu qu’on y prête attention. Un autre avis, plus minoritaire, veut que l’Etat s’abstienne de toute initiative dans ce sens parce qu’il envenimerait davantage la chasse aux Burkinabè. ‘’L’heure est délicate. Les autorités burkinabè ne peuvent pas commettre l’erreur de convoyer ses ressortissants. Ce serait vu par les jeunes patriotes, comme l’imminence d’une guerre que le Burkina livrera à la Côte d’Ivoire’’, tranche prudemment Séraphine Nana, une femme d’affaire dans le chic quartier du Plateau.

En attendant, Abidjan se vide. La peur gagne tout le monde, même les militants et de Gbagbo et de Ouattara, parce que la balle perdue n’a pas de cible, en ce sens qu’elle ne trie pas. Madame Pascaline Tamini, Ministre Burkinabè de l’Action sociale est véritablement interpellée.

Emile Scipion Ilboudo,
Ouaga.info
E-mail : ouagainfo@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 25 mars 2011 à 17:30, par MAYODA En réponse à : A quand la 2è Opération Bayiri en Côte d’Ivoire ?

    Réactions lues sur le site le banco.net

    "Il y a une vingtaine d’années alors que j’étais dans le rang pour toucher l’allocation CNPS de ma fille à ABIDJAN, se trouvait juste avant moi une dame, visiblement de condition très modeste. A ma grande surprise la caissière me demande d’avancer et de passer avant la dame, je fais remarquer qu’il y a quelqu’un avant moi. La caissière me tient ce langage "Madame venez, ces Mossis là passent leur temps à pondre des enfants, rien que pour bouffer l’argent de ce pays à la CNPS, dans les dispensaires et dans les écoles...Laissez la, elle va attendre, on est trop gentil dans ce pays", devant mon hésitation, un monsieur derrière moi, nous bouscule passe et me dit : "si tu ne veux pas qu’on te serve, laisse-moi passer".
    Je vois encore le désarroi, sur le visage de cette pauvre dame, dont le mari s’éreintait pour gagner honnêtement la pitance quotidienne de ses enfants, sans aucun doute.
    Chaque peuple a en son sein, ses xénophobes crétins et débiles, mais
    J’en veux à ces deux roublards, malsains et retors panafricanistes FPistes d’avoir instrumentalisés et abrutis plusieurs générations d’Ivoiriens, les faisant basculer dans une haine bestiale. Je leur en veux car l’environnement et le suivisme peut changer n’importe quel être humain. Rappelez-vous Le Nazisme.
    Je m’en veux de n’avoir pas, ce jour-là, user de mon statut précaire de "nanti" pour défendre cette pauvre dame et mettre un peu de sourire dans son coeur et sur son visage.
    Plus de vingt ans après, le visage de cette femme, que je connais pas, me hante...Je n’ai pas réussi à oublier sa souffrance morale...Surtout pendant ces heures funestes que vivent les habitants de Côte d’Ivoire. Qu’est devenue cette africaine et sa famille ? AFRIQUE, PROTEGE TES ENFANTS !!!"

    • Le 25 mars 2011 à 22:02, par Coulibaly En réponse à : A quand la 2è Opération Bayiri en Côte d’Ivoire ?

      Ecoutez nous n’allons passer notre vie à faire des remarques !
      En toutes choses il y a une exception, pour être plus claire : je ne vais pas juger les Burkinabès à partir d’une seule ou même 200 personnes ? L’homme est ce qu’il est, apporter des critiques c’est tout à fait juste mais incriminer tous les ivoiriens par cette Dame là,"je dis non". Et d’ailleurs je n’y crois même pas ! Essayez plus tôt de discuter avec vos frères pour les misions de suicides qu’ils viennent faire ici. Ils vont endeuiller leurs familles pour rien. Suis ivoirien, originaire de Ferkéssédougou(au nord), suis né au centre-ouest et j’y suis jusqu’à présent mes parents et moi. Jamais ont n’a eu des antécédents avec des bétés, gnaboua, guéré, diaoula ... ni Burkinabè ; ça c’est dans l’ensemble mais cela ne dit pas qu’il n’y a jamais de prises de becs ! parce que ceux sont des choses qui se gère à la minute ! on ne doit pas les considérer. Les petites Histoires sont des éléments de la vie commune, il suffit de savoir les gérer et puis ça passe quoi !
      NB : Evitons de mettre en palabres les uns et les autres

  • Le 25 mars 2011 à 21:10, par kouadio En réponse à : A quand la 2è Opération Bayiri en Côte d’Ivoire ?

    BURKINABE de ci et d’ailleus nous vous aimons nous ivoiriens.Dans l’histoire recente avant cette election,votre président a été côronné roi et fils de mama, village de monsieur gbagbo par ce dernier lui même au cours d’une pompeuse cérémonie.
    Le problème de la ci est que gbagbo laurent a perdu ces elections et refuse de céder le pouvoir au gagnant.comprener que aujourd’hui les burkinabés ne sont pas plus dans l’insécurité que les ivoiriens.
    je pense pour ma part qu’il vaut mieux que ce soit le HCR qui organise les convoies des ressortissents burkinabé pour sortir discretement d’abidjan.Je crains que un burkinabé cherchant à sortir d’abidjan ne soit sistematiquement pris pour un mercenaire par le camp gbagbo et traité tel
    QUE DIEU PROTEGE LA CI

  • Le 25 mars 2011 à 22:53, par Zongo Yao En réponse à : A quand la 2è Opération Bayiri en Côte d’Ivoire ?

    Si tu crois que c’est l’occasion pour rappeler ce triste fait je crois qu’il serait mieux pour toi d’accélérer l’opération Bayiri. J’ai été étudiant au Burkina et j’ai eté victime de propos xénophobe dans les années 90. Le FPI n’était pas encore au pouvoir. Monsieur le nanti ? la xénophobie n’a pas de frontière. Je puis vous affirmer que dans des moments difficile on aura pas besoin d’opération tampiri vous rapatrier les ivoiriens du Burkina.
    La situation est trop serieuse pour ce genre de commentaires.
    Fraternellement

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